Marrant ce truc, ça commence avec un gros riff à la PESTILENCE de « Echos Of Death », mais finalement, ça préfère assez vite le Thrash touffu au Death diffus.
Mais après tout, chacun fait ce qu’il veut, et je dois reconnaître que les choix des Finlandais de BLOODRIDE sont souvent les bons. Il faut dire que les mecs ont de la bouteille, et pas seulement au niveau du ventre, mais surtout du savoir-faire brutal et fatal.
Leurs débuts, assez récents sur une échelle de VENOM à WARBRINGER, datent quand même de 2000, lorsque les deux trublions Niko Karppinen (guitare) et Petteri Lammassaari (batterie) se rencontrèrent à un show de TAROT à Helsinki. Après une discussion hautement alcoolisée, les deux nouveaux amis décidèrent donc de monter leur propre combo purement Thrash et se mirent en quête de compagnons de partition.
Un quintette fut finalement mis sur pied, permettant à ces barbares de la rythmique atomique de fouler les scènes locales et Européennes, mais aussi d’enregistrer un premier album en 2011, Crowned In Hell, avant que Niko ne décide d’aller voir ailleurs si le Metal n’était pas plus frondeur.
Intégration d’un nouvel axeman, Simo Partanen, pour un deuxième LP aussi teigneux que le précédent, Bloodmachine, publié en 2014.
Depuis, les rangs se sont resserrés, la machine n’a pas stoppé son avancée et continue de tout écraser sur son passage forcé. La recette de cette marche en avant ? Une inspiration classique qui se noie dans les références obligatoires, TESTAMENT, DARK ANGEL, SLAYER, EXODUS et autres SODOM bien mis en avant, pour une aventure en forme de coups de boutoirs incessants, qui ne prônent pas pour autant la brutalité gratuite comme paravent d’un manque d’inspiration flagrant.
Car aussi féroce soit le Thrash de ces Finlandais, il ne néglige pas pour autant de ménager quelques instants purement Heavy de déments, et autres acrobaties harmoniques distillées avec intelligence et parcimonie.
Depuis leurs tonitruants débuts, les BLOODRIDE n’ont pas franchement changé leur optique. Ils pratiquent avec autant de tics un Thrash franc et massif, qui ne rechigne pas à décélérer le tempo pour se montrer un peu plus pataud, sans risquer de jouer les lourdauds.
On sent bien sûr l’égide d’une musique extrême qui a trouvé ses origines et son apogée plantées dans les mêmes années, mais les cinq Finlandais n’ont pas oublié de l’actualiser pour lui faire garder prise avec la réalité.
Premier écueil à passer pour apprécier les assauts barbares de ces cousins du nord, celui d’un chant somme toute assez rauque et monocorde, qui pourtant s’accorde très bien d’une bande instrumentale très tassée et compressée. Si le Thrash de ces olibrius est loin d’être original, il est quand même loin d’être formel aussi, et se permet quelques fantaisies tout en restant dans un créneau médian qui l’oppose aux références DARK ANGEL ou SODOM qui se répandaient en accélérations dantesques et autres vociférations parfois grotesques. Ici, nous sommes plus proches d’un BULLDOZER en moins rigolard et paillard, ou d’un SLAYER atténué d’une lourdeur structurée à la HOLY TERROR, la finesse en moins mais le gras tout de même assez facilement digérable.
Les compos se suivent et se ressemblent tout de même pas mal, même si les astuces rythmiques et autres breaks moins typiques que la moyenne leur permettent de présenter quelques qualités toutes personnelles. Ainsi, même lorsque l’ambiance se veut plus glauque qu’un simple mosh de pit, Planet Alcatraz garde le cap sur une musique brutale mais constructive et propose des interruptions incisives et quelques déviances décisives (« All We Deserve », un des plus Heavy du lot, mais sans brûler la créativité aux fourneaux).
Le quintette ne dépasse jamais les limites de vitesse les plus raisonnables mais injecte une bonne dose d’intensité dans son Thrash qui lui fait parfois friser une jolie union entre un DARK ANGEL bien tassé et un TESTAMENT salement burné (« Baptizing Demons »).
Ce qui ne les retient nullement d’oser aller un peu plus loin que le simple pamphlet épais (« Rat Racer »), en tâtant de l’hybride POSSESSED/ACCUSER en version juste un peu moins affolée.
Si les thématiques sont restées les mêmes, focalisées sur la stupidité et l’égoïsme d’une humanité qui n’en a plus que le nom, la musique n’a pas vraiment évolué stylistiquement, mais atteint aujourd’hui un excellent niveau en termes de précision et d’agression. Produit par Petteri Lammassaari aux Peter´s Cross Studios et mixé par Jarno Hänninen aux D-Studio, et caché sous un artwork assez naïf signé par l’artiste Niko Bauer, Planet Alcatraz est à l’image sonore de son morceau éponyme, qui juxtapose fureur instrumentale et humeur Heavy collégiale, qui profite de chœurs vraiment véhéments pour doper son Metal à la testostérone.
Pas vraiment de titre épique à se mettre sous la dent, la concision est de mise, et les héros ne tombent jamais au champ d’honneur pour rien. Entre les poussées bien salées (« War In Me », joli panaché de brutalité à la SEPULTURA et de puissance écrasante à la EXODUS des derniers frimas), et les crises de conscience plus posées mais tout aussi enlevées (« Grave Is Calling », énorme mid tempo que Gary Holt aurait pu composer à quatre mains avec Mille Petrozza), ce troisième album pourrait se révéler être celui de la maturité si cette expression n’était pas devenue si galvaudée et cliché.
Justement, les clichés sont absents de cette réalisation, et le quintette préfère rester focalisé sur les meilleures idées, comme le démontre l’efficace diptyque final « Storm Under My Skin »/ « Marching Off To War », qui accumule les riffs les plus murs et les rythmiques les plus dures.
La progression des morceaux est stable, mais se laisse parfois aller à l’accumulation sans risquer l’addiction aux assemblages un peu bidon, et l’idée de départ ne se laisse jamais perdre de vue. On se prend à se souvenir des concassants MORTAL SIN sur le terrassant et redondant « Beyond Repair », qui multiplie les grognements sur fond de tapis de riffs opaques, et qui ose enfin une basse un peu claquante, pour un flirt non avec toi, mais avec un Hardcore discret mais efficace.
En résumé, et puisqu’il faut bien conclure avant l’été, Planet Alcatraz est tout sauf une prison d’inspiration, mais nous enferme dans des murs de Thrash en fusion, qui empêchent les prisonniers que nous sommes de jouer les mouches du coche en renforçant ses grilles d’un Heavy barbelé inoxydable. BLOODRIDE n’est certainement pas le combo le plus original de la vague revival, mais un des plus efficaces et solides, et ce troisième LP leur pave une voie royale vers les scènes occidentales.
Le monde a beau aller très mal, leur moral est quand même au beau fixe, et ce Planet Alcatraz est une rixe musicale supervisée d’une main de fer dans un gant de Metal.
Titres de l'album:
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