L’hiver approchant à grands pas et les premières gelées se faisant sentir, je me permets de vous réchauffer le cœur et les oreilles avec une petite carte postale brutale en provenance du Brésil. Tamponnée à São Paulo, cette carte postale a été rédigée sur portée par trois musiciennes locales, désireuses d’explorer les possibilités d’un Metal ouvert et pluriel, en convergence de plusieurs tendances extrêmes. L’histoire de THE DAMNNATION (notez le jeu de mots finaud) remonte donc à l’année dernière, lorsque la guitariste Renata Petrelli (MARIE DOLLS, ex-SINAYA) et la batteuse Cynthia Tsai (LITTLE ROOM, ex-SINAYA) s’associèrent pour créer une nouvelle entité, dans laquelle elles ont intégré la bassiste Camis Brandão, (CHARLOTTE KILLED A GUY). Mais alors que le projet semblait lancé sur les bons rails, Cynthia et Camis ont soudainement décidé de se concentrer sur d’autres possibilités, laissant Renata bien seule et en recherche de compagnie créative. La guitariste recruta alors deux remplaçantes, Aline Dutchi (bassiste) et Leonora Mölka (batteuse) pour continuer l’aventure, et lui donner un volume plus conséquent. Et c’est après deux singles parus en 2019 que THE DAMNNATION ose enfin sa première sortie moyen-format, avec cet EP quatre titres qui fonctionne peu ou prou comme une carte de visite, ou un CV succinct témoignant des capacités.
Signées sur le label national Xaninho Discos, les trois musiciennes revendiquent des influences variées, allant de MEGADETH à KREATOR en passant évidemment par SLAYER et l’inévitable comparaison avec les consœurs de NERVOSA, et sans vouloir jouer les associations hasardeuses, autant dire que les deux groupes partagent bien des points communs. Le premier étant évidemment de jouer une musique violente et viscérale, mais terriblement professionnelle, et le second, de flirter avec les limites séparant le Death et le Thrash. On pourrait aussi dans un accès de facilité établir un parallèle avec nos propres WITCHES, bien que les brésiliennes jouent plus calme et fluide, mais cette musique, originale littéralement parlant, reste dans des balises de mesure, et ne se montre pas spécialement aventureuse, tablant sur une efficacité plus ou moins probante. Le leadership de Renata Petrelli à la guitare et au chant se veut ferme, la musicienne maniant les riffs avec poigne, mais son chant selon moi reste le point faible de cet EP avec ses tonalités rauques à la Dawn Crosby encore adolescente. On peine parfois à s’accrocher lorsque la rythmique se fixe sur un mid tempo en contretemps, et on espère souvent que les BPM vont monter en flèche pour nous offrir les sensations attendues.
« Apocalypse » étant le parangon de cette assertion, avec son entame rapide et traditionnellement Thrash, ralentissant soudainement pour se rapprocher d’un KREATOR mélodique des dernières années. En mode modéré, les trois musiciennes sont moins crédibles qu’en attitude bravache, et les riffs, légèrement convenus, ne permettent pas de faire passer cet esprit un peu trop sage. Heureusement, les accélérations, éparses, relancent la machine, mais malheureusement, les tempi lourds et les ambiances sombres restent encore à travailler, notamment en ce qui concerne la faiblesse des chœurs, un peu clichés. Mais l’envie est là, la motivation palpable, et les arpèges introductifs de « Parasite » laissent entrevoir une suite des évènements moins convenue, même si le choix de « Unholy Soldier » en clôture n’est pas des plus heureux avec sa lourdeur poussive.
Reste une bonne moitié de « World’s Curse » pour susciter un headbanging sincère et une approche plus Death Metal, et il est inutile de nier le caractère d’hymne de ce morceau d’entame. Avec un peu de travail, les brésiliennes parviendront dans quelques années à nous proposer un LP solide, sinon original et surprenant, mais il reste encore quelques réflexes de complaisance à gommer pour éviter le recyclage trop facile.
Titres de l’album:
01. World's Curse
02. Apocalypse
03. Parasite
04. Unholy Soldiers
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