Prendre le nom d’un album mythique de JUDAS PRIEST témoigne d’une confiance aveugle. Certes, PAINKILLER a déjà servi via les sévices de John Zorn, Mick Harris et Bill Laswell, mais les conditions étaient tout autres, et très éloignées du Metal. Alors que chez les suisses de PAINKILLER, le propos est justement très Metal, à la lisière du Thrash et du Heavy, comme qui-vous-savez. Et les ressemblances sont évidemment flagrantes, entre classicisme à la PRIEST et agression à la FIGHT. Doit-on pour autant ranger le produit sur les étagères de la routine ? Non, car il serait dommage de passer à côté de morceaux aussi vifs qu’incisifs.
PAINKILLER, formé de quatre résidents d’Unteriberg (Andre "Hagen" Waldvogel – basse, Nici Gwerder – batterie, Beni Lüönd – guitare et Philipp "Giacco" Marty – chant), n’en est pas à son coup d’essai, mais bien au second, puisque 2019 avait marqué la parution de Resurrection, premier effort vaillant et agressif. Et après quatre ans de silence, la bande revient enfin pour nous sevrer de sonorités viriles, de refrains d’acier et de soli à pétrifier un amoureux des bracelets cloutés transi par l’acquisition d’un douze rangs, pointes allemandes.
Vous l’avez compris, on n’est pas ici pour compter les champignons ou pour faire des tartes, mais bien pour s’en prendre, et plein la tronche. Dans un registre de Heavy très puissant, le groupe nous propose avec Pain and Destruction de la douleur et de la destruction, un menu classique dans le monde du Metal, mais parfaitement mis en place et efficace. Quelque part entre JUDAS, MANOWAR, SAXON, DIO, METAL CHURCH et SANCTUARY, ce nouvel album se nourrit de nos passions passées et présentes pour mieux nous rendre accro à la nostalgie, sans jouer la carte de la redite maladroite.
Le jeu est classique, mais en vaut la chandelle. Blindé d’hymnes à filer une crise de priapisme au Pape François, Pain and Destruction est aussi persuasif qu’un ACCEPT moderne, et aussi musclé qu’un Joey DeMaio sorti de la salle de sport en sueur.
Production impeccable, riffs nombreux et teigneux, épaisseur de l’ensemble, mélodies pour ne pas frapper l’enclume trop systématiquement, tout est là, et même plus, que je vous laisse avec plaisir. Et en découvrant la franchise de « I Still Hear Them Cry », vous réaliserez à quel point le formalisme a encore du bon, pour peu qu’il soit pratiqué par des esthètes bons techniciens.
Je ne suis évidemment pas contre un trip passéiste, mes chroniques étant là pour le prouver. Et une fois de plus, je me suis laissé séduire par une attitude figée, à la limite du cover-band capable, pour la seule raison d’une passion partagée sans arrière-pensée. En effet, PAINKILLER sonne authentique, cite ses influences (on pense même parfois à un Ozzy de la période Jake E Lee), et n’hésite pas à appuyer sur le champignon pour nous rappeler la vague Speed/Power de la fin des années 80. C’est la surprise explosive de « Reborn as a Sinner », démarcation large d’épaules d’un BLIND GUARDIAN en pleine crise d’acné, et propulsion efficace qui nous envoie dans les choux.
De la variété donc, et pas uniquement un pilonnage en règle pendant près d’une heure. Et malgré cette durée relativement étendue, l’étendard ne flotte jamais pour rien, et la bataille fait toujours rage. Celle menée contre le Metal édulcoré, qui noie le poisson dans une mer Pop au lieu de le faire traverser les courants Heavy les plus dangereux.
Je soulignerai le travail exemplaire fourni par Nici Gwerder derrière son kit, qui nous distrait de fills incessants et autres numéros d’équilibriste, et qui de son impulsion rend les compositions encore plus nerveuses, toujours sur la brèche, mais jamais en démonstration. L’homme sait en effet mettre son jeu au service des ambiances recherchées, comme le prouve « Witch Hunter », quelque part entre GRIM REAPER, GRAVE DIGGER et RUNNING WILD. Sauvage, impétueux, brave et courageux, le groupe se montre donc sous un jour flatteur, et nous fédère à sa cause sans avoir à forcer le trait.
De là, tout découle naturellement d’un principe simple. Peaufiner chaque riff pour qu’il sonne impeccable, sortir ses tripes pour les régurgiter sur le micro en mode Udo, et permettre à la basse de coller quelques coups de fouet bien mérités.
Et si les titres vous rappellent quelque chose (« Restless and Wild », « Four Horsemen », effectivement, ça doit vous interpeller), si le propos s’inscrit dans une continuité old-school entamé à l’orée des années 2000, le résultat n’en est pas moins impressionnant et passionnant. Car les ambiances sont bien travaillées, le contraste clair/obscur bien exploité, et un titre comme « Valkyrie » aurait largement eu sa place sur un album d’ACCEPT de la grande époque.
Parce que les clous et le cuir, c’est sympa, mais ça ne fait pas tout. Sous leur costume taillé sur mesure, les suisses s’agitent et transpirent, nous faisant voyager dans les arcanes d’un passé que l’on chérit toujours autant. Ce qui n’évite pas toujours les impasses, ni les quelques erreurs d’appréciation, mais globalement, et dans le détail, PAINKILLER calme la douleur d’avoir perdu les années 80 à jamais.
Alors, allons enfants de l’apatride, et réconcilions le temps d’un album JUDAS PRIEST, ACCEPT, NEVERMORE et SAVATAGE. Laissons-nous aller le long des sept minutes de la clôture « 1315 », qui trempe sa plume dans l’encre MAIDEN pour mieux écrire sur du parchemin GRAVE DIGGER, et acceptons ce cadeau pour ce qu’il est.
Une sacrée imitation qui a les reflets de l’original.
Titres de l'album :
01. Killdozer
02. Pandora
03. I Still Hear Them Cry
04. Reborn as a Sinner
05. Witch Hunter
06. Restless and Wild
07. Four Horsemen
08. Valkyrie
09. The Impaler
10. 1315
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