Une histoire simple comme la raconterait Claude Sautet, d’une imagerie jaunie, des sentiments à fleur de peau, et l’amour en toile de fond. Mais nous ne sommes pas dans un film de Claude Sautet, et l’histoire racontée, aussi simple soit-elle n’a pas grand-chose à voir avec les rapports humains les plus fondamentaux. Ici, nous abordons l’humanité d’une façon globale, des Dieux anciens jusqu’à cette pandémie de COVID, pour raconter de façon linéaire l’évolution de l’homme d’avant-hier à demain, sans complaisance. C’est en tout cas ce que les américains de FINAL SUMMON se proposent de faire avec leur premier album, fondamentalement ancré dans la culture Thrash la plus éveillée.
Fondé en 2018 dans la Californie de Los Angeles, FINAL SUMMON rappelle en bien des points l’époque glorieuse de la Bay Area et de ses soldats aux rangs inépuisables qui pourfendaient le Metal le plus timoré. Mais malgré ces accointances somme toute évidentes, ce jeune trio rappellerait plutôt une vague de Thrash chrétien déferlant à la fin des années 80, avec pour preux chevaliers TOURNIQUET et DELIVERANCE, ainsi que cette troisième vague violente menée de front par FORBIDDEN. Ajoutez aux comparaisons le nom de DEATH ANGEL, et vous obtenez le champ d’influence en toute exhaustivité.
De là, l’appellation Thrash/Death semble bien galvaudée. Certainement collée sur le dos de ces musiciens comme des poissons d’avril par des critiques avides de débauche, elle ne convient absolument pas à la musique proposée, purement Thrash, et certainement pas assez violente ou bestiale pour s’aventurer en terre Death. Aniket Shenoy (batterie), Yash Gokhale (guitare/chant) et Parth Shah (chant/guitare), après deux morceaux lâchés en éclaireurs, nous offrent donc leur première attaque en longue-durée, attaque qui ne manque ni de charme ni de puissance.
Paralyzed Reality, et sa narration linéaire plonge donc dans la fournaise old-school la plus charnue, nous narre une version de l’histoire de l’humanité, mais déambule dans les couloirs du temps à la recherche de sa propre inspiration. Les groupes cités plus en amont serviront donc de base à tout auditeur qui souhaite savoir où il met les tympans, mais à vrai dire, ces impressions sont nettement confirmées par « Chariot Of Death », le premier véritable titre de ce premier album.
De la modération donc dans les impulsions, mais un côté sauvage et débridé qui fouette les sangs, pour une démonstration de savoir-faire vintage en sur mesure, et non en prêt-à-porter. Les riffs s’accumulent et se chevauchent, la rythmique abat un boulot conséquent, et l’imagination permet d’empiler les plans comme des palettes, pour enrichir un vocable déjà conséquent. On appréciera donc ce désir de renouveler le passéisme pour le rendre plus contemporain, grâce à quelques grooves gluants et autres saccades à la MEGADETH moderne (« Decrypt »), et on savourera une interprétation parfaite, mélange de formalisme et de personnalité plus affirmée.
FINAL SUMMON en trente minutes nous donne donc une leçon de traditionalisme, subtilement technique sur les bords mais fondamentalement viscérale, pour se poser en chef de file de la nouvelle génération californienne de violence. On prendra note de ces mélodies insérées au chausse-pied, de ces cassures bienvenues, et de ces syncopes connues, et on dégustera donc un album servi encore très chaud.
Pas vraiment de grosse ambition autre que celle de nous faire headbanguer au son d’un Thrash bien ficelé, avec ce qu’il faut de précision pour éviter la bestialité. « Entropy- Annihilation » en est la première preuve, avec son mid tempo échevelé et ses guitares déchaînées, et si on regrette quand même un peu l’absence d’un morceau vraiment progressif s’étalant dans le temps, on est reconnaissant au trio de ne pas avoir joué les prolongations inutiles qui auraient nui à la cohésion de ce premier long.
Parfois plus interdit que FORBIDDEN lui-même (« Encrypt »), parfois plus slatanic que WEHRMACHT (« Cycle Circumvention! » un final TNT qui referme la grotte d’une explosion énorme), mais constamment sur la brèche, Paralyzed Reality est une excellente surprise dans le petit monde du Thrash revival. FINAL SUMMON est donc un nom à noter sur vos tablettes, au cas où Moïse aurait besoin de témoignages en vue d’une canonisation.
Titres de l’album :
01. (Intro) Passage To Ascension
02. Chariot Of Death
03. Entropy- Annihilation
04. Instigator Of Chaos
05. Usurper
06. Decrypt
07. Victor, I Stand
08. Encrypt
09. Cycle Circumvention!
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