Petit détour par Santiago du Chili pour terminer cette matinée dominicale, histoire d’y rencontrer un nouveau groupe porté sur le Thrash le plus compact et agressif. NUCLEAR FIRE et son patronyme qui fleure bon les années 80 et les obsessions nucléaires de l’époque sort son premier et court EP, uniquement constitué de trois morceaux plus intro, chanté en idiome natal pour ajouter une dose d’exotisme à cette attaque frontale.
Leon Cox (basse), César Cáceres (batterie), JT García & Elías Vilches (guitares), et Francisco Ferrá se proposent donc avec Peligro De Extinción de décrire avec acuité notre situation actuelle, en prônant des valeurs Thrash ancrées dans la tradition sud-américaine, mais aussi allemande, puisque leur mélange n’est pas sans évoquer le KREATOR bestial des jeunes années Endless Pain. Mais un KREATOR qui aurait eu dans ses rangs un soliste capable de jouer des notes cohérentes et de fluidifier mélodique, et un batteur au millimètre ne manquant pas le coche de la reprise de mesure. Du carré brutal donc, mais du carré quand même, et si trois morceaux peuvent suffire à jauger du potentiel d’un groupe, on trouve quand même le tout un peu court.
Court parce que ce quintet à des arguments, et pas seulement nostalgiques. Leur science de la composition éclate au grand jour sur le lapidaire « Peligro de Extinción », qui après une intro acrobatique et technique se vautre dans la fange violente de la génération des premiers agresseurs brésiliens. Mais loin de la débauche approximative de leurs glorieux voisins, les NUCLEAR FIRE savent manier le changement de cap, le break futé, l’accroche mélodique, et l’embardée soudaine pour transformer chaque piste en champ de mines.
Des arguments donc dans le classicisme, des allusions au DESTRUCTION le plus en forme, mais une réelle volonté d’aller un peu plus loin que la simple accolade old-school prévisible. Avec un chanteur au phrasé aussi diabolique et une paire de guitariste qui n’auraient pas usurpé leur rôle au sein de TESTAMENT, un sens du groove typiquement sud-américain, et suffisamment d’intelligence pour éviter les parallèles un peu trop faciles, les chiliens nous offrent donc trois morceaux taillés dans le roc, et peuvent prétendre accoucher d’un premier longue-durée de très grande qualité. J’en reviens donc au talent de soliste de ce guitariste qui nous gratifie de vraie échappées et non de simples décorations, et qui parvient à taquiner le fantôme de la Bay-Area sans s’accrocher au rêve californien.
Avec de grosses saccades catchy en sus, une vision assez claire de notre situation d’espèce en voie d’extinction, un regard sur la pandémie qui garde le monde en mode pause, et des prétentions mélodiques crédibles, « Pandemia » achève de nous convaincre du potentiel d’un quintet diablement intéressant, qui aurait gagné à ajouter à ce premier EP un ou deux titres supplémentaires. Mais peut-être que NUCLEAR FIRE garde la surprise pour un premier full-lenght, que j’attends de pied ferme. En attendant ce jour, rien ne vous empêche de passer ces trois morceaux en boucle, ils le valent largement. Et en sus, ils sont impeccablement produits pour ne pas fatiguer les oreilles avec des basses en écho et des médiums vraiment tranchants.
Bienvenue à NUCLEAR FIRE sur la scène Thrash contemporaine. Belle entrée en matière.
Titres de l’album:
01. Intro
02. Furia en la Oscuridad
03. Peligro de Extinción
04. Pandemia
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