Le premier EP de GROIN s’appelait Groin. C’est rigolo.
Le premier LP de GROIN s’appelle Paid in Flesh. C’est moins rigolo. Mais tout aussi cochon.
Mais quel plaisir de retrouver ces originaires de l’Arizona dans le paysage musical mondial. Les fans de Grind s’en délectent déjà, et préparent le prochain concours d’imitation de goret. On sait les américains très portés sur les absurdités et compétitions stupides, mais le cas de nos trois amis est plus sérieux. Car dans un registre de Grind à tendance Powerviolence à tendance bacon dans ton cassoulet, on ne fait guère plus efficace ou plus entraînant.
Tels d’excellents danseurs de Disco catapultés dans une époque carnivore, les trois héros de Herta balancent une fois de plus la sauce sans oublier d’esquisser un petit pas chassé. No Time Records fait donc une très bonne affaire, vu le prix des abats qui ne cesse d’augmenter. Mais attention, les morceaux de ce ragoût sont des morceaux nobles, taillés dans la chair, le muscle et garantis sans gras. Même si le gras c’est la vie.
GROIN continue donc de couiner le plus gravement possible. Lois Ferre (chant), Josh Goodwin (batterie) et Austin Kelly (guitare/basse) n’ont pas l’intention de se mettre un pince-nez pour ronfler moins fort, ni de baisser le son de leurs amplis. D’ailleurs, la cacophonie agencée produite par ce premier longue-durée est au moins équivalente à celle produite par un cheptel de porcs refusant de regagner leur soue sans être augmentés et avoir gagné une nouvelle semaine de grognements payée.
Alors allons-y, et ne regardons pas à la dépense. Entre chaque riff se glisse une bonne dose de feedback, entre chaque gueulante s’insinue un fill diabolique et entre chaque break (quand ils ont le temps évidemment) se faufile un groove lunatique. La méthode classique, la peur par les stridences et les fulgurances, et une fois encore, ça marche. Alors pourquoi s’y prendre autrement ?
Aucune raison, vous avez raison.
Paid in Flesh est sans aucun doute l’album de Grind de ce mois de juin. On y retrouve des constructions limite Indus à la BRUTAL TRUTH, l’humour des ANAL CUNT, l’anarchie d’ASSUCK, et puis la puissance de DEATHBOUND, soit la quintessence même du bordel organisé, et le plaisir décuplé d’une charge virulente contre la société. Qui n’a pas besoin de ça pour avoir les deux bras cassés.
S’il y a une justice, GROIN deviendra le leader de sa génération. Un leader sûr de son fait, et qui tire les ficelles de la scène avec bienveillance. Après tout, on ne déclare pas roi n’importe qui, mais bien un groupe capable de nous laisser sur plus de trois minutes de larsen et autres joyeusetés parasites, tout en prenant soin de lâcher une caisse Ambient avant de partir (« Brazen Sow »).
Oui, le cochon ça pue.
Mais avant ça, dix-neuf titres de premier choix. Un étalage de barbaque qui fait baver d’envie, avec du filet, de la côte, du rôti et des saucisses. Dix-neuf fois une minute (un peu moins ou un peu plus, je vous le mets quand même), pour honorer la mémoire des anciens, ceux qui emboucanaient l’underground avec leurs effluves nauséabonds.
Le Grind est entre de bonnes pattes. Rondes, roses, velues. Comment résister ? Impossible, et c’est bien pour cette raison que je fais pouet-pouet sur ce magnifique GROIN.
Titres de l’album :
01. Goose Step To Your Grave
02. Killing A Guy
03. Blown To Smithereens
04. Savior Complex
05. Smell Harassment
06. Tall Tales
07. Dog Poison
08. Sangre En La Selva
09. Basilica Bomb
10. Suicidal Counteroffensive
11. Shock Doctrine
12. Prescription Cartel
13. Part Deux
14. Welcome To The Force
15. State-Sponsored
16. Socialite Cesspool
17. Death Toll
18. Pistachios
19. Post-Ritual Penitence
20. Brazen Sow
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