Progressif !!!
Là évidemment, beaucoup baissent la tête, d’autres regardent le plafond, certains prennent la porte discrètement, et les passionnés se regroupent aux premiers rangs pour bien entendre la bonne parole. Car ils savent que le Progressif est un état d‘esprit, et non un cahier des charges. Ils savent que le genre ne se limite pas à MASTODON, PORCUPINE TREE, TOOL, DREAM THEATER et tous ceux ne concevant la musique que par tranche de dix à quinze minutes. Alors, peut-on aimer le Progressif sans aimer le Progressif ? Oui, car le style à bien des visages, et sait aussi s’exprimer de façon plus concise, mais pas moins belle et précieuse.
Alors, on tend les yeux vers le ciel pour constater que la lune à la dent dure parfois. Des dents qui déchirent le ciel et qui ne risquent pas de mettre la petite souris en alerte, puisque fermement plantées dans une mâchoire de lait et de cratères. Les MOON TOOTH accusent aujourd’hui dix années de rêves et de pastels lâchés dans un paysage onirique, et nous offrent leur troisième album qui se devait évidemment de passer un cap. Et un gros, l’échelle de qualité ayant été méchamment graduée par Chromaparagon et Crux.
2016, 2019 et 2022. Les sacro-saintes trois années d’écart pour justifier d’un retour espéré, et craint à la fois. Ces deux premiers chapitres avaient attiré dans leur sillage une cohorte de fans séduits par cette concision dans les déviations, et ce troisième tome risque fort de les faire ressembler aux proverbiaux rats suivant le joueur de flute.
Phototroph. De phototrophie. Type trophique des organismes vivants qui tirent leur énergie à partir de la lumière, par photosynthèse ou grâce à des protéines comme les bactériorhodopsines. Le phototrophe qualifie un organisme autotrophe disposant de cette capacité de phototrophie.
Les MOON TOOTH, évoluant dans un ciel étoilé, tirent pourtant leur inspiration de la lumière du jour, celle qui se reflète au miroir de leurs chansons, toujours aussi incroyables et difficiles à classer. Aussi moderne qu’il n’est traditionnel, ce troisième album est une pure merveille signée une fois de plus par Vincent Romanelli (basse), Ray Marte (batterie), Nick Lee (guitare) et John Carbone (chant), les mêmes depuis le début, et on recommence sans se paraphraser, mais en gardant le lien en cordon ombilical des origines.
Dans un monde idéal, MASTODON et PORCUPINE TREE, Steven Wilson et Devin Townsend, WILD THRONE et BARONESS, LEPROUS, ASTRONOID et CALIGULA’S HORSE cohabiteraient dans une communauté d’idées, sans se préoccuper de savoir qui est le meilleur dans quoi, et qui mérite les louanges et les autres de simples encouragements. Cette idée de compilation des options est parfaitement résumée par ce groupe de Long Island, New York, qui propose des morceaux complexes, denses, et pourtant rythmiquement imparables et vocalement enivrants. La recette est à ce point parfaite qu’on en vient à regretter la brièveté de cet album qu’on aurait adoré complété d’un morceau purement épique. Mais après tout, en prenant le tracklisting comme il vient, on observe un gigantesque morceau de plus de quarante minutes qui nous fait oublier notre quotidien sans condescendance ni mépris de classe.
Résumons un peu les atouts :
Dans l’absolu, bla, bla, je devrais vous citer des chansons se mettant naturellement en avant, alors j’utiliserai le génie rythmique de « Nymphaeaceae », mais aussi le groove pesant de « Back Burner », bluesy en diable et empli de stupre, ou encore « Deathwish Blues », à rendre fous les acolytes de LIQUID TENSION EXPERIMENT et les LINKIN PARK. Bizarre ? Oui, mais étrangement cohérent quand on l’écoute. J’y ajouterai le monstrueux « Alpha Howl », sur lequel Nick Lee se laisse aller à une embardée homérique tout en respectant ses collègues. De fins instrumentistes pour une musique précieuse et puissante, le cas est assez rare pour être traité avec intérêt et des pincettes.
Très, très loin de l’élitisme, MOON TOOTH vulgarise le Progressif pour l’insérer de force dans des structures de morceaux Rock. Une façon de prouver que le genre peut se montrer plus efficace que démonstratif, aussi mélodique qu’une nuit de pleine lune (« O My Isle », sublime et syncopée), pour un album qui fera date dans l’histoire de ce quatuor unique.
A écouter évidemment à la tombée du jour, lorsque les vœux peuvent commencer à s’exaucer dans le silence d’un ciel dégagé aux étoiles filantes brillant de mille feux.
Titres de l’album :
01. I Revere
02. Back Burner
03. Deathwish Blues
04. The I That Never Dies
05. Alpha Howl
06. O My Isle
007. The Conduit
08. Nymphaeaceae
09. Grip on the Ridge
10. Carry Me Home
11. Phototroph
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