Ferenc Kapiller aka Vvildr est un musicien omnipotent, et totalement passionné par son art. Il a créé son vecteur d’expression en 2017, sanctionnant cette même année d’un premier longue-durée ayant trouvé un écho très favorable sur la toile. Le hongrois affirme enregistrer avec un équipement minimal, construisant lui-même certains instruments, pour obtenir les sons qu’il désire. Et le résultat est tout bonnement magnifique, strié de mélodies, mais puissant comme un poème BM éclairé d’une lumière Folk.
On le retrouve donc à tous les postes clé, de la composition à l’écriture, de la conception de la pochette à la production, en passant évidemment par l’instrumentation, Vvildr maniant avec beaucoup d‘aisance guitare/basse/talharpa (de la famille des harpes)/nyckelharpa (vielle) et hurdy-gurdy (vielle à roue). Sorte de François Hadji-Lazaro ténébreux, Ferenc Kapiller se débrouille donc par lui-même pour concevoir sa musique et l’enregistrer, et ce minimalisme de moyens a quelque chose de très touchant dans un monde artistique le plus souvent formaté pour plaire au plus grand nombre. Et ce quatrième album sonne une fois encore comme une rêverie ancienne, un souvenir revenant à la vie, couché sur une partition nuancée faisant la part belle à cette opposition entre lumière et ténèbres, et entre harmonies et puissance assourdissante.
Il est chose connue que l’équilibre dans le cas du Folk Black est une chose très importante et difficile à atteindre. Nombre de groupes et projets s’y sont cassé les cordes et les dents, ce qui rend la performance de VVILDERNESS encore plus remarquable. Devour the Sun (2017), Dark Waters (2020) et As Above, So Below (2021) avaient tous posé leur pierre à terre pour construire un havre de paix et de guerre, et Path suit le même chemin avec en exergue, une alternance passionnante de sentiments contraires qui s’affrontent par compositions interposées.
Doté d’un son très professionnel et ample, Path est plus une quête qu’une simple route à suivre, et ménage des étapes difficiles, un cheminement escarpé, le tout illustré par des passages d’une beauté harmonique inouïe (les chœurs féminins évanescents de « Ashes Remain » sont sublimes, et soutenus par des cordes nostalgiques fragiles). Ce nouvel album n’est donc pas synonyme de perte d’inspiration pour le musicien, bien au contraire, et il pourrait même être désigné comme son travail le plus abouti.
Livre/disque comme on en dévorait durant notre enfance, Path a beau être enregistré avec le minimum de moyens, il n’en sonne pas moins grandiose et terriblement humble en même temps. Si les riffs classiques annoncent des montées en puissance terribles, celles-ci sont toujours justifiées par une volonté de décalage, s’écrasant souvent sur des transitions Folk ouvragées. Ce qui n’a pas empêché notre ami de se concentrer parfois sur des accès de fièvre intenses, à l’image de « Saka » qui sur ses premières minutes provoque la légende d’un Black Metal de l’est, aussi noir qu’une nuit de contes macabres.
Je suis pourtant le premier à souligner les manquements de la scène Folk Black. Ses répétitions, ses mélodies traditionnelles mal dosées, sa niaiserie harmonique lénifiante, et son côté plastique qui tend parfois à ressembler aux errances synthétiques de la scène Symphonique. Mais VVILDERNESS est un cas à part, et un contre-exemple parfait : ici, tout est organique, vivant, stimulant, et le résultat propose non un compromis entre deux approches mais bien une complétude parfaite.
Intelligemment découpé en chapitres de durées variées, Path est une formidable aventure qui place les cordes aux avant-postes, et qui leur accorde un statut enviable. Vvildr est décidément très doué pour imposer des arpèges cristallins et des strates de son délicates, et ses passages acoustiques sont d’une beauté très pure, à l’image de ce « The Forest Of Forking Paths », qui contrairement au reste du répertoire, reste fidèle à une éthique Folk sans métissage.
La pochette de l’album en dit plus long qu’il n’y paraît sur son contenu. Cette esquisse de jeune femme et sa marque rouge sang sur la joue illustre parfaitement la beauté trouble du projet, et nous hypnotise de son regard vide comme une pleine lune. On en tomberait presque amoureux en entendant son histoire, et le mariage entre la tradition des forets de mythes et l’agression des armes BM les plus fondamentales impose un contexte favorable à une union contre-nature, en l’honneur des grands anciens et des muses perdues.
VVILDERNESS signe donc un poème aux rimes riches, et continue son parcours sans se soucier du monde extérieur, ce qui fait sa force. Path est un album en marge des productions actuelles, mais riche d’une passion indéfectible, ce qui le rend encore plus attachant.
Titres de l’album:
01. Orm's Odyssey
02. Nemere
03. Enter The Storm
04. Ashes Remain
05. Saka
06. The Forest Of Forking Paths
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