Des nouvelles du front de l’est avec la sortie du premier album des russes d’INFILTRATION, groupe prometteur né en 2017. Composé de musiciens bien connus de la scène extrême locale et ayant fait partie d’ensembles comme FREE AT LAST, HELLBOMB, CHAMBER OF TORTURE, KATALEPSY et ABNORMAL, INFILTRATION est en quelque sorte la nouvelle arme fatale Death de St Petersburg, et nous livre avec Point Blank Termination une exécution propre et en règle, avec le canon du flingue posé sur la tempe et la violence prête à entrer de force dans la boîte crânienne. Fort de premières parties nombreuses, variées et violentes (CANNIBAL CORPSE, CARCASS, SUFFOCATION, BROKEN HOPE, DESTROYER 666, NECROPHOBIC, NAPALM DEATH, DECAPITATED), le quatuor (Andrey Kozlov - basse, Alexey Semyonov - batterie, Evgeny Hök - guitare et Pavel Vakhlakov - chant) affiche une belle confiance au moment de proposer son premier LP autoproduit, et à l’écoute de l’album en question, on comprend que les musiciens envisagent l’avenir avec le sourire d’un sadique prêt à tronçonner sa prochaine victime. Purs produits de l’école Death 90’s et 2K, ces instrumentistes au plan carré et à l’attaque soudée se livrent donc au gré de huit morceaux aussi furieux que catchy, et nous donnent une leçon de synthétisme brutal ne supportant pas la critique. Doté d’un son à réveiller les morts pas encore dans l’au-delà, Point Blank Termination n’est qu’un concentré de violence intelligente, qui comme la tradition l’exige enchaîne des plans ultrarapides à des breaks groovy ou médium, et l’ensemble dégage une énergie indéniable qui rappelle bien des cadors du genre. Nous avons un bon aperçu des capacités de la horde avec « Missing in Bodycount », qui compte les morts laissés à terre avec une exhaustivité incroyable. Tout y passe, les blasts supersoniques, la voix caverneuse, les riffs qui s’empilent comme des cadavres après la bataille, les soli dissonants, et évidemment la vitesse de croisière qui ose des inserts en mid-tempo très catchy.
Classique dans le fond et la forme, ce combo russe ne se laisse pas démonter par son propre formalisme, et joue la carte du respect des aînés à outrance. Se réclamant d’influences évidentes (NAPALM DEATH, SIX FEET UNDER, BOLT THROWER, SUFFOCATION, DEATH, DECAPITATED, OBITUARY, NILE, TERRORIZER, CANNIBAL CORPSE, MORBID ANGEL), INFILTRATION en propose donc un survol, un survol pour le moins agité, mais piloté avec la précision des futurs grands. Certes, rien d’original à débusquer dans leur musique, mais avec des intros courtes et bien senties (le coup de fusil de « Sniper's Creed » qui précède une boucherie rythmique sans nom), un enthousiasme ne se démentant jamais, et des capacités individuelles notables, le groupe remporte haut la main le titre de combo nostalgique et surpuissant du mois, en soignant ses compositions, et en ne les laissant jamais traîner au-delà du raisonnable. Un seul morceau dépassant les cinq minutes, pour de petits concentrés de bestialité chirurgicale, comme une frappe de missile à des kilomètres ne dégageant que le terrain voulu. Véritable champ de mines, ce premier album est un tir de barrage ininterrompu, qui alterne les figures imposées avec flair et panache, et qui nous assène régulièrement des blessures profondes.
On apprécie ce son si roots, cette guitare vicieuse qui se prend pour un fusil mitrailleur embusqué dans le décor, et cette batterie qui pilonne tout ce qui bouge sans interruption. L’intensité dégagée par l’osmose entre les musiciens est remarquable, et fait vite oublier le côté facile de l’opération, qui reprend peu ou prou les méthodes d’attaque des grands envahisseurs. Mais l’opposition finaude entre un titre à ambiance de la trempe de « Collateral Damage », et son atmosphère inquiétante de soldat perdu sur les lignes ennemies et cherchant une porte de sortie et un carnage immédiat comme « Rapid Bloodshed », qui canarde comme un furieux ne comptant pas les douilles tombées à terre, l’effet produit est impeccable, et évoque en effet une guerre sans merci menée contre les fans d’un Death trop progressif ou édulcoré. On connaît évidemment les tenants et aboutissants d’une telle opération, et l’album donne parfois le sentiment d’avoir déjà été écouté avant sa parution, mais on jubile de cette brutalité outrancière qui repousse les limites de la copie/carbone sur les terres de l’hommage. C’est bien sous cet angle qu’il faut appréhender Point Blank Termination, qui ose des inserts Ambient pour faire monter la tension (« Missiles over the Minefields »), avant de nous asséner le coup de grâce via l’entame sans pitié de « Radiation Storm ». On sent le mélange de l’école CANNIBAL CORPSE/MORBID ANGEL/SUFFOCATION, le calibrage des plans pour que rien ne dépasse, et ce langage codé qui s’adresse aux plus anciens des fans, regrettant la franchise des premières années de bestialité. Rien à jeter dans ces trente minutes d’agression non-stop, et la révélation d’une nouvelle faction russe qui risque de faire beaucoup de dégâts en Europe. Du beau boulot, cruel comme il faut, et juste assez aguicheur pour ne pas montrer son vrai visage en quelques secondes fatales pour le timing de surprise.
Titres de l’album :
01. Plunged into Decimation
02. Missing in Bodycount
03. Sniper's Creed
04. Collateral Damage
05. Rapid Bloodshed
06. Missiles over the Minefields
07. Radiation Storm
08. Absolute Brutality of Terror
Au vu de la dernière vidéo-ITW en date du gonze sur ce site, pour ce qui est de "feu sacré", il a toujours l'air de l'avoir le mec.Je pars donc confiant.
08/05/2025, 09:17
@ MobidOM :oui, pas faux pour la "captation d'héritage" ! :-/ En même temps, s'il a encore le feu sacré et propose un truc pas trop moisi... De toute façon la critique sera sans pitié si le truc ne tient pas la(...)
07/05/2025, 11:52
Ah ce fameux BRUTAL TOUR avec Loudblast / MASSACRA / No Return et Crusher en 95 ! LA PUTAIN de bonne époque
07/05/2025, 11:04
@ Oliv : Montpellier étant une ville et une agglomération plus petite que Lyon, il n'y a véritablement de la place que pour deux petites salles orientées Rock-Metal-Punk-etc, à ce qui me semble après vingt-cinq ans d'observation. Au-delà,(...)
06/05/2025, 20:29
"Death To All", à chaque fois que je les ai vu ils avaient un line-up tout à fait légitime (dont une fois tous les musiciens qui ont joué sur "Human", à part Chuck bien sûr)Et puis la phrase "Chris Palengat pr(...)
06/05/2025, 20:28
Je ne vois pas beaucoup l'intérêt, et je ne comprends pas pourquoi ils n'ont pas attendu les trente ans de l'album l'an prochain. Ces dernières semaines je me retape les premiers, et ça reste un bonheur.
06/05/2025, 19:29
Vénérant ces albums et n'ayant jamais vu la vraie incarnation de Massacra, hors de question de louper ça (si ça passe à portée de paluche, pas à Pétaouchnok). Un peu comme un "Death To All"...
06/05/2025, 17:11
Ils sont juste trop faux-cul pour assumer le statut de tribute band, voilà tout.
06/05/2025, 16:15
Si je comprends bien il n'y a qu'un seul membre d'origine ? et évidemment que c'est un tribute band, comment l'appeler autrement. à ce point autant commencer un nouveau groupe avec un clin d'oeil, pour affirmer une certaine continuité. Faut assum(...)
06/05/2025, 05:51
Perso, je suis plutôt preneur ! Reste plus qu'à espérer que ce soit à la hauteur de mes attentes !(Faut bien avouer que même si je suis fan de l'album Sick, mon préféré reste Enjoy the Violence ! Quelle tuerie absol(...)
05/05/2025, 23:34
J'ai eu la chance de les voir il y quelques semaines dans une salle stéphanoise chauffée à blanc et je peux vous dire qu'on va entendre parler de ces garagnats dans le monde entier !!!! Du grand art .
05/05/2025, 18:16
Après j'ai 50 balais et je ne vais plus trop a des concerts ou festival et pourtant j'ai le sylak a 10 minutes de chez moi mais ce n'est plus ma tasse de thé et désintéressé de la scène actuelle et l'ambiance qui ne me correspond(...)
04/05/2025, 12:35
C'est très surprenant car Montpellier est bien connu pour être étudiant , dynamique et jeune . Je ne comprends pas ces difficultés car je ne maîtrise pas tout alors qu' a l'inverse dans la région Lyonnaise où je suis , c'est plut&oci(...)
04/05/2025, 12:25
Moi j'y serai !Avec les copains de Sleeping Church Records, on sera sur place !
04/05/2025, 09:55
Je l'ai essayé, alors que je n'écoute plus Benediction depuis beau temps. Ce sont des vétérans et le retour de popularité du Death vieille école leur vaut une certaine popularité, qui n'est pas volée au regard de cette long&ea(...)
03/05/2025, 22:39
T'as même pas le courage de dire que c'est un comportement typique de la population noire américaine, ce qui n'a aucun rapport ici.
03/05/2025, 21:41