REMEDY est un groupe suédois. C’est une accroche un peu générique, voire inutile, et pourtant tout y est dit, expliqué, implicitement. Mais je peux affiner la recherche en y ajoutant ceci : un groupe de Hard mélodique. Et là, tout est soudainement clair, ensoleillé et plein d’espoir. Ce qui n’est que logique, puisque ce beau pays est depuis longtemps l’exportateur vedette de marchandises AOR/Hard FM/Melodic Rock. Mais qui dit quantité ne dit pas forcément qualité. Il faut se méfier de ces produits qui inondent le marché frappés du sceau scandinave, mais qui n’en ont pas forcément la saveur d’origine.
Mais le problème ne se pose pas ici. Car REMEDY est l’un des nouveaux fils prodigues, et le remède contre toute forme de dépression Rock plus ou moins grave.
Cinq musiciens, un premier album qui promettait beaucoup, et une confirmation que les fans attendaient de pied ferme. Something That Your Eyes Won't See était de ces premiers albums dont on se souvient des années plus tard, et plaçait sur la carte des musiciens méritants, doués, et en complète osmose. Il n’est donc guère étonnant que Pleasure Beats the Pain nous fasse le même coup, avec une intensité renouvelée et augmentée.
Si le plaisir bât la douleur, alors autant lui confier notre ressenti. La douleur d’un Hard Rock standard est donc immédiatement annihilée par un plaisir en harmonies majeures, pour tubes mineurs, mais terriblement accrocheurs. Robert Van Der Swan (guitare/chant), Roland Forsman (guitare/chœurs), Jonas Dicklo (basse/chœurs), Fredrik Karlberg (batterie) et Jonas Öijvall (claviers) s’y entendent toujours comme personne pour pratiquer un Rock dur mais souple, en évitant tous les pièges d’une soupe déshydratée réchauffée à la hâte pour flatter les papilles les plus sensibles d’un public au palais trop fragile. Les cinq suédois connaissent les plans pour faire le lien entre leur patrimoine national et les trésors internationaux, en proposant un pont construit entre HAREM SCAREM et PERFECT PLAN, quelque part dans un coin particulièrement boisé d’une Suède de carte postale.
Poncifs, rentrez chez vous. Vous n’avez pas droit de cité ici, puisque REMEDY va chercher ses humeurs au plus profond de son cœur. Essayez par exemple de résister plus de quelques secondes au hit incroyable « Angelina », qui frotte la science west-coast exacte de TOTO à la puissance d’un WINGER adulte. Avec son lot d’harmonies fatales et ses chœurs qui s’étalent comme des pétales de roses sur un lit de nuit de noces, ce tube imparable place la barre si haute qu’on se demande qui va pouvoir la franchir.
NESTOR a du souci à se faire. La dernière attraction made in Sweden joue sur tous les tableaux, et n’hésite surtout pas à se faire plus câlin sur un moment de tendresse opportun. « Bad Blood » calme donc les ardeurs, sans pour autant sombrer dans la facilité radiophonique. Et les nuances apportées au répertoire global permettent justement de s’adresser à toutes les audiences. Pris individuellement, les talents sont de taille. Il y a d’abord la voix extraordinaire de Robert Van Der Swan, qui n’en fait pas trop mais qui maîtrise ses aigus et son vibrato, la guitare ferme de Roland Forsman, la rythmique solide et stable de la paire Jonas Dicklo/Fredrik Karlberg, mais aussi l’importance des claviers de Jonas Öijvall, qui à l’image d’un PRETTY MAIDS de la seconde moitié des années 80, apporte une profondeur et une richesse au fond sans engluer l’entreprise dans un miel trop épais.
Collectivement, le quintet est en pleine confiance. On sent le plaisir de jouer au détour de la moindre note, du moindre plan. Entre Heavy très mélodique et Hard rocailleux mais romantique, Pleasure Beats the Pain est une cure de bonheur en musique, avec quelques accents plus sombres, mais toujours caractéristiques de cette décennie 80’s qui avait vu la Suède commencer à aligner ses pions (« Caught By Death »).
Une vingtaine d’écoutes attentives ne m’ont même pas permis de débusquer une arnaque ou un défaut quelconque. La perfection n’est certes pas de ce monde, mais les suédois la connaissent bien, et ont réussi à l’amadouer pour qu’elle baisse sa garde pendant quarante minutes. Ce qui leur a permis de signer des tubes intemporels comme « Hearts On Fire », qu’on aurait bien imaginé sur un album de Robert Tepper, et des burners qui donnent chaud même en hiver (« Poison »).
Ajoutons à cette liste déjà persuasive un « Girl’s Got Trouble » joué comme un D.A.D sous l’emprise de substances, et l’inévitable moment de fragilité qu’est « Something They Call Love », qui une fois encore cite le HAREM SCAREM le plus à fleur de peau, celui de « Nothing Without You » / « Higher ».
REMEDY est plus proche d’un traitement universel que d’un placebo habilement vendu par une compagnie musicale pharmaceutique peu à cheval sur l’éthique. Les suédois prouvent que leur premier album n’était pas qu’un feu de paille, et qu’il va désormais falloir compter sur eux, au moment de dresser l’état des lieux du Hard mélodique européen. Pleasure Beats the Pain est sans conteste ce que vous pourrez écouter de plus touchant et addictif en ce premier semestre 2024, et risque fort de squatter votre playlist pendant des mois, voire des années.
Mais je vous l’avais déjà dit. REMEDY est un groupe suédois. C’était finalement l’accroche la plus pertinente que je pouvais utiliser.
Titres de l’album :
01. Crying Heart
02. Moon Has The Night
03. Sin For Me
04. Caught By Death
05. Bad Blood
06. Angelina
07. Poison
08. Hearts On Fire
09. Girl’s Got Trouble
10. Something They Call Love
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