J’ai arrêté l’alcool en 1998. Depuis, pas une seule goutte n’est venue humidifier mon gosier ou altérer ma perception. C’est un choix personnel découlant d’un alcoolisme latent dans les années 90, et j’avoue ne pas m’en porter plus mal. De la même manière, j’ai arrêté TANKARD dans les années 90, et The Meaning of Life fut je crois le dernier album de la bande de Francfort que j’ai goûté. J’ai pu tomber totalement par hasard depuis sur un titre ou deux, mais rien qui ne m’ait donné envie de replonger dans le vice d’un Thrash houblonné qui m’avait pourtant enivré dans les années 80. Mais halte au malentendu. J’ai toujours gardé pour ce groupe une tendresse particulière, parce qu’ils ont de bonnes têtes, parce qu’ils sont sympa, et parce que souvent, ils parviennent à traiter de sujets plus sensibles que les faux-cols et la pression frelatée.
De ce constat naquit une idée un peu folle : et si je me replongeais dans le fut pour voir si les années passées ont définitivement ruiné le foie de ce groupe que j’ai adulé suite à sa trilogie Zombie Attack/Chemical Invasion/The Morning After ? L’idée paraissait incongrue au regard du retard accumulée dans la discographie du groupe, mais justement ce recul naïf et innocent me plaçait dans la position enviable de l’observateur extérieur ayant connu le quatuor au moment de sa gloire sans être un fan Hardcore.
Cinq ans après One Foot in the Grave, TANKARD revient donc sur le devant de la scène, et je me dois de reconnaître un fait : retrouver ces arsouilles fait rudement plaisir, même si leur musique a muri pour devenir une cuvée de bière recherchée sur le marché. Le Thrash de Gerre (chant), Frank Thorwarth (basse), Olaf Zissel (batterie) et Andy Gutjahr (guitare) est toujours aussi puissant et fédérateur. C’est la première constatation après écoute religieuse de ces dix nouveaux morceaux, qui poussent l’album près de l’heure de jeu. Une heure de Thrash, une heure de rétro-Thrash, une heure de TANKARD est-elle supportable, et ne gâche-t-elle pas le happy hour tant attendu dans les bars allemands ? Bien évidemment, quelques titres de remplissage viennent gâcher la fête, mais en restant honnête et subtilement complaisant, on peut dire que ce Pavlov's Dawgs est très digeste et évite la mousse qui déborde. Il ne donne plus la gueule de bois comme autrefois, mais il n’en reste pas moins très digeste.
D’abord, parce que la voix de Gerre est toujours aussi irrésistible. Moins criarde et plus grave, plus ferme dans les intonations, elle domine les débats et parvient souvent à transcender un instrumental routinier que les morceaux les plus passe-partout imposent. L’homme semble défier le temps qui passe, et tend à ressembler à son frère d’armes Schmier, les deux hommes partageant cette patine rauque et ces harangues graves.
Le reste est à l’avenant, passant du très bon à l’anecdotique, et si les jeux de mots d’antan sont toujours aussi savoureux, « Beerbarians » se traîne quand même le long d’un mid tempo compact et d’un riff prévisible dans les moindres syncopes. Heureusement, « Pavlov's Dawg » reste l’entame rêvée pour de telles retrouvailles avec sa rythmique montant soudain dans les tours, et l’accrocheur « Ex-Fluencer » nous ramène dans les années 90 avec beaucoup de tendresse, pour une visite guidée des étagères houblonnées.
Le travers du TANKARD 2022 est sans doute d’être un peu soiffard, et de laisser le chronomètre filer sans vraiment faire attention au contenu proposé. Lorsque le beat rougit pour nous dévisser la tête en mode tire-bouchon de l’enfer (« Diary of a Nihilist »), on est aux anges évidemment, mais lorsque l’inspiration est plus vague et en mode pilotage automatique, la lassitude pointe le bout de son nez ingrat pour nous rappeler que le groupe n’a jamais été aussi efficace que lorsqu’il composait des titres fulgurants et brefs. Ceci étant dit, et de façon sans doute un peu péremptoire, TANKARD est sans aucun doute la légende allemande ayant le mieux vieilli. Alors que les potes de KREATOR, DESTRUCTION et SODOM nagent dans les eaux du conformisme contemporain, TANKARD garde sa fraîcheur et sa spontanéité et nous offre autre chose qu’une resucée des riffs les plus standardisés des années 2000.
Néanmoins, avec un peu plus de réalisme, Pavlov's Dawgs aurait pu éviter certains réflexes conditionnés, et condenser son envie. Si le Heavy aplatit, si le Speed fait tourner la tête, et si les chœurs reprennent une mousse par heure (« Memento »), cinq ou six minutes par titre est un peu trop, et certains plans reviennent à intervalles réguliers sans vraiment apporter de l’eau au moulin. Même si l’eau est encore une fois bannie de ce genre de réalisation.
Restent des moments totalement fun et irrésistibles, comme ce « Metal Cash Machine » mordant d’ironie, ou « Lockdown Forever », en pleine actualité et qui remue les burnes plus efficacement que le chien du voisin. Il n’y a pas à tergiverser, lorsque TANKARD accélère la cadence, il est toujours aussi craquant, et la joie de retrouver un vieux pote du passé prévaut sur l’avis mitigé. Mais en restant honnête, Pavlov's Dawgs est un très bon disque, et beaucoup moins lassant que nombre de sorties d’importance de ces deux dernières années.
Du coup, je paie ma tournée. Ce retour aux sources m’a fait un bien fou, et je n’ai même pas eu à replonger dans mes démons pour l’apprécier. TANKARD, alcool Thrash virtuel est décidément la drogue maison la plus douce, et remplace avantageusement ces bouteilles de vinasse qui empestent le poivrot du vendredi soir.
Titres de l’album :
01. Pavlov's Dawg
02. Ex-Fluencer
03. Beerbarians
04. Diary of a Nihilist
05. Veins of Terra
06. Memento
07. Metal Cash Machine
08. Dark Self Intruder
09. Lockdown Forever
10. On the Day I Die
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