WHITE HEAT est un sympathique combo venu d’Angleterre, et incarne en quelque sorte la quintessence de ces bar-bands que l’on croise un vendredi soir quelconque dans un pub. Un groupe sympathique, à la musique calibrée, ne prenant aucun risque inutile, mais offrant beaucoup à un public inévitablement conquis. Et ces musiciens aux sourires contagieux sont des habitués de la scène, des habitués des couvertures de magazines spécialisés, qui ne se reposent pas sur leurs petits lauriers, et qui continuent de composer pour séduire une audience de plus en plus large, et osons-le terme, internationale.
Je ne vais certainement pas me la jouer, mais même si je connaissais plusieurs WHITE HEAT, celui-ci m’était complètement étranger. C’est donc avec une grande joie que je l’ai découvert, sans vraiment connaître son parcours. Je traiterai donc de cet album indépendamment d’éventuelles autres sorties antérieures, la qualité de la musique justifiant parfaitement ce choix.
Entre Classic Rock et Hard-Rock, ce quintet énergique (Simon Atack – chant, Gary Evitts & Wayne Dabner – guitares, Jonny Sismey – basse et Roy Reed – batterie) n’hésite pas et prend le meilleur des deux ou trois mondes, quelque part entre l’approche WHITESNAKE des seventies, DEEP PURPLE, mais aussi la vague Hard-Rock américaine des années 80, loin de cette NWOBHM qui n’a de cesse de revenir hanter l’actualité. Mais on trouve quand même quelques réminiscences de tierces et autres soli gorgés de feeling dans cet album, qui fait montre d’ambitions certaines.
WHITE HEAT chauffe donc la salle avec ce Perfect Storm, qui s’il n’est pas le tempête prévue, n’en demeure pas moins un exutoire fabuleux à la grisaille ambiante. Avec en point de focalisation deux guitares qui ne gardent pas leurs riffs dans les poches, un chanteur au timbre chaud et bluesy, et une rythmique solide et inventive, WHITE HEAT s’appuie donc sur un collectif solide comme le Rock. De fait, les chansons proposées sonnent aussi authentiques et traditionnelles qu’un Rock à l’américaine, celui de Bob Seger, Tom Petty, tout en se montrant allusif aux anglais les plus marqués par le Blues électrifié.
Du plaisir. C’est tout ce que cet album vous promet, et il met un point d’honneur à respecter ce principe de son entrée à sa sortie. En alternant avec beaucoup d’intelligence les plages puissantes et les accalmies plus mélodiques, WHITE HEAT s’offre une variété de nuances larges, entre laidback costaud et agressivité en distorsion maitrisée (« Midnight Moon »).
Et comme les anglais se sont payé le luxe d’une production immaculée (on a vraiment la sensation d’être en studio avec eux, les médiums étant d’une précision rare), Perfect Storm se détache sans forcer de la production old-school actuelle en refusant justement de s’ancrer dans une période bien définie. Tout au plus soulignerons-nous un amour inconditionnel pour le Blues Rock des eighties, entre Gary Moore et Scott Henderson, et quelques allusions au passé/présent de Glenn Hughes, entre le PURPLE et BLACK COUNTRY COMMUNION.
Et entre ces morceaux simples et concis, sublimés par une interprétation passionnée et sincère, nous attend un gros morceau coupant l’album en deux. « Mary Celeste », histoire d’un navire abandonné découvert au large des Açores le 4 décembre 1872, est un petit chef d’œuvre de Progressif simple mais riche, qui en plus de dix minutes nous embarque pour une aventure au long-cours, pleine de rebondissements, de tension et de mysticisme. Ce qui prouve donc que les anglais n’ont pas leurs ambitions dans la boîte à gants, et qu’ils sont capables de s’éloigner de leur Classic-Rock pour se frotter à l’évolutif dense.
Efficaces en quelques minutes bien tapées, convaincants lorsque le format déborde du cadre, capables de taquiner le Hard-Funk et la Fusion sur quelques mesures bien chaloupées (« When You Look At Me That Way », monstre de concert), et de défier les cadors du Hard Rock seventies d’un up tempo frénétique (« What Is Mine »), les cinq musiciens affichent une forme détonante et une confiance en béton.
La conclusion est donc inévitable, et la sentence évidente : WHITE HEAT est le groupe du moment, celui qui transcende les différences pour réconcilier tous les publics. Entre scène étroite pour inconditionnels et grands festivals en plein air, le quintet louvoie avec un brio incroyable, et fait preuve de panache même lorsque les citations à l’anglaise deviennent plus prononcées.
En ces temps de photocopie systématique, et de conformisme systémique, un disque de la trempe de Perfect Storm fait un bien fou. Au moral, aux pieds, et à la chronique. Après tout, on ne peut raisonnablement pas se contenter d’un gros Thrash qui tâche ou d’un Death putride et qui fâche à longueur de journée.
Le Rock sait aussi faire son petit effet.
Titres de l’album:
01. Kiss From The Devil
02. Feel The Heat
03. Guess I’m Still In Love With You
04. Chile Rose
05. Midnight Moon
06. Mary Celeste
07. When You Look At Me That Way
08. What Is Mine
09. Feel The Heat (Radio Edit)
Haaaa le Rock est tout sauf négociable !! Merci pour cette belle critique.Chazz (2Sisters)
17/01/2025, 22:44
Non putain ça fait chier ! Je m'en fout de revoir Rob derrière le micro de mon groupe préféré d'amour !
17/01/2025, 17:03
J'ai cru comprendre que Zetro se retirait pour problème de santé.J'espère que ça ira pour lui.En tout cas avec Dukes sur scène, ça va envoyer le pâte.
16/01/2025, 18:21
Super nouvelle pour moi, le chant de Zetro m'est difficilement supportable. Celui de Dukes n'a rien d'extraordinaire mais il colle assez bien à la musique et le gars assure sur scène.
16/01/2025, 12:15
Eh beh... Étonné par ce changement de line-up. Vu comment Exo était en forme sur scène ces dernières années avec Souza ! Mais bon, Dukes (re)tiendra la barque sans soucis aussi.
16/01/2025, 10:22
Super. L'album devrait être à la hauteur. Beaucoup de superbes sorties sont à venir ce 1er semestre 2025. P.S. : le site metalnews devrait passer en mode https (internet & connexion sécurisé(e)s) car certains navigateurs le reconnaisent comme(...)
15/01/2025, 12:58
Je viens de tomber dessus, grosse baffe dans la gueule, et c'est français en plus!Un disque à réécouter plusieurs fois car très riche, j'ai hâte de pouvoir les voir en concert en espérant une tournée pour cet album assez incr(...)
14/01/2025, 09:27
Capsf1team + 1.Je dirai même plus : Mettre cela directement sur la bandeau vertical de droite qui propose toutes les chroniques. En gros faire comme pour les news quoi : Nom du groupe, titre de l'album et entre parenthèse style + nationalité.
13/01/2025, 08:36
Oui en effet dans les news on voit bien les étiquettes, mais sur la page chronique on a juste la première ligne de la chro, peut-être que ce serait intéressant de le mettre dans l'en-tête.
13/01/2025, 07:59
Capsf1team : tu voudrais que l'on indique cela où exactement ? Dans l'entête des chroniques ? En début de chronique ?Aujourd'hui le style apparait dans les étiquettes que l'on met aux articles, mais peut-être que ça ne se voit pas d&(...)
12/01/2025, 17:38
Poh poh poh poh... ... ...Tout le monde ici à l'habitude de te remercier pour la somme de taf fournie mortne2001, mais là... Là, on peut dire que tu t'es surpassé.Improbable cette énumération.Et le pire, c'est qu'a(...)
12/01/2025, 14:27
Jus de cadavre, putain mais merci pour la découverte Pneuma Hagion. C'est excellent! Du death qui t'envoie direct brûler en enfer.
11/01/2025, 12:16
Merci pour tout le travail accompli et ce top fort plaisant à lire tous les ans. Moi aussi je vieilli et impossible de suivre le raz de marée des nouvelles sorties quotidiennes... Suggestion peut-être à propos des chroniques, est-ce que l'on ne pourrait pas indique(...)
10/01/2025, 09:12
J'aurais pu citer les Brodequin et Benighted que j'avais bien remarqués en début d'année, aussi, mais il faut choisir... Quant au Falling in Reverse, cette pochette ressemble trop à une vieille photo de J-J Goldman dans les années 80, je ne peux p(...)
09/01/2025, 19:49