Petit interlude dans mes chroniques habituelles, puisqu’une fois n’étant pas coutume, je m’intéresserai à un obscur combo du Texas, pratiquant un style d’ordinaire aux antipodes de mes obsessions. Non que j’ai quelques arguments à opposer à la pratique d’un Death mélodique à tendance Thrash épique, mais autant reconnaître que ça n’est pas mon verre de soda habituel…Mais comme on ne peut pas toujours rester esclave de ses habitudes, j’ai donc décidé de me pencher sur le cas des sympathiques PLAGUE, qui avec ce premier et éponyme EP nous proposent donc un melting-pot d’influences assez valable, qu’ils ont en plus le mérite d’afficher comme un étendard sur leur page Facebook. Pas grand-chose à vous révéler sur eux, si ce n’est un line-up (Rocky Cadena - chant, Isaac Lara & Roger Gallardo - guitares, Danny Maldonado - basse et Warren Bernard - batterie), une provenance de San Antonio, et des capacités certaines à saucer l’agression à leur convenance, utilisant de fait plusieurs références leur permettant une variété de ton tout à fait appréciable. Nous naviguons donc à vue entre Death harmonique, symptomatique de la fin des années 90, Thrash plus volontiers bourru mais pas forcément concerné par les exactions légendaires de la Bay Area, et même quelques reflux Metalcore loin d’être désagréable. Et à vrai dire, pour tenter de percer le mystère, un recensement de leurs penchants semble être la solution la plus idoine.
Les américains citent donc quelques noms fameux, dont CANNIBAL CORPSE, PANTERA, AT THE GATES, THE BLACK DAHLIA MURDER, SAMAEL, CRYPTOPSY, MEGADETH, METALLICA, UNEARTH, GOD FORBID, NEVERMORE, DREAM THEATER, SHADOWS FALL, LAMB OF GOD, DIMMU BORGIR, en en triant le tout puis en le mixant dans un gros bol, vous obtenez donc ce Plague, qui fait montre de belles qualités instrumentales, et d’une technique affutée et fatale.
Produit et enregistré par Clifton Miles aux Dead Room studios, ce premier EP quatre titres frappe fort, très fort même, et laisse une impression de complétude assez impressionnante pour un groupe quasiment sorti de nulle part. Evidemment, le tout ne dégage pas un parfum d’originalité intense, mais ses fragrances, aussi agressives soient-elles s’embarrassent régulièrement de considérations mélodiques évitant la mièvrerie ou l’accroche trop facile. On déguste donc quatre plats servis très chauds, qui mixent tout ce que les courants violents ont à proposer de plus efficace, saupoudrant le tout d’une grosse cuillère de folie pour ne pas nous laisser en terrain trop conquis. La recette est classique, mais appliquée avec fougue, et on se retrouve très vite embarqué dans un court périple à la frontière des genres, qui piétine les limites, et qui finit par trouver son propre petit coin sans vraiment déborder sur le terrain des voisins. Si l’influence AT THE GATES semble la plus prenante et présente, quelques éléments purement Thrash viennent se porter en porte-à-faux, sans oublier de mentionner une poignée d’écrasements typiquement Hardcore qui permettent au tout de s’aérer sans se disperser. C’est évidemment un peu court encore pour juger du potentiel définitif de ce quintette attachant, mais on sent déjà de belles capacités d’agencement et de dérangement, sans que le produit ne verse dans le chaos, ni qu’il reste dans des limites de stérilité. Bien découpé mais pas trop calibré, Plague offre quatre facettes d’un visage moins facile à identifier qu’il n’y parait, et dès l’entame tonitruante de « Theurgy », la messe est dite aux masses et l’ouverture d’esprit n’est pas à la ramasse. Longue intro évolutive, puis riff massif pour désorganisation technique, avant de se retrouver sur un refrain aux voix multiples qui prône la schizophrénie des graves et médiums dans un ballet de folie. Constellé de petites prouesses personnelles et individuelles, de soudaines poussées de blasts pérennes, et d’harmonies incrustées aux forceps, le brouet proposé par les texans est tout sauf indigeste, et frise même les cimes du techno-Death sans vraiment s’y arrêter pour ne pas trop démontrer. Mais question démontage, le quintette connait son affaire, et peut même parfois se poser en mini alter-ego d’un ARCH ENEMY qui n’aurait pas renoncé à provoquer un pogo (« Filth Of Humanity »).
Alors, comme je le disais, le choix initial des pistes à suivre ne se veut pas foncièrement original, mais l’implication totale des musiciens permet au projet de vraiment décoller, et de se montrer aussi hystérique qu’une boum organisée par les LAMB OF GOD (« Your Saviour »). Avec en exergue une section rythmique qui ne fait pas semblant, un batteur qui n’est pas avare de pirouettes et autres breaks en charrette, et un bassiste qui impose sa gravissime touche en arpentant son manche comme une mouche, PLAGUE est tout sauf un fléau, et se veut plutôt creuset de violence même pas larvée, qui s’exprime autour d’un axe Thrash-Death aux mélodies prononcées. Des soli tout sauf décoratifs, un travail vocal de longue haleine, quelques riffs qui tissent la laine, pour un concept qui dégage une énergie létale. En choisissant au final de ne jamais dépasser un cadre temporel trop élargi, le quintette reste dans un calibrage qui refuse l’élongation jusqu’aux quatre minutes, et signe donc de jolis pamphlets efficaces et concis, et lâche en final un « Damnation » qui laisse une formidable impression de professionnalisme ne le sacrifiant pas à la fraîcheur. En en conclusion, on peut dire que Plague, le EP, impose PLAGUE, le groupe, comme une tendance à suivre, nous laissant espérer un LP de très grande qualité, à la production tout aussi léchée. Du bon travail, bien fait, et suffisamment passionné pour attirer dans ses filets, sans pour autant chercher à provoquer.
Titres de l'album:
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21/11/2024, 08:46
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