Il est toujours plaisant de tomber sur un groupe brésilien qui joue du Thrash à la brésilienne. Bestial, sauvage, à la lisière du Death, comme l’ont fait ses aînés dans les années 80. Les PAYBACK perçoivent ainsi le dû à leur pays, et continuent de propager la bonne parole de la violence sud-américaine, de la façon la plus honnête qui soit. Fondé en 2011 dans la même ville que les SEPULTURA, Belo Horizonte, PAYBACK n’est pas du genre productif, et ne parle que lorsqu’il a quelque chose d’intéressant à dire. C’est pour cela qu’en près de dix ans d’existence, le quatuor ne fête que sa deuxième réalisation et la première en longue-durée, grâce à une astuce que je vous révèlerai plus tard. En 2012, le combo a lâché son premier EP, Toxic War, avant de retourner se murer dans le silence pendant huit ans, jusqu’à aujourd’hui (enfin du moins, l’année dernière). Toxic War présentait le visage brut d’une formation avide de violence et de rigueur Thrash, et par extension, Padecer continue sur la même lancée, en faisant toutefois preuve d’un peu plus de finesse. Néanmoins, comme je le soulignais plus tôt, ce premier LP n’est pas totalement inédit, puisque trois anciennes compositions ont été réenregistrées pour arriver à une durée raisonnable de trente minutes, et c’est ainsi que ce premier faux long n’est en fait qu’un EP augmenté de quelques bonus que les fans découvriront sous un nouvel emballage. L’album a été enregistré au Sunsete Estúdio, mixé et masterisé par Leandro Rodrigues pour les pistes 1 à 5, tandis que les trois dernières ont été captées et mixées par Cristiano “Fucker” Fonseca au Studio Attack de Belo Horizonte. Un tour d’horizon assez complet du répertoire des brésiliens vous est donc offert, avec un long regard sur le passé, et un bilan du présent, association qui ne nuit pourtant pas à la cohésion de l’album.
Nícolas Evangelista (guitare), Daniel Tulher (basse/chant), se voient donc soutenus par Lilo Wilhan (batterie) et Igor Gustavo (guitare), dans le groupe depuis deux ans, et nous proposent donc un Thrash fondamental, qui ne refuse pas les accointances nationales pour le Death Metal, quoique son empreinte ne se sente que par intermittence. Nous avons donc droit à une livraison Thrash de fort bonne facture, old-school mais pas trop, basée sur des rythmiques franches et solides, sur lesquelles viennent se greffer des riffs simples mais efficaces. La voix, éraillée et aigue se laisse volontiers sous-mixée, et parfois, l’influence de MOTORHEAD, WARFARE se fait sentir, mais moins que celle d’un SEPULTURA de seconde partie de carrière, à cause de cette volonté de fluidité dans les plans qui rend le tout assez groove, mais toujours sec. Sans prétendre révolutionner ou renouveler leur patrimoine, les quatre musiciens développent de bons arguments, et les cinq premiers morceaux de ce Padecer osent des choses moins figées que la moyenne et imposent des arrangements intéressants, à l’image de ce title-track qui impose une atmosphère sombre et grave, qu’une superbe intro met admirablement bien en valeur. Capables de jouer vite et méchant (« Come Out To Play! »), capables de jouer encore plus vite et plus méchant, les brésiliens ne sont pas sans rappeler les LIVING DEATH, par cette façon d’accommoder un Thrash vraiment velu aux exigences d’un Speed charnel (« Drowned In Mud »), enrobant le tout de soli très compétitifs et mélodiques. Nous sommes donc loin de la luxure des premières années sud-américaines, et finalement, la musique des PAYBACK propose un panaché des tendances nord et sud-américaine, et allemande, rappelant parfois un DESTRUCTION des années 80 plus remonté que d’ordinaire.
Les trois titres réenregistrés osent un son différent, plus proche de la démo, et cette saveur convient très bien à l’ambiance de l’album, comme en témoigne « Payback », classique dans le fond, mais assez fou dans la forme. Les chœurs se mettent en place, et le rendu révèle que les débuts des brésiliens étaient plus débridés, ce qui ne sera pas pour déplaire aux fans d’un Thrash moins contrôlé. En lâchant des chansons solides qui résonnent presque comme des hymnes, le quatuor redonne une jeunesse à son ancien répertoire, et prouve qu’il a les armes pour défier les plus grands amateurs de nostalgie. Il faut dire que le charisme vocal de Daniel Tulher joue pour beaucoup dans la séduction de ces chansons qui ne font pas de détail et qui rentrent dans le lard, virevoltant au rythme de riffs parfaitement circulaires, et cavalant bon train pour donner de l’élan à nos perruques (« Toxic War »). Quelques superpositions vocales légèrement hystériques et possédées font le reste, et finalement, Padecer s’avère un retour séduisant sur le devant de la scène pour les quatre poilus. Rien qui ne remette en cause l’ordre Thrash mondial, mais de quoi passer un court et bon moment avec un groupe qui a tout compris des percussions à la Cavalera (« Fake Theory »), et qui bande intelligemment les muscles sans se prendre pour un roi de la gonflette. Anecdotique, mais sympathique, ce premier album se dévore comme un pulp de gare et laisse une impression agréable, à défaut d’être inoubliable.
Titres de l’album:
01. Come Out To Play!
02. A Dívida Eterna
03. Drowned In Mud
04. Gado de Abate
05. Padecer
06. Payback (Live session)
07. Toxic War (Live Session)
08. Fake Theory (Live session)
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