On ne s’en rend pas toujours compte, à force de rester focalisé sur de grands noms ou au contraire, de débusquer LA nouveauté qui va rendre tout le monde dingue, mais il existe encore des groupes en phase avec l’underground qui n’ont jamais cessé d’exister, encore moins de jouer.
Et c’est peut-être là l’aspect le plus intéressant du travail de chroniqueur. Savoir ne PAS oublier. Se souvenir de parler d’eux comme les autres, même si les analyses semblent obsolètes et les articles plus respectueux que vraiment…novateurs.
Mais je n’en ai cure, et c’est ainsi que ce matin, j’ai choisi de vous parler du nouvel LP d’un groupe que beaucoup d’entre vous connaissent de nom, sans jamais avoir vraiment écouté un de leurs disques.
Ainsi, les ACID DRINKERS, Pologne. Une carrière exemplaire, une dévotion au Thrash le plus absolu, et surtout, des années de pratique et une production discographique…pléthorique.
Jugez du peu. Une histoire débutée en 1986, sous l’impulsion de Tomasz "Titus" Pukacki (chant, basse) et Robert "Litza" Friedrich (guitare, chant), un silence de quelques années, et un premier album paru en 1990, sous le titre Are You a Rebel ? Quatre ans d’attente, de pauses avant de pouvoir enfin proposer ses vues de l’est sur un Thrash à la lisière du Crossover, et le signal du départ d’une course que même ses participants initiaux n’auraient pas imaginée de si longue haleine. Depuis, une régularité sans failles, quinze albums studio, des compilations, peu de changements de line-up, et puis ce seizième album, trente ans après l’initiation. Impressionnant non ?
Je trouve aussi. Mais ce qui l’est encore plus, c’est cette constante dans la qualité de la musique jouée. Qu’on aime ou pas les Polonais, force est de reconnaître qu’ils n’ont jamais vraiment déçu. Et pas plus aujourd’hui qu’hier, puisque Peep Show pourrait bien être un de leurs meilleurs albums.
Si Titus et sa bande ont été si honorés et célébrés dans leur Pologne natale, au point d’être désignés comme l’un des meilleurs groupes live, ça n’est pas un hasard. Après trois décennies vouées au culte d’un Thrash finaud mais sans concession, la machine est rodée, et monte dans les tours comme jamais sur ce nouvel effort. Après des passages chez Under One Flag, Metal Mind et Sony Music, les voici de retour dans le giron de Makumba Music pour onze nouveaux morceaux mordants, tranchants et épuisants, dans le bon sens du terme, qui ne décevront ni leurs fans, ni ceux d’un Metal incisif, agressif, drôle et corrosif.
A l’image de leurs disques de ces dernières années, ce Peep Show fait la part belle aux riffs percutants MAIS intelligents, aux variations de ton, à l’intensité, et surtout, à l’honnêteté. Rien de notable ou surprenant à signaler, juste un très bon disque de Thrash à l’inspiration ouverte, qui tâte toujours du Hardcore du bout des guitares, sans trahir l’esprit véloce d’origine. Up, mid, down tempo, saccades, chant véhément, accélérations, efficacité, intelligence, tout ce que l’on est en droit d’attendre de la part d’un combo avec tant de bouteille.
Pas de surprise donc, si ce n’est celle de constater que nos héros ne sont pas fatigués. Mais alors pas du tout. Ils n’ont pas perdu leur humour tongue in cheek, ni leur capacité à pondre de gros brulots Heavy qui décollent les ouïes en ramonant les conduits.
Alors, ils mitonnent toujours de gros plats bien chauds qui usent d’un mid tempo marteau, comme le démontre le monstre « They Will Be Done », mais n’ont pas non plus renoncé à leurs influences MOTORHEAD en captant parfois l’essence du gasoil siphonné par feu Lemmy dans les réservoirs du Punk Rock (« 50 ?! Dont Slow Down »).
Le Thrash rapide et aiguisé est toujours leur tasse de thé, et ils le jouent pile à cinq heures, avec une énergie qui touille le café sans les mains (« Monkey Mosh »). En gros, les ACID DRINKERS n’ont pas changé d’un iota leur façon de penser et semblent partis pour quelques années à ajouter au compteur.
La forme, les formes, mais pas de gras autour du bide, le geste est précis et le muscle saillant. La précision rythmique est toujours au rendez-vous, et l’explosif made in Poland se la joue tactique et épique, sans chercher à tout détruire benoitement. Ainsi, les arrangements sont toujours aussi fouillés et soignés, parfois à peine perceptibles pour une oreille non entraînée, mais bien palpables pour les esprits formés (« The Cannibal » et ses trouvailles de batterie qui rapprochent le groupe d’un excellent GRIP INC.).
Le gosier de Titus n’a rien perdu de sa douce gravité abrasive, et Peep Show démontre avec une aisance insolente que le quatuor est toujours aussi vert qu’à ses plus jeunes années, l’expérience en plus.
Beaucoup d’entre vous auront d’ailleurs bien du mal à croire que les buveurs d’acide traînent leurs basques depuis trente ans en écoutant ce seizième effort. Il semble plus être le fruit d’une jeune groupe à la testostérone suintante que celui d’une assemblée de vieux briscards, et pourrait bien en remontrer à de « fraîches » formations qui pensent avoir tout l’avenir créatif devant eux.
Mais lorsqu’on écoute dans le rang des morceaux comme « Heavenly Hellfucker » et « After The Vulture », on en reste quelque peu pantois.
Le premier s’aventure sur le terrain si foulé du Thrash lapidaire et sans concessions, avec brio évidemment, tandis que le second préfère le nuancé et l’ambiancé, en instaurant une mélodie amère, chantée s’il vous plait, d’une voix de stentor, qui se permet quelques allusions et clins d’œil à des identités comme celle de MACHINE HEAD, sans singer mais en laissant impressionné.
Avec le temps, on pourrait se contenter d’attendre une jolie série B bien troussée, mais pourtant, c’est bien un blockbuster qui nous est livré, dont les fantômes de METALLICA pourrait bien s’inspirer au lieu de régresser.
N’allons pas jusqu’à dire que les ACID pourraient faire la nique en termes de carrière aux Californiens, mais en 2016, leur musique semble bien plus vivante et percutante que celles de leurs aînés. Je suis admiratif de tant d’allant de la part de quatre musiciens en place depuis si longtemps, et qui parviennent encore après trente ans à publier des albums aussi frais.
Peep Show est à placer aux côtés des meilleurs efforts des Polonais, et des meilleurs LP de leur catégorie tout simplement. Le passé au service du présent en regardant l’avenir, avec ça, vous avez de quoi vous rincer l’œil sans le regretter.
Les mouchoirs ne sont pas fournis, ni la nostalgie. ACID DRINKERS est un groupe bien dans son Thrash et son époque, et la vitre qui permet de loucher vers leur talent est bien nettoyée.
Titres de l'album:
1 - Géorgie (le pays, pas l'état US)2 - Lozère3 - Kentucky4 - Belize5 - Belize6 - Mexique (état de Chihuahua)Voila voila. Une chasse au trésor ?
07/04/2025, 09:53
Et évidemment que les élections sont suspendues en temps de guerre, ça me semble logique.Genre il va organiser des élections avec une partie du territoire sous occupations lol, il y a plus urgent.
06/04/2025, 23:07
Mouais défendre l'impérialisme russe, aucun pays qui en était occupé ne regrette ce temps.et les arguments types les accords des minsk LOL, genre la Russie en a quelque chose à foutre de ces traités.Je sais pas ça fait vraiment r&ec(...)
06/04/2025, 23:02
@satan : tu veux dire comme ton Zelensky qui fait arrêter nombre de personnalités, interdire des partis et des médias par qu’il le considérait trop proche de la Russie? Ou parce qu'il profite de la loi martiale en vigueur en Ukraine piur ne pas organiser de n(...)
06/04/2025, 18:21
Je ne savais pas mais je suis pas surpris le moins du monde, j'ai l'impression que ces notions censées être précises se sont perdues, oui une femme peut vivre une relation abusive et être complaisante, être consentante et l'aimer sur le coup pour div(...)
06/04/2025, 11:29
Si je ne m'abuse, il a été blanchi des accusations qui pesaient contre lui. Et son dernier album est excellent !
05/04/2025, 13:57
@ Zgueg : Pour le coup ton pseudo est bien cohérent avec ton raisonnement, assez pitoyable je dois dire.Ton raisonnement est une sorte de gruyère déformé : tu oublies énormément d'éléments factuels et tu en déformes all&egrav(...)
04/04/2025, 20:08
@Warzull Pour le coup, dans cette news, c'est bien de politique dont il est question...
04/04/2025, 18:24
Personnellement cette scène post-black-mon-cul de bourgeois ouverts, particulièrement ouverts si je puis dire, m'emmerde tellement par son existence que je cherche systématiquement mon shirt le plus NS possible, essaye de m'empêcher d'entrer tu va devoir (...)
04/04/2025, 17:44
Chouette cher Simony on va se retrouver comme aux US ou la sécu scrute les patchs pour voir si rien est trop dérangeant. Je sais pas si je suis un sale vieux mais cette idée d'une scène safe ou rien est trop fashy ou radical j'en dégueule du matin au s(...)
04/04/2025, 17:38
Sortez les pop-corns, le message du patron du Motoc' sur la condamnation de la fachosphère du RN promet d'alimenter les longues soirées d'été
04/04/2025, 17:00
On en avait un "grand" festival de metal extrême, c'était le Fall of Summer et il a coulé, et pas à cause du Covid. Alors couillons, je ne me permettrais pas (et d'ailleurs je vais par ex voir Maiden en juillet comme un couillon
04/04/2025, 14:29
Je suis un grand fan d'Envy (bien qu'ils aient sortit leur pire album) et Cult of Luna, mais ce devrait être la limite. Rien à foutre de l'ouverture d'esprit.
04/04/2025, 11:34
Non honnêtement j'ai été trop gentil c'est une affiche de merde qui cherche à contenter tout le monde, est-ce qu'on peut avoir un grand festival de metal extrême ou c'est trop demander?
04/04/2025, 11:28
Mouais mais en même temps c'est un problème de la scène actuelle, tu as encore des couillons pour aller voir Iron Maiden ou Metallica, Alors ouais il y a du bon, mais tu payes majoritairement pour Trivium Dimmu Kerry King et ce genre de merdes. Il y a un temps ou sur ce t(...)
04/04/2025, 11:25
Autant je me contrefous de MM, autant je suis content qu'il puisse encore jouer malgré ses problèmes judiciaires.
04/04/2025, 08:18
...Et si on parlait musique svp... Ce n'est pas que le sujet n'est pas important, mais il y a d'autres endroits pour le faire
04/04/2025, 07:43