La pochette m’a interpelé, et Dieu sait si le Technical Death n’est pas ma tasse de thé. Cette jolie rime pour vous introduire au monde complexe des norvégiens de PRIMES, qui en août dernier ont lâché leur premier EP, ce Pendulum qui risque fort de vous hypnotiser. Sans avoir d’autres informations que ces quatre morceaux, puisque les pages officielles du groupe se montrent peu disertes en termes de bio, je crois pouvoir affirmer que ce concept nordique est à même de devenir une référence future dans le monde plutôt chargé du Death technique, supersonique mais démonstratif. Formé de musiciens au-dessus de tout soupçon, PRIMES joue donc la vitesse, et ressemble parfois à une version accélérée de SUFFOCATION, avec des plans qui s’entrechoquent sans pitié pour notre compréhension, et une rage globale atteignant la colère d’une famille flouée par les assurances. En moins de vingt minutes, les norvégiens vont donc droit au but en dribblant comme des fous, chacun délivrant une partition impeccable mais inextricable que tous les apprentis mathématiciens dissèqueront avec délice. C’est un euphémisme de dire que la musique de ce groupe est complexe et dense, avec une section rythmique constamment au bord du déséquilibre, une guitare qui confond riffs et soli, et un chanteur qui grogne en rythme pour maintenir la cohésion. Mais la démence de l’ensemble est si contagieuse qu’on se laisse happer par ce vortex impeccablement illustré par cette pochette absconse, et l’impression de paranoïa qui s’en dégage est tellement anxiogène qu’on se prend à regarder derrière soi pour voir si un esprit malin n’est pas en train de s’amuser avec nos nerfs et neurones.
Rien de bien neuf, mais une épaisseur conséquente, et une vitesse d’exécution totalement hallucinante, avec un batteur qui ou oublié le sens du mot « modération », et un guitariste faisant le lien entre Death vraiment sombre et Jazz-Rock ténébreux. D’ailleurs, tous les arguments du groupe sont présentés à l’occasion des six minutes de l’éponyme « Pendulum » qui fait grand cas de ses possibilités, et de ses intentions complexes. Les fans reconnaîtront la touche Thrash qui anime quelques breaks emprunts de dextérité, tandis que les plus acharnés se repaîtront de cette violence omniprésente qui juxtapose une batterie à la DILLINGER ESCAPE PLAN à un background plus classiquement Death.
Du gros méchant qui suit des partitions Jazz adaptées à la folie mentale de musiciens qui jouent le tout pour le tout, et qui laissent une basse partir en vrille, lâchant son rôle de pivot entre la guitare et la batterie. La performance est hallucinante de précision, et évidemment, comme dans tout effort Technical Death qui se respecte, l’arbitre n’a pas le temps de compter les points ni de constater le KO. Ce KO est de toute façon effectif dès le premier round, et le reste n’est que de l’acharnement, comme le démontre le terrassant « Modern Midas », qui transforme tout ce qu’il touche en cadavre ambulant. La beigne est monumentale, formelle mais contenue, et le résultat est tout bonnement écrasant, notre pauvre cerveau essayant de suivre le flux des données tout en sachant qu’il n’en a pas la capacité. C’est brutal, bruyant, effarant de technique, mais très digeste, et le format EP convient tout à fait à cette débauche de bestialité chirurgicale. On panse les plaies en étant admiratif de tant d’application dans l’absence d’empathie, et si le tout sonne un peu répétitif au bout du quatrième titre, la performance n’en reste pas moins admirable, les PRIMES ayant opté pour un extrémisme sans failles et sans concessions. On espère juste un peu plus de variété dans la composition à l’avenir (à l’image du final « Knowledge Unbounded »), pour produire un premier LP qui fera date dans les annales du Technical Death le plus érudit.
Titres de l’album:
01. Pendulum
02. Modern Midas
03. Transmogrified
04. Knowledge Unbounded
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