Si je vous dis qu’un groupe dont les membres sont masqués et jouent une musique en appelant aux goûts du plus grand dénominateur commun vient de sortir un album, ça vous dit quelque chose ? Mais pas dans le mille Emile, puisqu’il ne s’agit ni de SLIPKNOT ni de GHOST (le cas échéant vous auriez été au courant via cinquante post sur Facebook), encore moins de MUSHROOMHEAD, mais d’un nouveau combo en provenance des Etats-Unis. Prenant pour modèles les ensembles précités mais aussi KISS ou je ne sais quel autre concept de discrétion en vogue, les SUPER MONSTER PARTY tablent donc sur la frénésie d’Halloween pour que leur premier LP fasse un carton, et il y a de grandes chances que les geeks du monde entier s’unissent pour soutenir ce sextet aussi étrange que sa musique n’est fédératrice. Pour la faire simple, SUPER MONSTER PARTY ce sont six monstres à tête de mort ou de citrouilles, dont personne ne connaît l’identité, et qui avec Permadeath rendent hommage à ce concept de jeu-vidéo qui voit votre personnage réduit à néant une fois son énergie vitale épuisée. De là à considérer ce LP comme une borne d’arcade ou une console de jeu, il n’y a qu’un pas que les musiciens franchissent allègrement, tablant sur l’audace de leur public pour rester en vie jusqu’à la dernière minute. Mais là où SLIKPNOT joue la violence et le chaos, là où GHOST joue la séduction Pop sur du velours, les américains préfèrent une autre option, celle d’un Power Metal joyeux et chantant, dont les influences seront évidentes à la première écoute. Et au risque de me voir conchié par les puristes, je dois avouer que j’ai été séduit par leur approche et leur conviction.
Mais du coup, je n’aurai pas grand-chose à vous raconter sur ces six musiciens anonymes. Le site officiel du groupe les présente comme des joueurs dont vous pouvez vous emparer si vous avez le bon mot de passe, mais la toile reste étonnamment discrète concernant le phénomène. D’ailleurs, malgré le support des plateformes légales et trois pages dédiées, leur compte Facebook ne compte qu’une poignée de fans, moins de cinq cent, ce qui pose quelques questions quant au rayonnement effectif de la bande. Mais nonobstant ces considérations et autres interrogations, les douze chansons et interludes de cet album sont d’une qualité indéniable, en appelant au côté le plus populaire du Power Metal, celui qui chantonne et rayonne, mais ne se contente pas de sourire bêtement. C’est ainsi qu’il conviendra de vous méfier une fois les deux premiers morceaux passés, puisque le reste du répertoire n’est pas qu’un stupide copié/collé. Mais ces deux premiers morceaux, très enjoués et entraînants vous décrisperont les zygomatiques, et tout le monde s’accordera du caractère universel de l’hymne imparable « Monster Party ». Tout est là, la vitesse, l’enthousiasme, les chœurs qui résonnent comme une version radioactive des FLOGGING MOLLY passé au prisme nucléaire de DRAGONFORCE, le tout teinté d’une dose d’humour HELLOWEEN époque « Rise and Fall ». On craque complètement pour cette euphorie de groupe débridée, à tel point que passé sous la barre des trois minutes, ce morceau pourrait représenter un tube Eurovision imparable. Même constat pour l’ouverture « Altered Beast », qui tout aussi rapide et enjoué représente l’accroche parfaite pour ce genre d’album, avec ces arrangements ludiques de clavier.
Mais alors qu’on pensait les choses claires et la ligne éditoriale bien définie une fois le plus sombre mais aussi catchy « It’s Resident Evil » digéré, les six américains nous prennent de revers avec « Another Castle », en jouant la carte de la tendresse, et en laissant une guitare acoustique allumer les bougies. On pense alors à du STONE SOUR plus nostalgique que d’habitude, et la sensation est plus qu’agréable puisqu’elle démontre que les SUPER MONSTER PARTY sont autre chose que de simples monstres de foire à qui on rend visite une fois l’an. Plus Heavy, « Streets of Rage » retrouve de l’impulsion, et ces fameux chœurs entonnés comme à la parade, mais l’album se teinte d’une patine plus opaque, pour proposer autre chose qu’un numéro bien rodé, mais Ô combien prévisible. Alors, plutôt que jouer le jeu d’un jeu géant pour amuser la galerie, Permadeath alterne les ambiances, va piocher dans les films d’horreur de quoi alimenter le bestiaire des video-games, mais ose quand même régulièrement revenir du côté du fun absolu avec des charges d’endorphines comme « Super Ghouls and Ghosts », ou le survitaminé et presque accéléré au mixage « Decap Attack! ». Inutile de jouer les vieux cons et arguer du caractère discutable du parti-pris artistique de la bande, puisque le sextet est franc dès le départ et n’a d’autres ambitions que de nous offrir un peu de bon temps, ce qu’il parvient à faire à force de chansons bien troussées et exécutées comme à la parade.
J’en conviens, les amateurs d’angelots et de lettrines de six pouces de haut ne se sentiront pas concernés par ce Power Metal pour les grands enfants que certains d’entre nous sont encore, mais les amateurs de mélodies faciles à retenir propulsées par une rythmique affolée seront aux anges en tombant sur « Splatterhouse » ou « 8-Bit Permadeath », qui sans se montrer perméables au Nintendo-Core, abordent sous l’angle asiatique le Power Metal typiquement ricain. Encore loin des versions turbo-boostées du répertoire nippon de Marty Friedman, ce premier LP n’en garde pas moins un aspect manga et délibérément drôle, ce qui permet de s’éclater comme si on avait quinze ans de nouveau en déballant notre nouvelle console. SUPER MONSTER PARTY est donc à l’image de son image, rameute les citrouilles, la momie, le vampire et les zombies à la borne d’arcades du coin, partage ses piécettes pour que tout le monde puisse s’amuser, et nous offre le Halloween le plus amusant depuis longtemps. Et comme un bonheur n’arrive jamais seul, la musique se drape dans une pochette absolument craquante à la Sega Megadrive.
Alors, bêtise ou friandise ?
Titres de l’album:
01. Altered Beast
02. Monster Party
03. It’s Resident Evil
04. Another Castle
05. Streets of Rage
06. Test Your Might
07. Super Ghouls and Ghosts
08. Castlevania
09. Splatterhouse
10. Decap Attack!
11. Fright Night
12. 8-Bit Permadeath
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