Bientôt vingt ans d’existence pour les israéliens de STRIDENT. Une occasion de fêter un parcours impeccable, sanctionné par trois longue-durée, dont ce petit dernier paru plus tôt en 2023. Certes, j’en conviens, le groupe aurait pu se montrer plus disert depuis 2004, mais chacun de ses albums a été une épiphanie Thrash qu’il convient de célébrer, alors autant se réjouir de cette qualité plutôt que de déplorer le manque de quantité. D’autant que Paranoia of the Tyrant continue sur la lignée des deux disques précédents, en proposant un entre-deux roublard de groove et d’accélérations fatales.
Habiles artisans, les STRIDENT (Artem Apekishev - basse, Michael Shliapochny - guitare/chant, Andrey Galchevski - batterie et Yaniv Alkalay - guitare, soit le même line-up que March of Plague) nous proposent donc un Thrash fameux et fumeux, créatif, et très éloigné des facilités vintage et autres brocantes old-school. Même si les racines du groupe se trouvent sous la terre des années 80, on sent une réelle énergie à la MUNICIPAL WASTE/GAMA BOMB, et donc une affiliation avec la nouvelle génération de trublions agressifs et impolis.
Impeccablement produit pour sonner sec comme un coup de trique, ce troisième album relève le défi, et assure un statut confortable à sa réputation. Immaculée, comme ces coups de caisse claire qui nous laissent au tapis, ou ces saccades qui nous découpent les tympans menus. Un peu Crossover sur les bords, le Metal des originaires de Be'er Sheva est donc protéiforme, et évidemment totalement jouissif. Alors, ne vous fiez pas au rythme un peu pataud de l’entame « Hard-Bitten », car les débats s’enflamment rapidement via un lapidaire « Paranoia of the Tyrant ». Le reste de l’album est calqué sur ce principe d’alternance, pour éviter de refiler aux fans un produit déjà mâché et facile à digérer.
La sublime pochette de l’album donne des indications quant à son contenu. Une créature qu’on imagine diabolique trônant au centre comme le monstre de Pleasure to Kill, l’inévitable pile de crânes, mais aussi quelques personnages grotesques sur la gauche, qui bouffent, copulent sur fond de programme télé qu’on devine putassier et populiste. Voilà de quoi occuper vos mirettes pendant que vos oreilles explosent, au son d’un Thrash légèrement punky sur les bords.
Et cette attitude bravache fonctionne à plein régime, l’album ne durant qu’une grosse demi-heure.
On pense à WARFARE, à WARFECT, à l’écurie allemande, et à beaucoup d’autres choses en découvrant les neuf pistes de Paranoia of the Tyrant, qui parfois confronte l’avant et l’arrière garde, sur le terrassant « Sick Irony » qui fait se percuter TANK et GAMA BOMB.
Du bon donc, et du fameux même, pour une énergie de tous les diables qui ne souffre d’aucune baisse de régime. Mais avec un batteur shooté aux stéroïdes, un chanteur au timbre Core qui hurle comme un damné, et deux guitares qui t’aident à déménager, STRIDENT roule sur du velours, et fait passer son message sans ambages.
Les muscles se tendent donc, les picotements se font sentir dans les guiboles, et magne-toi Nicole, le skate commence à me pousser sous les pieds. Et en cadence avec la transe « Today Is on Display », impossible de ne pas penser à Venice, le bandana vissé sur le front et l’air grognon. Quelque part entre SUICIDAL TENDENCIES et MUNICIPAL WASTE, STRIDENT incarne le visage le plus souriant de la galerie des glaces Thrash de ce nouveau siècle. De joyeux lurons, qui ne sont toutefois pas dupes et qui assument une technique impeccable.
De fait, l’impression est immédiate et durable. On se laisse séduire par ces morceaux percutants et puissants, même si parfois, les choix semblent un peu trop évidents. Mais on pardonne ces quelques passages que MEGADETH a déjà popularisés il y a longtemps, puisque le reste est tout sauf à l’avenant.
Excellent disque pour se secouer les puces, Paranoia of the Tyrant permet de souligner le travail phénoménal accompli par un batteur créatif et sans soutif (« Under My Flag » et son fill d’intro supersonique ta mère), et l’osmose d’un groupe soudé dans l’unisson. Rien à ajouter, rien à écrémer, le bouzin s’arrête pile quand il faut, et teste même notre potentiel émotionnel sur un final lourd et sombre (« Deal With the Beast »).
Un sacré coup de pied au cul, un formalisme vu et revu, mais corrigé des variations saisonnières par une curiosité naturelle.
Titres de l’album:
01. Hard-Bitten
02. Paranoia of the Tyrant
03. War
04. End It
05. Sick Irony
06. Today Is on Display
07. Incarnated
08. Under My Flag
09. Deal With the Beast
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