Alors ça, c’est vilain. Très vilain même, à la limite de la laideur supportable sans avoir de malaise. En mixant une forme très agressive de Hardcore et des éléments électroniques et Indus, le projet SKINWALKER nous offre dix-sept minutes de terrorisme sonore, de celui qui fait des dégâts considérables. Né en Alaska, terre froide s’il en est, le concept énigmatique SKINWALKER détonne dans la production actuelle vouée aux gémonies du recyclage, et si Penance est encore un peu court pour avoir un jugement objectif, il n’en demeure pas moins un témoignage assez effrayant de la scène bruitiste locale.
A la rigueur, ce qu’on devine comme étant un one-man-band pourrait appartenir à toutes les congrégations tant sa musique est assourdissante, insistante et irritante. On peut y voir du Black Metal, du Death Metal, du Hardcore vénéneux, de l’Indus glaireux, quelque part entre ACID BATH et les ATARI TEENAGE RIOT, MINISTRY, NAILS, j’en passe et des plus allumés du bocal.
Vous l’avez compris, cet EP/LP ne s’adresse pas à tout le monde. Blindé de sons agressifs, de samples effrayants et de riffs lourds comme une chape de plomb, Penance est une pénitence que personne n’a demandée ni méritée, et ses impératifs induisent une douleur morale persistante, quelque part entre le Power Electronics et les SWANS de début de carrière. Compact, lourd, oppressant, étouffant, SKINWALKER se joue des déviances, et nous assomme de huit morceaux courts, mais insistants et dégoulinant de claustrophobie maladive.
Largement de quoi devenir parano et regarder par-dessus son épaule le soir, en rentrant chez soi. Un chez soi coincé dans une ancienne barre de béton, destinée à abriter les âmes seules que la vie à laissées sur le parvis de la joie. Une vie de contraintes, d’obligations, de perspectives inexistantes, entre le réveil horrible et la fin de journée sans importance.
On nous a déjà fait le coup, mais autant reconnaître que celui-ci est sacrément pendable. De son entame à son terme, Penance est un châtiment corporel moral, une succession de coups de fouet sur l’âme, une attrition interminable, et la punition divine la plus logique. Une vie de péchés, une existence entièrement vouée à l’ennui le plus profond, pour finir déshumanisé dans une banlieue anonyme quelconque, à la recherche du peu d’humanité qui subsiste dans les parcs et recoins boisés.
Parfaite B.O pour un suicide annoncé, Penance est éprouvant, mais étrangement, cathartique. Il permet d’évacuer le dégoût coincé entre les dents, et de soulager cette nausée qui dure depuis l’adolescence. Mais faites attention ; car supporter le final traumatique de « Die With Scars » demande une abnégation absolue, et un sens de l’automutilation affuté et pervers.
Je pourrais enchaîner sur les images et métaphores pendant deux pages, mais vous n’en sauriez pas plus. A la limite, imaginez un pauvre hère ignoré par la société, mis au ban par ses semblables pour cause de productivité inexistante, qui se retrouve un soir sous un pont d’acier, le regard perdu et les larmes séchées. Visualisez le, seul, un pistolet dans la poche, prêt à mettre fin à ses jours. Vous pouvez entendre la détonation de l’arme, et sentir l’odeur du sang se répandre sur le ciment humide. Son corps ne sera retrouvé que des semaines plus tard, par un sans-abri cherchant un peu de tranquillité loin des villes de chaos.
Une scène triste, mais malheureusement courante.
Bienvenue dans le présent.
Titres de l’album:
01. Long Way Down
02. Exploited
03. Higher Power
04. Lead
05. Piss Ant
06. Covenant
07. Skinny Man
08. Die With Scars
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