Trois musiciennes en mode superhéroïnes, trônant sur un parterre de cristaux en mode MANOWAR passé de l’autre côté du miroir sci-fi, voilà qui a de quoi attirer l’attention, avant même de savoir à quelle sauce ces trois mesdemoiselles Marvel vont nous les bouffer. Si cette pochette aux tonalités rouges et rosées attire l’œil comme un diamant dans une vitrine, elle ne dévoile en rien le contenu qu’elle dissimule, confié aux bons soins de l’indépendant Napalm Records. Mais alors. Un premier album, un groupe inconnu, mais des moyens, et un soutien de taille. Pourquoi ?
Il n’y a pas de miracle, ou plutôt seize. Les seize morceaux de ce premier long, mais aussi une réputation et un passif.
THE GEMS est tout sauf un power-trio en génération spontanée. Guernica Mancini (chant), Emlee Johansson (batterie) et Mona Lindgren (guitare, basse) ne sont pas sorties de Stockholm avec leur flight case en bandoulière, en espérant décrocher un contrat sous couvert de leur bonne mine. Les trois acolytes sont en effet d’anciennes THUNDERMOTHER, ayant décidé de faire cavalier trio. Voilà de quoi justifier la hype entourant cette première réalisation, qui bouffe à tous les râteliers Rock.
Ceci étant posé, la réputation est une chose, sa confirmation en est une autre. Il était évident qu’un simple tour de passe-passe basé sur un passé glorieux n’allait pas suffire à séduire la critique et le public. Encore fallait-il proposer un répertoire solide, et en lien plus ou moins direct avec ce groupe légendaire que les musiciennes ont quitté. Mais comment Guernica, Emlee et Mona envisagent-elles cette première étape sous une nouvelle bannière ?
Phoenix marque le début, l'essor de THE GEMS. Cet album vous entraîne dans un voyage à travers l'une de nos périodes les plus difficiles. Grâce à ce processus créatif, nous avons pu vraiment creuser profondément et lâcher prise. Sur beaucoup de bagages émotionnels, et retrouver le vrai bonheur dans la musique. La nouvelle liberté retrouvée que notre groupe nous a donnée transparaît sur cet album.
En gros, THUNDERMOTHER était une prison, et THE GEMS est donc une évasion. Plus de liberté et d’indépendance, la possibilité de faire ses propres choix, et de louvoyer dans les couloirs d’un Rock joué Hard, aux multiples influences, plus ou moins bien digérées. Il est donc assez facile de voir en ce premier disque un exutoire cathartique pour les trois suédoises, affranchies des obligations contractuelles. Mais comme on ne peut pas nier son histoire, il était presque certain que Phoenix allait sonner familier aux oreilles des fans les plus dévoués. Et c’est donc au son d’un binaire efficace que les filles nous accueillent, dans une maison prête à trembler sous les coups d’un beat surpuissant.
AC/DC, évidemment, ANVIL, d’un certain côté, le charme des RUNAWAYS, la gouaille de Joan JETT, un soupçon d’école est finie GIRLSCHOOL, et ce petit je-ne-sais-quoi suédois qui rend smooth tout ce qui est abrupt. Car si le Rock est sincère dans ce contexte, il n’en est pas moins poli pour ne pas trop provoquer les greasers. Les puristes se diront sans doute que le trio a joué la sécurité, sans chercher à se réinventer, mais après tout, cette sororité d’enfer n’a jamais fait grand mystère de ses affinités, il n’est donc pas étonnant de constater qu’une fois hors de la cage, le vol reste stable et prévisible.
Masterisé par Thomas « Plec » Johansson (SOILWORK, HANK VON HELL, FIREWIND), emballé dans un artwork de Giorgia Carteri, Phoenix renaît de ses propres cendres, et décolle à des hauteurs raisonnables. Mais si l’inventivité a été substituée par l’efficacité, ça n’empêche pas le tracklisting de nous réserver quelques surprises. Des surprises mineures évidemment, mais la beauté des cordes de l’interlude « Maria's Song », au parfum Folk scandinave permet de reprendre son souffle et d’admirer le paysage, avant de repartir en trombe sur la route.
Du moins, après un petit arrêt romantique et puissant, via la déclaration sensible « Ease Your Pain », qui permet à Guernica de faire étalage de son talent vocal sans avoir à pousser sur son larynx.
Seize titres, c’est un gros pari pour un groupe à peine né, mais les filles ont tellement varié le propos qu’on a parfois le sentiment d’avoir affaire à une synthèse de leurs affinités artistiques. Il existe autant de différences entre « Queens » et « Running » qu’entre « Send Me To The Wolves » et « Like A Phoenix », et les GEMS se permettent même de défier la génération des MAID OF ACE de leur énergie intarissable.
Des watts, des riffs, de l’allant et une confiance affichée totalement justifiée. Jamais plus de trois minutes, la recette RAMONES, pour un disque équilibré, et qui passe très vite. Du gros Rock bien produit, et qui donne déjà envie d’aller à la rencontre des trois acolytes on stage, là où la magie va opérer dans les mois à venir. On imagine sans peine l’impact de ces chansons sur scène, en mélangeant les souvenirs de D.A.D, AIRBOURNE, et tout autre orchestre revival suédois à la pointe de l’actualité.
Loin des modes, Phoenix table sur la passion, et s’avère redoutable en hymnes. Le très SKIDROW Punk de « P.S.Y.C.H.O », la guitare menaçante de « Kiss it Goodbye », le boogie à la nitro du déjanté « Force Of Nature », font voler la tignasse et vous décrassent les esgourdes plus efficacement qu’un lavement à la javel. Alors, le plumage, évidemment, mais surtout, le ramage, de trois musiciennes crédibles, enthousiastes et libérées d’un fardeau trop lourd à porter.
One, two, three, four ?
Come on let’s go !
Titres de l’album:
01. Aurora (interlude)
02. Queens
03. Send Me To The Wolves
04. Domino
05. Silver Tongue
06. Undiscovered Paths
07. Maria's Song (interlude)
08. Ease Your Pain
09. Running
10. Renaissance (interlude)
11. Like A Phoenix
12. P.S.Y.C.H.O.
13. Kiss it Goodbye
14. Force Of Nature
15. Fruits Of My Labor
16. Like A Phoenix (acoustic version)
"...jouer un concert en Arabie Saoudite. Un honneur absolu et un privilège. Les loups du nord apporteront la tempête hivernale à Riyad !"Un véritable honneur absolue de jouer en Arabie Saoudite, la ou les apostas sont condamnés &agra(...)
21/11/2024, 08:46
Quand on se souvient du petit son des années 80... Mais la prod ne fait pas tout, ça reste du pilotage automatique. C'est pas avec un truc pareil que je vais me réconcilier avec eux, et ça fait 20 piges que ça dure.
19/11/2024, 21:57
J'avais pas vu cette chronique. J'étais au soir avec Ulcerate et je n'ai pas du tout regretté...Le lieu : il y a forcément un charme particulier à voir ce genre de concert dans une église, surtout que le bâtimen(...)
15/11/2024, 09:51
Le who's who des tueurs en série. Un plus gros budget pour l'artwork que pour le clip, assurément. (...)
14/11/2024, 09:20
J'imagine que c'est sans Alex Newport, donc, pour moi, zéro intérêt cette reformation.
11/11/2024, 16:15
NAILBOMB ?!?!?!?!Putain de merde !!! !!! !!!J'savais pas qu'ils étaient de nouveau de la partie !!!Du coup, je regarde s'ils font d'autres dates...Ils sont à l'ALCATRAZ où je serai également !Humungus = HEU-RE(...)
11/11/2024, 10:09