« Most stoner bands want to make you feel fuzzy and warm with their groovy hippie doom riffs, but we always seek to do the opposite, and with this record we really feel closer to achieving our ultimate goal: making marijuana a threat again! »
C’est le groupe lui-même qui l’affirme, et finalement, cette assertion est aussi vraie qu’elle est fausse. Vraie, parce qu’entre les paluches des CONNOISSEUR, la ganja se révèle arme fatale qui détruit vos neurones petit à petit, et vous plonge dans un état de ressentiment assez profond.
Mais à l’égard de qui, de quoi ?
De la société ? Des régimes ? De votre voisin dont le chien vient chier dans votre jardin ? Le facteur qui picole au lieu de vous filer votre courrier ?
Le dealer du coin ? Non, pas lui, puisque les mecs font pousser leur propre truc…
Donc, vrai, la marie-jeanne, en hybride d’Oakland, ça fait un peu peur au crâne et mal aux yeux. Par contre, affirmer que tout ça relève du Stoner, c’est du franc foutage de gueule. Je suis certain d’ailleurs que quand ces trois olibrius ont affirmé un truc pareil, ils avaient un sourire narquois au bord des lèvres (d’où sortait d’ailleurs une fumée bizarre…).
Parce que définitivement non, le Stoner, c’est un truc de désert, une sorte de transposition des obsessions bizarres de Gram Parker dans un contexte Death Valley des nineties, et avec Over the Edge, on en est quand même assez loin…Trop bourrin les gars, trop gras, trop violent…Bon mais finalement, c’est vraiment intéressant de se montrer pointilleux ou pas ?
Oui, parce que leur musique là, ils la balancent avec des certitudes effrontées plein la musette, déjà débordante de weed bien appétissante…
Les CONNOISSEUR, trio Californien (Dan – guitare, Carlos – chant et Lyle – batterie) nous a déjà fait le coup du prosélytisme violent à l’occasion d’un premier bong longue durée partagé il y a quelques années, Stoner Justice. La pipe à eau était d’ailleurs sévèrement trafiquée et incrustait des volutes de fumée dans vos oreilles, histoire de vous rendre la réalité plus…sympathique.
Depuis, ils ont fait tourner et tourné comme des ânes, et nous reviennent aujourd’hui avec un second trip, pas plus complaisant que le premier, voire même plus massif encore.
Enregistré par Greg Wilkinson aux Earhammer Studios (IRON LUNG, BRAINOIL), et mixé par Dan Randall aux Mammoth Studios (SPAZZ, GHOUL), Over the Edge franchit effectivement la barrière des styles encore une fois, et adapte un énorme Sludge bien stoned à un contexte purement Core, Crust évidemment, mais aussi légèrement Powerviolence sur les bords, histoire de mettre le paquet sur les effets secondaires qui vous font plonger du toit dans la piscine.
Quatorze morceaux qui ne font pas dans le détail, qui sonnent huge, so huge, et qui se ressemblent pas mal, comme si on devait planer puis s’écraser soudain sur le parquet.
Ça cogne fort, Carlos chante comme un gros défoncé qui tente tant bien que mal de garder ses arguments compacts, mais les titres des morceaux eux-mêmes ne laissent « planer » aucun doute, encore une fois.
« Maximum Hashism », « Boulevard Of Broken Bongs », « I’d Rather Be Smoking Weed », « Free The Weed », le message est toujours aussi clair, et la musique toujours aussi sombre et bourbeuse, un peu NOLA qui se tape la causette et la fixette avec les NAILS, les SLUDGEHAMMER, histoire de densifier un peu la fumée.
Mais la façon de procéder n’a pas trop changé en soi. Un maximum de trucs courts (« Free The Weed » et ses trois secondes en sont un peu le paroxysme, mais on ne va quand même pas fumer le filtre), d’énormes riffs qui se coltinent une rythmique Crust, ou Sludge, ou, oui, puisqu’il faut bien le reconnaître, un peu Stoner sur les bords quand le propos devient plus léger, ce qui est quand même assez rare.
Le mélange est toujours fait maison et garantit des effets puissants et immédiats, vous rendant parfois même un peu Post Black sur les bords (« Plague Mask », les dents qui transpirent et le malin qui vous pique vos slips), mais vous autorisant à conserver un minimum d’énergie pour pouvoir participer à la fête sans finir taillé comme des confettis.
Pas grand-chose à dire de plus que tout ce qui a déjà été raconté, transposé et déformé à l’occasion de leur premier album, puisque les trois refourgueurs n’ont pas modifié leur business outre mesure. Ils nous assurent encore que tout ça est à usage personnel, mais je les soupçonne de faire un peu de prosélytisme histoire de rallier deux ou trois foncedés à leur équipe, et de « The Stoning », qui démarre comme un gros hit de DISCHARGE revu et corrigé choufeur de coin de rue, jusqu’au final « Cashed Out » et son Drone/Ambient/Doom un peu louche et embrumé qui voit tous les lascars s’affaler dans les canapés, l’histoire est connue, mais pas vraiment du genre stable et structurée.
Les coups de colère lucide sont légion et viennent interrompre de longues périodes de plane vraiment intense (« Boulevard Of Broken Bongs », qui se souvient avec mélodie de l’époque ou la came était de meilleure qualité), mais c’est comme ça, et quand c’est allumé, il faut le fumer (« It’s Lit », Ultracore qui prend les devants et ne laisse pas les boulettes Grind enflammer la vieille moquette), et d’ailleurs, à force de tirer comme un malade sur le stick, vous risquez d’entrevoir la vérité (« The Truth », sorte de Chaotic Core qui s’ébaubit de tout comprendre à la vie).
Analyse d’urine Crust’n’Roll à la ENTOMBED finement délavé et high on emotion (« The Doctor », et il ne plaisante pas), délire ibère avec accent approximatif mais Sludgecore massif (« Mala Yierba », oui la drogue c’est mal, surtout lorsqu’elle est trafiquée conjointement par les BRUJERIA et BLEED THE PIGS), enfin, tout ce qui transforme une banale soirée en voyage aux confins de l’humanité, avec un mégot qui pend du nez….
« If you are straight edge, this record will hopefully make you question your life choices. If you smoke pot, this record will make you feel sexy and intelligent, which we know you already are »
Je me sens déjà sexy et intelligent et pourtant, je ne fume pas d’herbe qui fait Sludger. Mais j’avoue qu’après écoute de cet Over the Edge je me suis senti plus puissant et plus assuré.
Alors oui, votre came les mecs, c’est de la bonne. Vendue en cassette en plus ?
Bonne idée pour la planquer et la réserver aux connaisseurs…
Titres de l'album:
"...jouer un concert en Arabie Saoudite. Un honneur absolu et un privilège. Les loups du nord apporteront la tempête hivernale à Riyad !"Un véritable honneur absolue de jouer en Arabie Saoudite, la ou les apostas sont condamnés &agra(...)
21/11/2024, 08:46
Quand on se souvient du petit son des années 80... Mais la prod ne fait pas tout, ça reste du pilotage automatique. C'est pas avec un truc pareil que je vais me réconcilier avec eux, et ça fait 20 piges que ça dure.
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J'avais pas vu cette chronique. J'étais au soir avec Ulcerate et je n'ai pas du tout regretté...Le lieu : il y a forcément un charme particulier à voir ce genre de concert dans une église, surtout que le bâtimen(...)
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Le who's who des tueurs en série. Un plus gros budget pour l'artwork que pour le clip, assurément. (...)
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