Des nouvelles du front finlandais, avec l’accueil du troisième album d’une des artistes les plus attachantes de ce froid pays, Jessica WOLFF. Bien connue des fans d’un Rock délicatement alternatif, la blonde chanteuse nous en revient donc trois ans après son dernier cadeau avec dix nouveaux morceaux sous le bras, justifiant amplement son excellente réputation. Après Renegade (2013) et Grounded (2015), c’est donc Para Dice qui a la lourde tâche d’affronter l’écueil pointu du troisième chapitre, et sans faire durer le suspense plus longtemps, le défi est relevé haut la main et toutes guitares dehors. Loin d’édulcorer son propos pour s’ouvrir au grand public, Jessica WOLFF semble durcir le ton en s’appuyant sur son line-up solide, et nous livre une performance hargneuse et séduisante. Il est de notoriété publique que les suédois, norvégiens, finlandais, et islandais sont depuis des années les rois du Rock et du Metal, leurs représentants vintage envahissant les scènes du monde entier avec un panache hors-norme, mais même en acceptant ce constat, il est toujours hallucinant de s’apercevoir que les groupes nordiques sont devenus les rois du monde pour une simple et bonne raison : ils sont les meilleurs compositeurs, des interprètes incroyables, et semblent toujours savoir en amont ce que leur public a envie d’entendre. Comme les anglais dans les années 60, 70 et 90, les américains dans les années 80, ces musiciens aux pouvoirs illimités trouvent toujours le ton juste pour se renouveler progressivement sans se trahir, et c’est exactement la conclusion qu’on tire de Para Dice, sans même avoir à attendre la moitié de l’album.
Produit par Jonas Olsson, Para Dice se situe encore une fois à la croisée des chemins Pop, Rock et Alternatif, et fait la part belle aux couplets rageurs anticipant des refrains ravageurs. La recette est d’apparence simple, mais incroyablement difficile à maintenir sur la durée d’un album. Et même réduit à trente et quelques minutes, Para Dice n’en reste pas moins un méchant concentré d’énergie et de mélodie, susceptible de plaire à tous les publics. Reprenant peu ou prou les choses là où Grounded les avait laissées, Jessica accentue encore le potentiel de ses morceaux, qu’on imagine sans peine faire un massacre en live. Est-ce dû à la tournée que l’artiste a pu faire en compagnie de TREAT il y a deux ans qui lui a donné cette inspiration ? Possible, mais outre la composition, c’est l’interprétation qui laisse rêveur, avec un support de musiciens qui n’ont rien d’un backing band anonyme et interchangeable. L’osmose entre la chanteuse et ses acolytes est manifeste dès « Ella’s Song », qui en trois minutes et quatorze secondes donne une leçon de Hard-Rock moderne, décomplexé et euphorique. C’est un énorme riff moderne qui nous ouvre les portes, avant que la distorsion ne se mette en retrait pour laisser place aux vocalises, toujours aussi modulées et intelligentes. Certes, Jessica n’a pas la plus grande voix du monde, mais son timbre se rapproche parfois de celui d’Avril Lavigne, avec ce délicieux côté juvénile qui fait les plus grands tubes Pop-Rock. Pour autant, ne croyez pas avoir affaire à un produit manufacturé avec flair par une maison de disques opportuniste, puisque l’ambiance sent la sincérité d’une musique simple, jouée avec conviction. Pas de place ici aux grandes effusions, aux démonstrations d’ego, pas d’aria qui empiètent sur l’efficacité, juste de l’entrain, de la sueur musicale, et des hits à ne plus savoir qu’en faire. Avec un son parfaitement calibré, âpre juste ce qu’il faut, ce troisième LP commence sous les meilleurs auspices, et indique dès son entame que les débats ne vont pas se tasser.
D’ailleurs, « Perfect Kind Of Wrong » garde le même up tempo sautillant et euphorisant, et si les structures rappellent le Rock alternatif des nineties tout autant que le Pop-Punk de la décennie suivante, le tout est savamment agencé pour ne pas trop laisser transparaître ses influences, volontaires ou non. Sans chercher à se faire remarquer par son originalité, Jessica WOLFF joue l’immédiateté d’une musique énergique et sobre, avec quelques arrangements discrets (cocottes de guitare sur les couplets, reprise toute en explosion, chœurs simples mais efficaces, breaks qui redonnent l’impulsion). L’approche est classique, mais le résultat tout sauf générique, et se déguste comme la bande-son d’une adolescence heureuse à laquelle on repense avec tendresse. Para Dice est typiquement le genre d’album qui donne envie de repartir au lycée, le sac en bandoulière, avec les potes vous attendant dans la cour, en patientant jusqu’au vendredi soir, synonyme de sortie et de concert. Les premières amours, que « The Sunny Side Of The Bay » rappelle de sa souplesse et de son intimité, les crises d’anxiété et les problèmes existentiels insolubles mais découlant sur une souffrance intérieure bien tangible (« Kill Switch »), mais surtout, cet optimisme de croire que l’avenir vous appartient encore et que le meilleur reste à venir (« Fight Forever »). Un concentré de bonne humeur et de réalisme humain, pour des chansons qui se succèdent comme les jours de la semaine, avec des responsabilités encore limitées, mais l’ombre de l’âge adulte qui plane dangereusement au-dessus de la tête. Une subtile alternance d’atmosphères, pour des morceaux assez variés pour ne jamais lasser, et ce mid tempo survitaminé qui donne des fourmis dans les jambes et des rêves plein la tête (« Superhero »).
Il est fort probable que le public purement Metal se sente hermétique à ce genre de réalisation. Mais pour ceux qui n’ont pas oublié que le Hard se doit d’abord d’être Rock, bien dans son époque, et suffisamment léger pour ne pas sonner trop prétentieux, Para Dice sera un paradis de bonnes mélodies, d’accès de colère et de sentiments mélangés, comme un passage à travers une nouvelle puberté. Mais dites-moi comment résister à la contagion juvénile de « Demons », à la douceur apparente de « Take me Away », et comment rester de marbre face à la puissance finale de « Strangers » qui lâche en intro un riff maousse avant que la Pop ne reprenne ses droits. Un parfait équilibre donc, pour une artiste simple, aux ambitions honnêtes, et la confirmation du talent de Jessica WOLFF pour capter l’air du temps sans trahir sa personnalité. Une bouffée d’air frais dans une époque bien compliquée….
Titres de l’album :
01. Ella’s Song
02. Perfect Kind Of Wrong
03. All The Right Things
04. The Sunny Side Of The Bay
05. Kill Switch
06. Fight Forever
07. Superhero
08. Demons
09. Take me Away
10. Strangers
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31/03/2025, 21:24
Bon...Je viens de me bouffer à peu près la première moitié de leur discographie là...Comme dirait le penseur, cela m'en touche une sans faire bouger l'autre.J'aurai essayé ma foi... ... ...
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On va peut-être vous ouvrir un sujet "La Géopolitique vue de ma fenêtre" dans le forum, ça pourrait vous être utile parce que je ne suis pas certain que ça passionne tout le monde tout cela....En tout cas, étant donné qu'il y(...)
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