SLOWJOINT est un trio danois originaire de Jutland, inspiré par le Sludge américain. Ils ne jurent que par les gros amplis, la bière, le bourbon, et se foutent de tout. Un Sludge saucé de Blues, de l’humour, un paquet de riffs…et de l’herbe bien évidemment.
Remplacez la ville de Jutland et l’étiquette danoise, et vous aurez là la description de quatre-vingt-dix pour cent des groupes de Sludge européens et plus si affinités de frontières. On connaît le genre lorsqu’il est américain ou assimilé et/ou copié, alors inutile de perdre du temps en conjectures qui n’ont pas lieu d’être : les SLOWJOINT pourraient venir du Texas, de la Nouvelle-Orléans, de Virginie, personne ne verrait la différence.
NOLA mal aux reins, SLOWJOINT appuie un peu plus sur les cervicales pour accentuer la douleur et frappe la colonne vertébrale de ses riffs lancinants mais puissants, exhortant le patient à bien fermer sa gueule d’un chant péremptoire au possible, acide, éructé, comme cette basse traînante claque le cul et cette batterie fait du mal à l’âme. Le versant le plus lourd du Sludge, tirant sur le Doom, est donc privilégié dans cette affaire, qui découle de la formation du groupe en 2016.
Après Up Shit Creek en 2014 et en autoproduction, Jutlandian en 2019 hébergé par le label local Virkelighedsfjern, le groupe nous en revient donc encore plus pachydermique via ce Piss and Gravel qui sent bon la bière évacuée par le pénis et la boue sous les bottes, le tout recouvert d’effluves de gasoil émanant d’une alimentation percée par la rouille. Un genre de goudron + plumes pour les fans d’humiliation musicale, et évidemment, des références, les sempiternels EYEHATEGOD, CROWBAR, DOWN, et tout autre consommateur de masse de substances qui altèrent la perception, mais ouvrent le troisième œil.
Un trio plus que power, qui tire son électricité de chez les voisins pour éviter la facture, et qui fait plus de barouf qu’un immense orage Sabbathien, de ceux qui ont strié le ciel des années 70 avant de faire leur comeback assourdissant dans les nineties du sud des Etats-Unis. Certes, j’en conviens, la musique est classique, forte, jouée avec les pieds sales, mais jouissive comme une vieille gnôle retrouvée dans un placard à papy avant qu’il ne canne. On se dit que Phil Anselmo aurait pu produire le truc en s’invitant sur les backing vocals, mais même délocalisé au Danemark, le Sludge reste ce qu’il est, cette musique forte, subtilement psychédélique pour ne pas oublier HAWKWIND dans un coin, mais surtout, compacte, comme du tabac à chiquer, et sans artifice autre que le volume des amplis et les voix rauques.
Alors, soit vous êtes fan du genre, et vous connaitrez une bonne giclée de bonheur, soit vous êtes hermétique, et vous auriez dû vous casser dès le premier paragraphe. Mais je suis pratiquement certain que les accros au style danois connaissent déjà les SLOWJOINT pour avoir tiré sur un bédo avec eux, du moins par la pensée, et avoir dansé la gigue sur leurs rythmiques les plus pulsées. Ici, c’est « Don't Fit » qui joue le rôle du danseur primesautier à la coquille bien fixée, et on se laisse bercer par ce son si gras et poisseux, qui rappelle les mains de n’importe quel garagiste à son compte de l’Utah.
Après, je ne vois pas grand-chose à dire à part que la pochette de ce troisième album est quand même un peu moche, et que les SLOWJOINT continuent sur leur lancée comme si rien n’avait changé depuis la naissance d’Ozzy. On peut trouver ça un peu redondant, un peu trop Heavy planant du plafond, un peu convenu du fion, mais il est impossible d’en renier la passion. De la poix dans les cheveux, une fuzz à fond, des amplis oranges dont le bouton de volume est de toute façon cassé à 10, et un trio qui se jette dans la bataille Sludge sans préparer de tactique.
Parce que même si vous chassez le naturel, il revient toujours au galop.
Titres de l’album :
01. Screwdriver
02. Stick on a Pig
03. Reek
04. Snot from Shit
05. Don't Fit
06. Bum
07. Eggs and Bitter
08. Lesson Lost
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