Sur leur Bandcamp, les OUT OF PHASE nous indiquent qu’ils viennent de Dresde, Allemagne. Sur leur page Facebook, qu’ils viennent de Dresde, Allemagne, et qu’ils font du Grind.
Ailleurs, rien. Ici non plus. Ok, jouons la concision, car après tout, la concision fait le lardon. Et les lardons, la musique de ces Allemands en contient certainement, ainsi que des patates et quelques wurtz. Vous aimez la musique bien épaisse, bien grasse, mais qui procure une étrange sensation de bien-être et de satiété, sans laisser l’estomac trop chargé et prêt à rendre…les armes ? (Et les tripes aussi…)
Ok, alors allons-y.
Le Crust Grind Allemand n’a jamais été très tendre, et l’école d’outre-Rhin a toujours privilégié les charges bien rudes aux finasseries superfétatoires. Mais je dois reconnaître que dans le cas des OUT OF PHASE, la leçon a été bien apprise et restituée avec toute la sauvagerie nécessaire. Si vous lisez ma prose régulièrement, vous avez dû constater que les AARGH FUCK KILL avaient récemment obtenu mes faveurs en sortant un EP chargé en Crust bien salé. Et bien il est possible de situer les OUT OF PHASE dans le même créneau, quoique chez eux, la douleur musicale prend des formes un peu différentes.
Certes, les Allemands sont teigneux, et affectionnent un gros Crust qui ferait passer DISCHARGE pour une joyeuse bande d’assureurs en plein karaoké de séminaire. Certes, ils ne cherchent pas à faire les malins quand ils peuvent faire dérailler le train, mais leur bordel ambiant n’est pas non plus dénué de finesses, même si ces dernières sont souvent écrasées par des charges en blasts assez corsées. DISCHARGE donc, mais aussi EXTREME NOISE TERROR, et l’école Crust/Hardcore Allemande, SOULCHARGE et DISFLEISCH inclus évidemment, mais aussi la plus jeune génération des ALPINIST/TRAINWRECK, pour ce côté assez lourd bien développé.
Mais pour être plus précis - et bien que ce premier EP semble parti sur une direction claire pendant quelques morceaux - disons que la musique dispensée sur ces huit chansons offre un joli panel de capacités Hardcore, Crust, Grind, mais aussi Sludge sur l’intervention finale « Grey », qui en plus s’étend sur plus de sept minutes alors que le reste ne dépasse jamais les trois, voire les deux, les une, ou les quelques secondes.
Alors on commence doucement avec un intro grondante et légèrement Induscore qui prend son temps, mais qui finit par ne jamais exploser, et nous laisser avec une tension insupportable et moite. Bien vu d’avoir caché une partie de son jeu dès l’entame, un peu NAPALM DEATH style d’ailleurs, avant d’abattre ses cartes sur un bordélique et traumatique « First World Problems » qui juxtapose un Crust vraiment nauséeux et hurlé d’une voix rauque et grave, à de brutales tempêtes de blasts Grind qui secouent salement les neurones.
Après une telle entrée en matière, on commence à craindre la baisse de régime que le lapidaire « Geisteshaltung » ne nous offrira pas de son Grind mauvais comme un sale virus, et qui une fois de plus ne rechigne pas à piétiner les plates-bandes d’un Hardcore teinté d’Indus en forme de zones d’ombre assez troublantes.
« Black Hole » reste plus ou moins dans le même registre, et cavale dès la fin de son cri initial, pour une ruade rythmique sans pitié, rapidement transformée en tempête Grind déchaînée. Une fois de plus, l’accent est mis sur la brutalité, avec un art consommé de l’équilibrisme rythmique assez impressionnant. Loin de se contenter de son rôle habituel de pivot, le duo basse/batterie innove, décolle, racole, et propose des idées assez fumeuses, des ralentissements excessivement oppressants, avant de repartir dans des délires proches du Mathcore.
« Believer » confirme cette tendance, et caracole Crust sans se poser de questions, en se basant sur des riffs à rendre les DISCHARGE honteux d’avoir été aussi joyeux. Quelques montées d’escalier en double grosse caisse densifient encore plus le son, et les OUT OF PHASE s’en permettent justement quelques-unes bien groovy, avec une basse claquante digne d’une clique de Brooklyn, et toujours ces guitares en éclipse qui stoppent la lumière dès le petit matin. Final lourd, lent, tendu et stressant, avant que les trente secondes et quelques de Grind totalement débridé de « Therapie » ne prennent le relais pour un exutoire bien mérité qui soulage les tempes et permet de haleter…un peu.
« Threshold of Pain », pas plus complaisant, avance rapidement, d’un Crust/Grind performant et toujours aussi véhément, avant que le final déjà cité de « Grey » ne donne encore plus de valeur à ce premier EP décidemment très surprenant.
J’ai parlé un peu en amont de ce morceau louche, mais je peux en remettre une couche tant il m’a laissé sur une impression de malaise assez prononcé, de par ses arpèges introductifs un peu biaisés, et de sa progression d’intensité qui finit par atteindre un sommet dans le Crustcore/Induscore maladif, et tendu comme des artères prêtes à exploser.
C’est un crescendo de douleur brillamment mis en musique, qui tâte du FETISH 69 comme du UNSANE dopé aux amphétamines Hurtcore, et qui achève de transformer cet EP en coup de maître, qui donne vraiment envie d’en savoir plus à propos de ce groupe qui s’il ne se considère pas en phase, l’est indéniablement avec ses propres convictions bruitistes.
Mais vous n’en saurez pas plus avant d’avoir écouté.
Alors voilà le topo.
Les OUT OF PHASE viennent de Dresde, Allemagne et jouent du Grind. Sauf que cette assertion n’est qu’à moitié vraie.
Ce qui est certain par contre, c’est qu’ils viennent de sortir l’un des EP les plus brutaux et dérangeant de l’année, l’air de rien, et sans rien demander à personne.
Titres de l'album
"...jouer un concert en Arabie Saoudite. Un honneur absolu et un privilège. Les loups du nord apporteront la tempête hivernale à Riyad !"Un véritable honneur absolue de jouer en Arabie Saoudite, la ou les apostas sont condamnés &agra(...)
21/11/2024, 08:46
Quand on se souvient du petit son des années 80... Mais la prod ne fait pas tout, ça reste du pilotage automatique. C'est pas avec un truc pareil que je vais me réconcilier avec eux, et ça fait 20 piges que ça dure.
19/11/2024, 21:57
J'avais pas vu cette chronique. J'étais au soir avec Ulcerate et je n'ai pas du tout regretté...Le lieu : il y a forcément un charme particulier à voir ce genre de concert dans une église, surtout que le bâtimen(...)
15/11/2024, 09:51
Le who's who des tueurs en série. Un plus gros budget pour l'artwork que pour le clip, assurément. (...)
14/11/2024, 09:20
J'imagine que c'est sans Alex Newport, donc, pour moi, zéro intérêt cette reformation.
11/11/2024, 16:15
NAILBOMB ?!?!?!?!Putain de merde !!! !!! !!!J'savais pas qu'ils étaient de nouveau de la partie !!!Du coup, je regarde s'ils font d'autres dates...Ils sont à l'ALCATRAZ où je serai également !Humungus = HEU-RE(...)
11/11/2024, 10:09