Prêts pour le dernier phénomène Thrash à la mode ? J’exagère un peu avec cette accroche, mais je n’ai pu m’empêcher de faire un peu de sensationnalisme suite à l’écoute de ce premier album étonnant à bien des égards. Car en lieu et place de groupe, il conviendrait plus de parler d’un musicien, puisqu’on ne trouve qu’un seul homme aux commandes de PHRONEXIS, un genre d’instrumentiste autopasdisciplinédutout, qui outre la composition et l’écriture, s’est aussi chargé des guitares (rythmique et solo), de la basse, du chant et des chœurs, et de la programmation. Bienvenue donc à ce nouveau boulimique de violence qui nous apporte un peu d’exotisme de sa Bolivie natale, et qui fout un énorme coup de pied dans l’immense fourmilière old-school internationale. Alvin Phronexis, de La Paz, est le genre de personnage sympathique qu’on croise une fois de temps en temps sur la toile, capable de tout faire, mais surtout passionné par son sujet qu’il maîtrise à merveille. Ce jeune guitariste volubile nous propose donc avec Pestiferous son premier LP en solo total, et marque un maximum de points en faisant preuve d’une rage créative rafraichissante et méchamment violente. A l’écoute de ces neuf pistes, on constate que l’homme a bien travaillé son instrument depuis des années, tant ses soli transpirent d’une colère mélodique véloce à la Jeff Waters, et ses riffs d’une immédiateté digne des combos les plus énervés de l’histoire. Alvin serait en quelque sorte le pendant positif de notre chère KAT, beaucoup plus talentueux et respectueux des gammes, mais tout aussi barge dans sa déraison qui le confine à la fascination pour un style unique : le Thrash. Nous sommes donc loin d’un produit manufacturé et calibré pour plaire aux masses, et plus proche d’une démo professionnelle et compétitive, et l’ambiance qui se dégage de cette réalisation, ambivalente entre naïveté sincère et réalisme instrumental, est enivrante.
Pas grand-chose à dire à propos du bonhomme qui a le mérite de ne pas nous sortir tout son arsenal de compositions, et qui se limite à moins de quarante minutes pour ces présentations. Alvin Phronexis ne lésine pas sur les influences, et liste tout un tas de groupes qu’il admire ou respecte (DARK ANGEL, POSSESSED, SADUS, DYOXEN, NUCLEAR ASSAULT, DEMOLITION HAMMER, PARADOX, ASPID, DISSECTION, PESTILENCE, CORONER, BATHORY, XENTRIX, DEATHROW, MEGADETH, SLAMMER, HEATHEN, EXODUS, MORTAL SIN, DEATH, FALLEN ANGEL, EXPLICIT HATE, DEVASTATION, CANCER), et précise bien que son Thrash n’en est pas seulement, et qu’il se pare d’atours plus sombres, hérités du Death et même du Black. Le tout sonne donc comme un Metal extrême complètement désinhibé, mais qui sait rester concentré et proposer des thèmes vraiment accrocheurs. Excellent musicien, Alvin trousse des riffs mémorisables, catchy en diable, mais aussi de méchantes parties de basse mélodiques, et s’il n’y avait ce son de batterie synthétique, le résultat serait à la hauteur de bien des sorties actuelles soutenues par des labels bien établis. Evidemment, nous sommes encore un peu loin des légendes du cru, mais il est impossible de résister à la sincérité de ce musicien bolivien qui s’est débrouillé seul pour partager sa passion, et qui s’avère guitariste redoutable, à l’aise dans le shredding, mais aussi dans les phrasés plus posés et harmoniques. Son jeu en solo rappelle d’ailleurs un mélange entre les prouesses de Dave Mustaine et Jeff Waters, et cette pointe de démence dans la précision qui fait les guitaristes les plus redoutables. Mais l’homme sait aussi riffer comme un beau diable, et l’hymne introductif « Tomb Sweet Tomb » se pose en hit fatal et parfait résumé d’un bon CV.
PHRONEXIS est donc dans les faits un groupe totalement viable, et non le caprice d’un musicien en mal de reconnaissance. Les morceaux sont structurés, l’ensemble est homogène, et la voix subtilement sardonique d’Alvin rappelle même les grincements de Steve « Zetro » Souza. Le musicien bolivien s’est même assuré d’une diversité évitant la linéarité agressive, nous offrant parfois un crossover malin entre Blackened Thrash et Blues démoniaque à l’instar d’un NUCLER ASSAULT (« Bestial Bliss »), ou un interlude lui permettant de faire ses preuves à la basse (« Mausoleum »). Je reconnais que tout n’est pas exempt de défauts loin de là, et que parfois le son pèche un peu de ses fluctuations, que certains morceaux manquent de concision et s’étalent un peu trop, mais lorsque la machine s’emballe et que le guitariste se déchaîne (« Autopsy of Mankind »), on est happé par cette féroce passion qui anime Alvin et qui lui permet de pallier à certains manques. Si l’importance du Big 4 est sous-jacente, il faut plutôt aller chercher l’inspiration dans l’underground Thrash des années 80, en citant VIO-LENCE, RIGOR MORTIS, DEMOLITION HAMMER, EXPLICIT HATE et autres combos bien excités, et un titre aussi lapidaire et bref que « Prosopagnosia » fait plaisir à entendre avec son parti-pris Thrashcore tranchant avec les ambitions plus avouées. D’ailleurs, l’album se termine même par une tranche de mélodie nostalgique, et un « Incessant Somniferous Visions » parfaitement conclusif et qui prouve que l’auteur de ce projet en a encore beaucoup sous le coude.
Il ne m’étonnerait guère qu’on entende régulièrement parler de PHRONEXIS, ce genre de concept permettant des publications régulières. Alors en attendant de retrouver notre musicien bolivien, souhaitons-lui bonne chance pour la suite, car il le mérite.
Titres de l’album:
01. Tomb Sweet Tomb
02. Head Transplant
03. Trephination
04. Mausoleum
05. Wrongful Sentence
06. Bestial Bliss
07. Autopsy of Mankind
08. Prosopagnosia
09. Incessant Somniferous Visions
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