Célébrons aujourd’hui le retour d’un des plus fameux groupes au centième degré de l’underground Philippin, voire de l’underground tout court, en chroniquant le dernier EP des gros tarés de DARK LUPIN.
S’autoproclamant « parodie de DARKTHRONE par des fans de DARKTHRONE », ces trois abrutis nous inondent de productions toutes plus hétéroclites et absurdes les unes que les autres depuis 2014 et la sortie de leur légendaire tour de force Aaargghh Walaaaa (et sa pochette « hommage » au pamphlet Transilvanian Hunger passé à la ronéo).
Aujourd’hui, c’est leur dernier né auquel je m’intéresse, très justement intitulé Pipi, qui justement propose une version très caca/stade anal du Grind à tendance Black potache, avec une fois de plus, une bordée de titres inécoutables enrobés dans une pochette clin d’œil savoureuse.
Pour les non-initiés, les DARK LUPIN sont trois philippins (mais ça vous en aviez déjà deviné une partie), s’affublant de sobriquets de fort bon goût (Piko Taro Kvlt Kommando Ist Kieg – chant, Tatong Imburnal Genocide – guitare et Ezra Devastator Death Kommando – batterie), et pratiquant un genre d’amalgame extrême tout à fait inécoutable en l’état, se basant sur le dogme lo-fi de leur modèles pour adapter quelques standards en vue ainsi que quelques compositions personnelles sans bévue.
Visiblement, l’affaire les fait beaucoup rire, dommage que tout ça s’exprime en langue maternelle ce qui nous empêche de saisir toute la quintessence de leur humour, mais on peut toujours se concentrer sur la musique, qui en effet fait passer les pires démos deux-pistes de DARKTHRONE pour des productions de Bob Ezrin.
Ce nouveau-né un peu agité ne fait aucunement exception à la règle, et privilégie un boucan d’enfer, un peu de ceux dans lesquels pourrait se vautrer un Renaud fin bourré.
La règle d’or de ce trio un peu bargeot ? Faire n’importe quoi, s’approprier quelques hits, et les défigurer façon serial killer du solfège, qui nous présenterait ses victimes lacérées, à l’image de ce «Chandelieeeeeeeeer » qu’on pense repris de Sia, mais à la mélodie tellement charcutée qu’on aurait du mal à y danser.
C’est certes assez rigolo dans le fond, mais la barrière de la langue empêchant la compréhension d’un éventuel délire littéraire supposé/pressenti/craint, il ne nous reste plus que cette « musique » bordélique à laquelle nous rattacher, ce qui parfois est assez peu il faut le reconnaître.
Mais les trois olibrius ne ménagent pas les efforts niveau bruitages, samples et autres aménagements sonores qui rendent le produit encore plus insupportable, sauf si évidemment le Noise et le Parodic Grind au son de casserole vous est chéri.
Tentez donc le coup, et essayez de vous emballer pour des embardées semi-mélodiques mais totalement bordéliques comme «Aha Nang Scandal » qui juxtapose des guitares compréhensibles à des cris répréhensibles, ou pour cette « cover » de Michael Sembello, qui voit son « Maniac » relifté en « She's A Manyak On The Floor » absolument méconnaissable.
Alors, nous avons droit à tout, aux pics d’intensité à faire passer SUBLIME CADAVERIC DECOMPOSITION pour de fragiles amateurs de Folk, sans que l’affaire ne tombe jamais dans le Goregrind, à des approximations jouées faux comme à la parade des sourds comme un pot (« Wazzap Mah Ninja », et en plus, c’est un des plus longs), à un « Julio Valiente (Epic Version) » (désolé mais là je ne sais pas qui c’est), et puis pas mal d’interludes de quelques secondes, comme « DXBU Wanawanpoynpayb Peenus Peenus Wanawanpoynpayb », ou « Bebeh Cum Back », très rigolo avec ses dialogues obscurs débouchant sur une rupture d’anévrisme Grind.
Vous le constatez, la cohérence n’est pas le point fort de ce trio qui refuse le point mort, et répand ses boutades comme une bonne parole potache, à un niveau local s’entend.
C’est éventuellement un joli défouloir (« NachoooooooooOOOH », on atteint le haut du panier du top du non-sens), parfois tellement intense qu’on pourrait presque trouver ça musical (« Katawan », dommage que le magnéto sature et capte aussi les aboiements du rottweiler), mais surtout un gros délire entre potes qui se marrent beaucoup de leurs conneries en prenant soin de nous les faire partager avec force éclats de rires (« Hasola »).
Bon, c’est bien joli tout ça, mais je dois aller préparer la pâtée du chien. Alors si vous êtes plus du genre à poser en slip dans des forêts norvégiennes des Philippines pour filmer vos pets flambés que gentleman cambrioleur à la galanterie affutée, préférez les DARK LUPIN à leur cousin Arsène.
Moins classe et lucratif, mais comme ça au moins, vous vous ferez moins remarquer par la maréchaussée. Quoique.
Titres de l'album:
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