Nouveau venu dans l’écurie de l’omnipotente Ellie Promotion, BURNT UMBER est l’archétype du groupe bien dans son époque, et sachant exactement ce qu’il veut. En proposant une musique en convergence de diverses influences, le quintet impose donc sa patte, et peut se reposer sur plusieurs atouts pour séduire le public. Formé à la base par deux musiciens expérimentés, le batteur J-War (THE WAY I AM, FURYKANE) et la chanteuse Abby, BURNT UMBER s’est reposé sur les compétences instrumentales et créatives du duo pour prendre forme, et accoucher d’une grosse bordée de morceaux constituant l’essentiel de ce premier album intrigant et charmeur. Petroleum vient donc apporter la viabilité professionnelle dont le projet avait besoin pour décoller, et c’est aujourd’hui sous la forme d’un quintet que le combo se présente à vous. Et en bénéficiant d’une solide distribution assurée par Season of Mist, Petroleum a toutes les chances de s’imposer en cette période trouble interdisant toute promotion live pour n’autoriser que des sorties physiques et/ou digitale.
Après avoir assuré la mise en place et la mise en toute, J-War et Abby ont pu compter sur le soutien de trois nouveaux comparses pour compléter leur duo, et c’est ainsi que le groupe a ouvert ses portes à Massi (MASSIVE RACCOON GUERILLA), Wince (SKINSITIVE) et Mickaël (THE WAY I AM). BURNT UMBER est donc aujourd’hui une entité solide, et les quatorze morceaux de ce premier jet sont autant de témoignages de la rage et de la passion d’un groupe qui ne supporte ni barrière, ni interdiction.
Les arguments promotionnels sont assez clairs, et posent le groupe en convergence de deux optiques. D’un côté, le Rock anglais des RADIOHEAD, COLDPLAY et PORCUPINE TREE, de l’autre, l’urgence électrique et alternative des américains d’EVANESCENCE, 30 SECONDS TO MARS ou les DEFTONES. En écoutant les chansons proposées par ce premier jet, vous ne serez peut-être pas d’accord avec toutes ces comparaisons, et je vous approuverai. D’une part, parce qu’il est évident que les mentions de RADIOHEAD ou COLDPAY sont complètement hors-contexte, d’autre part, parce que le groupe possède sa propre identité. Sur une trame classique en médiane du Metal alternatif et d’une Post-Pop éclairée, le quintet brode des thèmes classiques, que le monde de la musique connaît bien, avec cette opposition entre contemplation mélodique et puissance rythmique. Car lorsque la frappe de J-War domine les morceaux, on peut sentir l’écho mat de sa puissance manuelle jusque dans notre colonne vertébrale. Mais l’atout principal de BURNT UMBER se cache dans la gorge de sa chanteuse, formidable de lyrisme et d’émotion, qui renvoie bien des concurrentes symphoniques dans les cordes. Alors que les vocalistes classiques nous les cassent avec leurs arias insupportables ou leur vibrato peu naturel, alors que les leadeuses alternatives ne disposent souvent que d’un petit filet de voix leur permettant des cris souvent timides, Abby se joue des rôles et refuse de se laisser enfermer dans une interprétation trop rigide.
L’album étant basé sur l’amour, Petroleum avait donc besoin impérativement d’une interprétation investie pour se montrer crédible. Et le talent d’Abby pour suggérer des sentiments complémentaires et contradictoires permet aux morceaux les plus marqués de décoller, à l’image de ce superbe « Epidemic » qui fait montre d’une variété vocale et instrumentale assez bluffante. Loin du groupe lambda misant toutes ses chances sur l’opposition entre couplets calmes et refrains rageurs, les BURNT UMBER enrichissent leur champ musical de cocottes de guitares, d’arrangements évanescents et électroniques, pour proposer des textures riches et complexes évoquant avec acuité toute relation amoureuse passionnée.
S’il est évident d’un autre côté que la masse d’informations entraîne parfois une redondance de propos, avec des thèmes qui se ressemblent beaucoup, Petroleum ose la scission à mi-parcours pour aborder les choses sous un angle plus nuancé, introduisant des nappes de claviers, des accords en son clair, et une amertume de ton assez sombre. En s’appuyant sur une production étonnement claire et ample, les musiciens jouent leur va-tout et développent toutes leurs qualités en moins de cinquante minutes. Bien sûr, l’entame repose sur une imposition de puissance assez manifeste, mais même l’introduction de « Tree of Sorrow » joue au chat et à la souris avec la franchise, et louvoie, mélodise pour soudainement exploser d’une rage vocale assez convaincante. Avec des riffs pas si classiques qu’ils n’en ont l’air, le triptyque d’intro pose les jalons, et prône la pluralité sans se perdre en route. Entre Post-Pop et Rock moderne, les BURNT UMBER sonnent aussi professionnels que décomplexés, et jouent crânement leur jeu sans se soucier d’éventuelles influences un peu trop flagrantes.
Résultat, ces influences ne le sont pas, et c’est la personnalité du groupe qui en ressort grandie. En refusant les longues suites un peu roboratives, le quintet se concentre sur l’essentiel, et nous propose des harmonies vraiment séduisantes, mettant en relief une véritable intelligence de composition. Mais d’un autre côté, la reprise du « Calling You » de Jevetta Steele, scie radiophonique à l’époque se voit éclairé d’une lumière nouvelle, conférant à ce classique une patine plus sensible et intimiste.
Le reste, répertorie original, est donc suffisamment varié pour séduire tous les publics. Spécialement lorsque le quintet lâche la bride pour se rapprocher d’une Pop-Rock survitaminée via le trépidant « Love Philter » qui va enivrer les plus jeunes. A l’inverse, le final ambitieux et atmosphérique de « The Hourglass » brosse avec précision le tableau d’une vie régie par ce sablier temporel nous rapprochant toujours plus près d’une fin inéluctable.
Difficile de croire que Petroleum n’est qu’un premier jet, tant ses prises de position sont fermes et définitives. Dommage que le groupe ne puisse défendre son répertoire sur scène, ses morceaux étant taillés pour le live. Mais avec une telle carte de visite dans la poche, les BURNT UMBER, une fois la pandémie passée, n’auront aucun mal à persuader des promoteurs de l’importance de leur présence sur une affiche quelconque.
Titres de l’album:
01. Tree of Sorrow
02. I Will Miss U
03. Rainy Sunday
04. Petroleum
05. Six Feet Underwater
06. Drowning
07. Epidemic
08. The Gap
09. I Feel Guilty
10. Stolen Pic
11. Calling You
12. Love Philter
13. X Chromosome
14. The Hourglass
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