Rob MORATTI. Voici un nom qui ne dira pas grand-chose à certains lecteurs, l’homme ayant prêté ses talents à tellement de groupes qu’on en oublie qu’il a commencé sa carrière sous son propre nom. Mais ce qu’on retient surtout de son CV, ce sont des implications avec SAGA, lorsqu’il remplaça le temps d’un album et d’une tournée Michael Sadler, et surtout son parcours au sein de FINAL FRONTIER, avec pas moins de quatre albums studio à la clé. On retrouve aussi le nom du canadien au générique de RAGE OF ANGELS, autant dire que le musicien/compositeur n’est pas vraiment un bleu, puisqu’il a en outre travaillé avec des pointures comme Reb Beach (WINGER/WHITESNAKE) ou Tony Franklin (THE FIRM, BLUE MURDER). Mais MORATTI, avant tout est un de ces hommes décrits par Gérard Manset, qui voyagent en solitaire, et c’est ainsi que sa pléthorique discographie comprend deux LPs sous son propre nom à l’orée des années 90. Depuis quelques années, l’homme est revenu en solo, toujours aussi bien entouré, et soutenu depuis un petit moment par le label référentiel AOR Heaven, qui s’y connaît en matière de Hard Rock mélodique et d’AOR. Et ça tombe bien, puisque Rob est amoureux de ces deux genres depuis le départ, et qu’il fait preuve d’un talent incroyable pour passer pour une référence absolue du genre. Cette fois encore, avec Paragon, Rob se livre à une véritable démonstration de classe et de style, soignant des compositions qui peuvent facilement passer pour des tubes, avec leurs refrains entêtants et leur casting de luxe.
Produit et masterisé par Rob MORATTI, mixé par lui-même et Torben Enevoldsen, Paragon est donc un parangon du genre, et n’offre pas moins de douze chansons soignées aux petits oignons, qui sans révolutionner le style, le portent à son plus haut niveau. Cette fois-ci aidé dans sa tâche par les claviers de Fredrik Bergh, la guitare de Torben Enevoldsen, la basse de Tony Franklin une fois encore, et la batterie de Stu Reid, mais aussi par des soli offerts gracieusement par Joel Hoekstra et Ian Crichton, Paragon est une sorte de who’s who du Rock mélodique traditionnel ne crachant pas sur un brin de modernité qui aurait fait la fierté d’un label comme Frontiers. Mais une fois n’est pas coutume, Serafino n’a rien à voir avec cette sortie, et si le classicisme marque de sa lourde empreinte le successeur de Renaissance, comme il le faisait avec les deux derniers albums de l’artiste, la classe des musiciens et la perfection de l’interprétation excuse l’absence totale de prise de risques, pour bien rester dans les balises de genre que le canadien connaît à la perfection. Evidemment, ce nouveau chapitre de la saga se concentre sur l’AOR tel qu’on le pratiquait à l’origine (l’homme ne s’est pas retrouvé impliqué dans un album hommage à JOURNEY parce qu’il passait par là par hasard), et Paragon n’a pas l’énergie de la jeune génération suédoise, italienne ou hongroise. Mais il est marqué au fer rouge du savoir-faire à l’américaine, avec ce son poli à l’extrême qui ne castre toutefois pas la guitare, et qui ne laisse pas les synthés manger tout l’espace. Ne reste plus à la voix de Rob qu’à dérouler son timbre pur, et l’affaire est emballée dans un paquet de soie.
Traditionalisme, professionnalisme, nous nageons en pleine perfection, et tous les musiciens embarqués dans le projet ont joué comme les membres de TOTO lorsqu’ils étaient engagés dans un groupe autre que le leur. Non que je qualifié les intervenants de requins de studio, ce qu’ils ne sont assurément pas, mais les parties instrumentales sont toutes si immaculées qu’elles laissent rêveur quant aux capacités d’adaptation de ce backing band de luxe. De son côté, Rob fait ce qu’il a toujours fait, en offrant à ses complices des morceaux chargés en émotion et en énergie, même si quelques temps plus faibles parsèment l’œuvre de çà et là. Si les amateurs et amoureux du genre tomberont une fois encore sous le charme de ces douze titres illustrant tout le charme d’un AOR encore frais, si les réfractaires continueront de rejeter cette approche trop mielleuse, les musicologues sensibles à la passion resteront mesurés, mais apprécieront les efforts concédés par Rob pour ne pas tomber dans le sentimentalisme de bas étage, et de laisser sur l’étagère les ballades lacrymales et autres excès de sentimentalisme de bas étage pour littérature niaise. Pas de ballade usant les mouchoirs en papier, pas d’excès de nappes de claviers qui tirent le projet dans le gluant de la mélasse, juste des chansons simples, aux refrains ciselés et aux chœurs très bien placés. Tout commence d’ailleurs avec un archétype, celui de « I’m Falling » qui après une courte intro se livre à un état des lieux du Hard Rock mélodique d’antan replacé dans un contexte plus moderne.
Se livrant à une tentative de sans-fautes, le chanteur qui a collaboré avec certains des meilleurs compositeurs et instrumentistes de leur génération (lrick Lönnqvist, Pete Alpenborg, Felix Borg, Ken Sandin et Torben Enevoldsen par exemple) y parvient de la plus simple et sincère des façons, en continuant de faire ce qu’il a toujours fait, et en offrant à son public des hymnes et forme de tranches de vie (« Rise Above »). Evidemment, tout ça ne bousculera pas le classement mondial des artistes référentiels du genre, mais Rob apporte une fois encore sa touche personnelle au grand jeu de l’harmonie musclée, laissant ses musiciens poser quelques soli homériques et agressifs pour la bonne cause. Quelques accalmies permettent d’apprécier son timbre eighties (« What Have We Become », « Where Do We Go From Here »), mais la tonalité générale de Paragon reste suffisamment puissante pour ne pas faire fuir les amateurs de décibels, certainement comblés par « Drifting Away » ou le racé « Alone Anymore ». Taillé sur mesure pour le marché, ce nouvel album du canadien est donc encore un modèle du genre, qui n’a pas besoin d’être écouté des dizaines de fois pour convaincre, mais qui passera quand même l’éprouve du temps eu égard à la qualité des chansons qu’il offre.
Titres de l’album:
01. I’m Falling
02. Rise Above
03. What Have We Become
04. Remember
05. Where Do We Go From Here
06. Drifting Away
07. Break The Chains
08. Alone Anymore
09. Bullet Proof Alibi
10. All I’m Living For
11. Picking Up The Pieces
12. Stay Away
13. What If I
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@DPD: que METALLLICA n'apporte plus rien à la scène depuis 30 ans, je pense que ça fait plus ou moins consensus. Mais je ne vois pas ce que LORNA SHORE apporte non plus.Ceci étant dit, qu'est-ce qu'un "jeune" de la scène. Moins de 40(...)
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Mince je l'aurais pris pour la revendre et me faire du fric sur ton dos, occasion ratée. Ceci dit je suis très fan du groupe en question.
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