Ce premier album de SATAN’S FALL n’en est pas vraiment un, mais une compilation. Difficile à croire pour un groupe qui n’accuse que cinq ans d’existence, mais cette compilation n’a rien d’un best-of. Elle regroupe toutes les sorties du groupe depuis ses débuts, et propose donc tous les formats sur CD. Vous retrouverez ainsi au menu de Past Of la première démo du groupe, Seven Nights, le premier EP Metal of Satan, ainsi qu’un single de 2018, « Forever Blind ». Le tout a bien évidemment été remixé et remasterisé pour garantir l’homogénéité du son, et emballé dans un artwork signé de la main de Velio Josto (RIOT, VULTURE). Proposé par les esthètes rétro de High Roller, cette compilation atteint tout juste les trente-deux minutes, mais c’est largement suffisant pour se faire une idée du potentiel de ces finlandais au cœur pur. Avec une telle pochette, des titres de morceaux pareils, vous aurez rapidement compris que ce quintet (Miika Kokko - chqnt, Lassi Tiainen & Tomi Mäenpää - guitares, Joni Petander - basse et Ville Aatsinki - batterie) verse dans la nostalgie la plus honnête et basique, se réclamant de la NWOBHM et de la première vague Speed européenne et américaine. Encore un représentant old-school me direz-vous, et vous n’aurez pas tort. Même si cette approche sait rester séduisante dans la plupart des cas, elle commence à accuser le poids des années, recyclant les mêmes idées, les mêmes plans, les mêmes influences, en tablant sur le regret de certains metalheads de ne pas avoir connu en temps et en heure la folie des eighties. Pas désagréable dans le fond, mais terriblement convenu dans la forme, SATAN’S FALL profite donc de ses racines nordiques pour attirer l’attention, et propose une musique classique, aux contours bien définis et à la philosophie réaliste. On retrouve donc pas mal d’ingrédients de l’époque, des références incontournables (CROSSFIRE, EXCITER, RAVEN, RUNNING WILD), mais aussi des méthodes largement utilisées par la génération actuelle qui n’essaie pas de transcender, mais juste de singer.
Le tout n’est pas désagréable, et cavale d’un bon tempo Speed, mais comme pour toutes les modes, le fan devient de plus en plus exigeant, et refuse qu’on lui refile les mêmes morceaux à peine déguisés. En choisissant la mouvance Speed, le groupe d’Helsinki évite les comparaisons avec les têtes de file old-school, mais se rapproche quand même d’une version brute de JENNER, évoque MIDNIGHT PRIEST, et fait son bout de chemin sans se poser trop de question. Alors certes, l’efficacité est bien là, la pochette est superbe, la production clean et ronde, mais on se demande assez rapidement si tout ça en valait la peine, tant on a le même sentiment qu’il y a trente ou quarante ans, lorsque les groupes de deuxième division copiaient ceux de la première sans se soucier d’une quelconque originalité. Mais ne soyons pas trop dur envers Past Of même s’il mérite son titre à double…titre. D’une, il permet de synthétiser le passé du groupe en lui-même, et de deux, de proposer un concentré de la vague Heavy/Speed des années 84/85. Mais dès « Poisonhead », tout est dit ou presque, et ACID, MANIAC, HELLOWEEN, WARHEAD remontent à la surface de la mémoire, avec cette petite pointe de vigueur allemande qu’on retrouvait aussi chez HIGH TENSION. Les riffs sont bien évidemment concentriques, la rythmique implacable, et le chant légèrement fluet, mais globalement convaincant. Rien d’original à attendre d’une telle formation qui tente d’unir la virilité du PRIEST et la fluidité mélodique, tombant à l’occasion des breaks dans un lyrisme tragique pas forcément des plus inspirés. Tout ceci sent bon l’acier, le Metal non édulcoré, les clous, les vêtements moulants, les chaînes et les poses agressives, mais on reste sous le seuil de tolérance, l’album dépassant à peine les trente minutes et ne pouvant donc pas se montrer trop roboratif.
La question qui effleure la conscience est-elle concrète et bien réelle : surfer sur la vague de la nostalgie qui déferle depuis plus d’une décade ne fait-il pas de vous un simple suiveur incapable de changer la donne ? C’est peu ou prou ce que je me demande chaque semaine en écoutant ce type d’album, qui s’il reste satisfaisant en surface, devient un peu stérile lorsqu’on approfondit les choses. Au départ, ce type d’attitude nous permettait de revivre nos jeunes années par procuration sans avoir à ressortir nos vieux vinyles, mais depuis trois ou quatre ans, la lassitude commence à pointer le bout de son nez. Lorsque les musiciens n’osent pas faire preuve de culot, et se contentent de plans déjà largement obsolètes depuis trois décennies, l’enthousiasme finit par s’envoler et laisser place à l’objectivité. Ici, rien ne dépasse, tout est crédible dans la photocopie, et on finit par laisser passer pour ne pas être trop méchant. Alors certes, des titres comme « Seven Nights » font passer la pilule de leur allant et énergie, mais en 2020, on doit pouvoir espérer autre chose qu’un cliché vivant comme « Metal Of Satan », qui malgré son cri de fouine et sa vitesse de croisière véloce ne parvient pas vraiment à faire fondre les oreilles. Heureusement, SATAN’S FALL propose aussi des choses plus nuancées et influencées par la NWOBHM, comme « Riders Of The Night », mais le poids des clous commence à peser sur les épaules, et malgré quelques syncopes sur « The Beast Rises », on attend désespérément l’idée un tant soit peu originale qui va relancer la machine et l’éloigner de rails trop bien huilés.
Alors, pour ne pas jouer les rabat-joie, je dirai que Past Of mérite une écoute si vous collectionnez tous les produits estampillés old-school, ou si vous n’avez pas encore abordé cette mode par toutes ses faces. Mais les clichés sont tous là, et si le plus nuancé « Danger Zone » n’avait été posé en probante conclusion, j’aurais pu émettre un jugement beaucoup plus cruel.
Titres de l’album :
01. Poisonhead
02. Steel Highway
03. Seven Nights
04. Metal Of Satan
05. Riders Of The Night
06. The Beast Rises
07. False Idols
08. Forever Blind
09. Danger Zone
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