Toujours le 1er janvier 2022, mais après la Russie, le Mexique. Il est désormais établi que Mexico City est une ville pourvoyeuse de violence fameuse, spécialement dans le créneau d’un Thrash rétrograde mais aussi sevré à la brutalité des nineties. Et loin d’être une découverte, le concept WOTAM ferait plutôt partie de la première division Thrash locale, puisque le groupe accuse aujourd’hui les dix-huit ans d’une existence bien remplie par six longue-durée, dont ce petit dernier, Pandemonium, qui cite les KILLING JOKE dans le texte, mais qui lorgne plus vers le Groove puissant et fluide d’il y a vingt ans.
Cinq albums, dont pas moins de quatre en cinq ans, une progression ralentie puisqu’on n’avait plus de nouvelles d’eux depuis Codigo Demonio en 2014, mais heureusement, les mexicains ont repris leurs esprits pour nous pondre un comeback (presque) à la hauteur des attentes suscitées. On craignait d’ailleurs de les avoir perdus pour de bon, mais dès les premières notes de « El Demonio Wotam », l’inquiétude n’est plus de mise. Non seulement le groupe est toujours vivant, mais sa hargne ne s’est pas émoussée avec les années. Malgré une production assez étrange aux échos secs, les riffs prennent immédiatement à la gorge, et les spectres de SEPULTURA et PANTERA agitent leurs chaînes dans un fracas assourdissant nous réveillant d’un rêve rebelle et anarchique, pour prendre pleinement conscience des dérives de la société.
Si l’on en croit la référence The Metal Archives, les WOTAM ne seraient pas moins de huit musiciens. Sans avoir plus d’informations à ce sujet, je ne citerai donc aucun nom de peur de commettre un impair, mais autant avouer que le volume sonore et l’intensité des morceaux suggèrent effectivement une formation dense aux rangs resserrés malgré un formalisme de surface indéniable. Basé sur des riffs simples et francs et une rythmique la plupart du temps en up ou down-tempo, Pandemonium reste dans la lignée d’un Thrash fortement marqué par le Groove et le Hardcore, aux muscles saillants, aux intentions malveillantes, mais à l’allégeance sincère envers le Metal, comme le démontre « En El Nombre Del Metal », hymne parmi les hymnes.
Les hispanophones se réjouiront de problèmes de société dénoncés à grand renfort de harangues vocales sèches et fermes, tandis que les nostalgiques des nineties se réfugieront dans le souvenir d’un Thrash mutant en Groove sous l’impulsion des PANTERA, CHANNEL ZERO, CYCLONE TEMPLE et autres chantres d’une évolution indispensable.
Et sans vouloir minimiser les efforts, autant admettre que cet album ne l’est pas. Trop linéaire, au son trop diffus limant les coups de rasoir aux tympans, avec des transitions encore un peu téléphonées et un esprit Punk qui s’accorde assez mal de l’ampleur que nécessite un effort Thrash digne de ce nom. Mais le chant ibérique, l’enthousiasme, et quelques samples bien placés permettent de se plonger dans l’histoire sans craindre l’hydrocution, et parfois, lorsque tous les bons éléments s’imbriquent les uns aux autres, nous avons même droit à des implications Indus assez crédibles, comme sur le très efficace et sombre « Sentencia De Muerte ».
Mais ne jouons pas au plus fin, c’est évidemment l’épilogue « Toxico » qui intrigue, de par sa durée évidemment, avec un quart d‘heure affiché, mais aussi de son ambition, le Thrash n’étant pas genre propice aux dérives les plus étirées. Mais encore une fois, pas de soucis à vous faire, ce morceau accusant un shunt central de plus de six minutes, et résultant du collage de deux titres différents, dont un final assez rachitique, mais nerveux, rappelant le MINISTRY le plus Metal des années 2000.
Une bonne reprise de contact avec Mexico City, des défauts apparents et évidents, mais de la solidité dans l’exubérance, et quelques gimmicks assez accrocheurs pour mériter une mention honorable.
Titres de l’album:
01. El Demonio Wotam
02. Polvo En La Tierra
03. En El Nombre Del Metal
04. Anarkia
05. Sentencia De Muerte
06. Sin Destino
07. Toxico
Alors, j'ai vu les prix et, effectivement, c'est triste de finir une carrière musicale emblématique sur un fistfucking de fan...
20/02/2025, 19:08
J'avoue tout !J'ai tenté avec un pote d'avoir des places le jour J...Quand on a effectivement vu le prix indécent du billet, v'là le froid quoi...Mais bon, lancé dans notre folie, on a tout de même tenté le coup...
20/02/2025, 18:52
Tout à fait d'accord avec toi, Tourista. En même temps, on a appris qu'Ozzy ne chanterait pas tout le concert de Black Sabbath. Du coup, faut essayer de justifier l'achat d'un ticket à un prix honteux pour un pétard mouillé.
20/02/2025, 09:27
Tout est dit.Que ce soir devant 50 personnes dans une salle de quartier ou dans un festival Hirax et en particulier Katon assuré à l'américaine. Parfait.L'album précèdent reste terrible. A voir celui ci.
19/02/2025, 17:51
Hell Yeah!!! Voilà ce que j'appelle une bombe bien métallique.P.S: Il serait bien que ce site passe en mode sécurisé: https car certains navigateurs refusent son ouverture car il est considéré comme malveillant.
19/02/2025, 16:32
Pareil, vu au Motoc l'année dernière plus par curiosité qu'autre chose : et bah c'était excellent ! La passion qui transpire, la nostalgie d'une époque aussi et puis cette énergie !
17/02/2025, 21:39
Oui, Keton de Pena est une légende encore vivante avec son Thrash reprenant pas mal les codes du Heavy. Il y met cette ambiance jubilatoire en forte communion avec les fans (il a dû vous faire le coup du drapeau). Je l'ai vu deux fois il y a une dizaine d'années, c&a(...)
17/02/2025, 13:18
Vu pour la toute première fois en live l'été dernier.Il était grand temps pour moi au vu que j'adore ce groupe...Le concert était laaaaaargement au-dessus de ce que j'en attendais : Ambiance, prestation, joie communicative, ultra-res(...)
17/02/2025, 06:50
C'est un groupe assez ancien en fait, ils ont bien vingt ans de carrière derrière eux. Martin Mendez les a recrutés pour son propre groupe parallèle à Opeth, White Stones, car il est installée à Barcelone. Ils avaient commenc&eacut(...)
15/02/2025, 18:14
Âge oblige, j'ai connu à fond cette époque et elle était formidable. Evidemment, aujourd'hui, il y a internet mais le gros avantage du tape-trading, c'était que, par défaut, un tri s'effectuait, copie après copie (de K7). Aujourd(...)
14/02/2025, 05:50
AAAAh Benediction... Toujours un plaisir de les retrouver. Et en live c'est du bonheur (efficacité et bonne humeur!)
13/02/2025, 18:38
Dans son livre "Extremity Retained", Jason Netherton met en lumière l'importance énorme que ce phénomène a eu lieu dans la naissance de la scène. Tous les acteurs isolés dans leurs coins du monde échangeaient par ce moyen, et cela le(...)
12/02/2025, 01:30