Depuis sa naissance, WICKED SENSATION ne nous avait pas vraiment donné de sueurs froides, sortant régulièrement des albums impeccables, malgré quelques ajustements de line-up inévitables. Le long silence consécutif à la sortie d’Adrenaline Rush était donc plus qu’étonnant, et a poussé les fans à réfléchir : leur groupe fétiche allait-il revenir un jour, et si oui, dans quel état de forme ? Quelques mois après la sortie de Blacklist Utopia, le second album solo de David Reece, on pouvait s’attendre à un véritable feu d’artifices de la part des allemands, qui depuis 1999 distillent un savoir-faire mélodique précis et parfait, et c’est presque ce qu’Outbreak nous offre.
Une production parfaitement équilibrée, un mix et un mastering soignés par la référence Dennis Ward (PINK CREAM 69), onze nouveaux morceaux symptomatiques d’une démarche qui fonctionne toujours à plein régime, et l’assise d’un chanteur d’exception dont c’est la deuxième implication en tant que frontman. De quoi être rassuré, et si l’album atteint parfois des sommets dans le revival, il accuse quand même quelques facilités de fond, que l’on peut toutefois excuser du talent hors-norme de ses musiciens.
Sang Vong (guitare), Michael Klein (guitare), et Bernd Spitzner (claviers), les trois piliers du projet se retrouvent donc soutenus par une section rythmique renouvelée, et constituée par Mitch Zasada (basse) et Alex Hloušek (batterie). A cette structure solide comme le Rock, s’ajoute donc le talent vocal de celui qui fut brièvement chanteur d’ACCEPT après le départ d’Udo, et qui depuis s’est construit une carrière des plus enviables. Avec des implications au sein de GYPSY ROSE, JOHN STEEL, SIRCLE OF SILENCE, EZ LIVIN', REECE-KRONLUND, BONFIRE, MALICE, POWERWORLD, STREAM, BANGALORE CHOIR, DARE FORCE, DUTCH COURAGE, SACRED CHILD, SAINTED SINNERS, et TANGO DOWN, Reece est donc devenu une sorte de caméléon, de magicien de la membrane qui vous sauve du marasme, et de conteur Hard de premier plan, ce que démontre encore une fois cet album.
Evidemment, le tempétueux chanteur n’est pas le seul héros de l’affaire, loin de là, mais autant admettre que son timbre unique donne à ces morceaux classiques le cachet spécial dont ils avaient besoin, pour asseoir la réussite d’Adrenaline Rush que beaucoup voyaient comme la pierre angulaire de la carrière du groupe allemand.
Outbreak explose donc à la face du monde, provoquant une pandémie de séduction, avec ses influences portées comme un drapeau lors d’une commémoration. WICKED SENSATION n’a pas changé son fusil d’épaule, et continue de voguer dans les eaux autrefois fendues par les navires WHITESNAKE et BLUE MURDER, et mouille dans les ports fréquentés par BONFIRE, ou même LYNCH MOB. Un savant melting-pot de références éprouvées, une théorie basée sur des riffs francs et massifs, des chœurs proéminents, et un classicisme de fond et de forme qui nous renvoie au meilleur de l’école late 80’s, avec cette petite touche moderne qui transforme les produits Frontiers les plus anonymes en gemmes inestimables.
Rien à signaler sur le front allemand donc, mais de quoi se remettre de ses émotions, et célébrer cette réapparition aussi soudaine que précieuse. Et si la presse et certaines plumes parlent déjà de « meilleur album », ce qui caressera sans doute le groupe dans le sens des cordes, je modèrerai ces propos en soulignant le caractère traditionnel de ce cinquième album, qui ne propose rien que les quatre premiers n’aient déjà développé.
La preuve la plus flagrante en étant le tonitruant « Starbreaker », entre RAINBOW et WHITESNAKE, et faisant la jonction entre deux décennies. Guitares tous crocs dehors, rythmique agressive, pour une digression sur le « Bad Boys » du sieur Coverdale, le tout à la sauce allemande, plus relevée. Immédiatement, la cohésion frappe les sens, et le groupe se présente sous un jour terriblement flatteur, capitalisant sur un son puissant et précis, pour mettre en action son plan d’attaque. Séduire les nostalgiques de tout poil, rassurer sa fanbase, et continuer de recycler des idées pérennes depuis les beaux jours du Billboard des années 80.
La suite des évènements, moins emphatique, permet quelques digressions plus nuancées, toujours accompagnées d’effets sonores discrets, mais surtout, de refrains solides et de mélodies efficaces (« Child of Sorrow »). Pas de place pour l’improvisation donc, et quelques invités célèbres, dont Gus G (FIREWIND, OZZY) venus en renfort pour que la fête soit plus folle (mais rigoureuse).
Et si tout est aussi prévisible qu’un best-of de BONFIRE, la qualité est constante, le mid tempo appuyé, la confiance renouvelée, et l’assurance tenant de la confiance aveugle. Avec une musique aussi riche que simple, WICKED SENSATION roule sur du velours, et se contente de ne pas faillir à sa réputation, distillant des hits imparables (« Satisfy Temptation », « Face Reality »), louchant du côté d’un AOR musclé des seventies (« Jaded Lady »), et gardant l’émotion sous contrôle pour ne la laisser s’exprimer qu’au moment des au-revoir (« Tomorrow »).
Un album de grande classe, qui ne perturbera pas les die-hard, mais qui aurait pu aller un peu plus loin qu’un simple bouquet de roses Hard mélodique pour s’excuser de ce long silence de sept années. Le talent sans forcer, la force tranquille, la tranquillité d’esprit. Quelques risques eurent été les bienvenus, mais la déception reste aux abonnés absents.
Titres de l’album:
01. Mission Timewalker
02. Starbreaker
03. Child of Sorrow
04. Light in the Dark (feat. Gus G.)
05. Satisfy Temptation
06. Breaking Away
07. Face Reality
08. Hide Away
09. Jaded Lady
10. Step into the Light
11. Tomorrow
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