Ce soir, les supporters français seront dans les starting-blocks. Pour un quart de finale de l’Euro face au Portugal, une équipe redoutable qui nous a déjà privés dans le passé d’un titre que nous pensions mérité. Au vu du parcours des deux équipes, tous les scénarii sont possibles. La France a jusqu’à lors été très laborieuse, ne s’autorisant que deux ou trois buts et une timidité en attaque assez inquiétante. Le Portugal, après une entame tonitruante, a finalement baissé le pied et joué des prolongations pleines de suspense, seulement interrompues par un gardien en état de grâce.
Mais pourquoi est-ce que je vous parle de foot dans une chronique Metal ?
Parce que le Portugal a décidé aujourd’hui de m’envoyer un signal clair via le nouvel album des trublions de SERRABULHO.
Si la rencontre de ce soir ressemble à cet album, ça risque d’être un beau foutoir. J’imagine déjà les cartons rouges, les CSC, les blessures ouvertes, le vomi, et un défenseur qui profite d’une belle occasion à l’avant pour pisser face aux spectateurs. Et plus si affinités. Les sagouins portugais de SERRABULHO sont toujours aussi festifs, et toujours aussi méprisants face aux hordes trve. Ils mélangent avec bonheur le Death/Grind, le Porngrind, le Goregrind, le Comedy Grind, le tout dans une bonne humeur qui sent l’ammoniaque et les relations de pissotières, quelque part à Vila Real, un soir d’été.
Déjà auteurs de trois blagues longue-durée aux noms évocateurs, Carlos Guerra (chant), Guilhermino Martins (basse/guitare) et Ivan Saraiva (batterie) continuent donc d’animer les férias de la ville avec un humour pipi/caca qui pourra en laisser pas mal de marbre. En mixant leurs influences pour faire de bonnes boulettes bien grasses, les lusophones nous maintiennent en état de dépendance, et osent même les encarts endiablés confrontant un saxo époumoné et un chant évidemment torturé en mode cochon constipé.
Ceci étant posé, il n’y a guère de surprise à avoir lorsqu’on se décide enfin à laisser les mélodies nous ambiancer. Avec une pochette pareille, le groupe ne prend aucun risque, pisse sur les hippies, envoie des dick-pics à tous ses contacts féminins, le tout sur fond de trou-de-balle musette apocalyptique mais aussi très sudiste. Capable de sonoriser une fête du village en imitant n’importe quelle bestiole de sous-bois, de passer à la Techno sans transition et surtout sans papier dans les toilettes, de danser n’importe comment autour d’un vieux vinyle de Lolicore, avec le sourire, SERRABULHO aime la diversité du travail bien fait.
Mais si l’on connaît les travers du Comedy Grind par cœur, l’optique ne sert jamais d’excuse pour nous refiler trente fois la même non-chanson. Les portugais, comme à leur habitude, se sont un peu troués au moment de réfléchir et de composer, ce qui fait que ce tracklisting de douze titres est aussi avarié qu’une vieille morue décongelée. Il faut bien sûr accepter le principe d’une violence potache, mais au contraire de nos ULTRA VOMIT nationaux, SERRABULHO ne se contente pas de pastiches vite faits pour amuser la galerie. Ils composent leurs propres hymnes, et ne doivent rien à personne. Ce qui débouche (les chiottes évidemment) sur des choses très drôles, mais aussi très entraînantes, comme ce terrible « Piss or Love », ou cette « Love Parade » qui donnerait la gaule à n’importe quel vieux libidineux près des toilettes odorantes d’un camping de troisième zone.
Et…tout y passe.
De l’Eurovision transformée en « Erosvision », jusqu’au style national agrémenté de bonheur et de volupté (« Break for Pee » et d’un piano très minimaliste qui accompagne une belle liste d’occasions de se soulager), Piss & Love décline l’urophilie à toutes les sauces, de la golden-shower joyeuse (« Pissed a Girl and She Liked It »), jusqu’au blasphème enfantin d’un Pikachu souillé-jauni par des malandrins (« Pissachu », subtil, Techno et émotionnellement fragile, évidemment).
Impossible de passer sous silence les quelques flatulences faisant office d’arrangements, les nombreuses interruptions narrées, et les tubes qu’on reprend en cœur tout en reprenant des tripes (« Anal La La La Long », improbable tube Pop/Grind qui donne salement envie de s’agiter). A la manière d’un Looney Tunes complètement à la masse et parti-pris/caca-boudin, Piss & Love est une récréation pas vraiment pour les bambins, et plutôt pour les adultes portés sur les plaisirs interdits…et un peu sales.
Mais on se fait avoir, parce que c’est vraiment drôle, et proposé sous la forme de saynètes hilarantes, se foutant ouvertement des querelles de styles et de l’appartenance Hardcore ou Metal. D’ailleurs, les rigolos nous laissent sur une dernière tranche de vie Techno, avec « Hardcore Love », qui juxtapose opéra et pet de rat, comme une télévision mal réglée et changeant de chaîne aléatoirement.
SERRABULHO, on rentre du boulot manger des bulots. Si ce soir, nos amis portugais jouent leur va-tout comme eux leur tout à l’égout, on risque de se prendre une belle déculottée. Pas grave après tout, on en profitera pour pisser un coup.
Titres de l’album :
01. Erosvision
02. Rest in Piss
03. Grind e Grossa
04. I’m Proud to be a Cow
05. Piss or Love
06. Love Parade
07. Break for Pee
08. I Pissed a Girl and She Liked It
09. Pissachu
10. E Pudesse Eu Cagar de Outra Forma
11. Anal La La La Long
12. Hardcore Love
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