J’ai bien pigé. Vous n’êtes pas trop du genre à aller dans le jardin pour chercher des œufs en suivant les cloches des yeux. Ok, je respecte ça.
Alors, du coup, si vous préférez aller dans des ruelles borgnes chercher des noises en suivant les malfaisants du coin de l’œil (bientôt au beurre noir, c’est meilleur avec du poisson), j’ai peut-être une solution pour vous. Certainement même.
Sûrement.
Ecoutez donc le nouvel EP des ADVENT, ça devrait plus ou moins faire le même effet, surtout si vous ne vous y attendez pas.
ADVENT, c’est un peu l’acmé du Hardcore métallisé in your face and balls, qui use et abuse de toutes les ficelles et sous-liens du style pour vous mettre à genoux avant de vous en coller un bon coup. Un truc solide qui se veut aussi Beatdown que Downtempo, mais qui garde prise avec une efficacité redoutable, aussi percutante qu’un uppercut en pleine gueule un dimanche à la sortie de la messe.
Mais un peu d’histoire n’ayant jamais fait de mal à personne, abordons donc un peu leur passé.
Ces quatre originaires de Winston-Salem/Greensboro (Joe Musten – chant, Jichael Rich – guitare, Johnny Smrdel – basse et Jordan McGee – batterie) sont en fait pour les trois quarts d’entre eux d’anciens BELOVED, groupe Post/Emo disparu corps et âme depuis longtemps.
Après avoir réajusté son style, en le voulant moins dilué et plus direct, le quatuor a sorti deux albums, avant de se séparer peu de temps après, en 2009. Mais le désir d’aller encore un peu de l’avant fut plus fort que tout, et fraichement réunis, ils se sont lancés dans une entreprise de reprise de contact avec la réalité Hardcore de 2017, se proposant de synthétiser au sein d’un même EP tous les sous-courants en vogue pour offrir un produit en phase avec son époque et ses convictions.
Le résultat ?
Une énorme calotte derrière la tête, qui tâte autant de la rudesse du Hardcore le plus traditionnel que de la fluidité massive d’un Metalcore décomplexé.
Le tout, joué avec l’énergie écrasante d’un combo de Beatdown qui sait aussi regarder dans d’autres directions, et pas seulement vers le bas.
ADVENT est donc un concentré de puissance brute, qui traite tous les aspects de sa musique avec le même radicalisme et la même implication. Il est d’ailleurs assez rare de tomber sur un gang du cru qui ose proposer un EP de quatre morceaux pour dix-huit minutes, la tendance générale étant à la brièveté et la concision, ce qui représente en même temps leur point fort et leur talon d’Achille. Car s’il est indéniable que leurs morceaux sont terriblement efficaces, ils sont tous plus ou moins conçus sur le même modèle, ce qui au regard de la durée globale du EP n’est pas forcément handicapant, mais qui pourrait le devenir dans le cas d’un LP à venir.
Première constatation à l’écoute de ce Pain & Suffering qui mérite décidément bien son appellation, sa production. J’ai rarement entendu un son aussi massif et ample, qui laisse chaque instrument occuper sa place sans avoir à sacrifier quelques décibels. Relativement peu compressé et très aéré, ce son autorise une frappe dantesque à la batterie qui en profite pour se montrer à l’aise sur tous les tempi, même si la tendance globale et au mid et au down.
La guitare est aussi brillante et tranchante qu’une lame de couteau sortie à minuit dans une rue louche, et le chant de Joe Musten lie le tout d’une belle conviction hargneuse, soutenu par des chœurs discrets, mais efficaces.
Musicalement, il est évident que les Américains se placent d’eux-mêmes en convergence d’une multitude de références, que je vous laisserai trouver comme les œufs de Pâques que vous n’êtes pas censés chercher.
Au gré des titres, on pense à une kyrielle d’influences possibles, puisque le visage Hardcore présenté par les ADVENT sur Pain & Suffering est assez mouvant, oscillant entre Punk-Hardcore hargneux et violent et Downbeat plombé et éprouvant, multipliant les breaks et changements de cap, d’une façon systématique comme je l’ai déjà expliqué.
Mais il est évident que sur une vingtaine de minutes, le mélange détonant et explosif fonctionne à plein régime, et trouve son point culminant lors de l’épilogue « BrickXBrick », détalant sur plus de cinq minutes, et explosant enfin d’une rage Crust/D-beat épidermique, trouvant même son exutoire dans quelques blasts lâchés en toute non-discrétion.
Les trois autres morceaux sont loin de jouer les faire-valoir ou d’incarner une sorte de préparation pour épiphanie de clôture en râle majeur, et placent chacun leur pions avec discernement, mais surtout, dans un élan de colère remarquable qui ne prend pas son temps pour se présenter sur la ligne.
Ligne que « Wind From The Valley » franchit d’ailleurs dès ses premières secondes, pour se disperser façon cendres fumantes d’un Hardcore décomplexé qui connait ses racines.
« Weight Of The World » semble en effet le porter sur ses épaules d’Atlas Hardcore aux muscles saillants, multipliant les cassures, les bifurcations de vitesse, et les concassages de double grosse caisse exténuants.
« Shadow of Death », guère rassurant, démarre en toute gravité de ton, et à contrario, se la joue slow avant de lâcher les gaz, qui vous enfument les naseaux histoire de vous étouffer bien costaud.
Bilan largement positif pour cette réunion, puisque les ADVENT démontrent avec Pain & Suffering qu’ils ont encore des choses à dire et du Hardcore à laisser couler dans nos veines. Certes, le propos abrasif tombe parfois dans le radotage de vieux Coreux qui bafouille son message, mais considérons cet EP comme une remise en jambes en attendant un plus long effort sur la durée.
Qui se devra d’être plus varié, sous peine de se paraphraser assez vite. Ce qui serait dommage, puisqu’on a déjà compris là où ces brutes Core voulaient en venir.
Titres de l'album:
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