Voilà un album très intéressant, et même mieux : surprenant. Bien que les artistes s’épanouissant dans un Hard Rock mélodique soient légion, il est toujours impressionnant de tomber sur l’un d’entre eux, capable de recréer à la perfection l’ambiance des eighties, autrement qu’en se reposant sur une production vintage. Et en écoutant le sublime « Never Say Goodbye », j’ai vraiment eu le sentiment d’avoir retrouvé mes quinze ans, lové au creux du sentimentalisme de Bryan Adams, Phil Collins et Richard Marx.
Bel exploit donc de la part de Michael CATTON, leader du groupe danois TAINTED LADY, qui avec ce premier album solo s’est fait plaisir, tout en recherchant la perfection dans la sincérité et la spontanéité. En faisant équipe avec la référence absolue Soren Andersen (Glenn Hughes, ELECTRIC GUITARS), le chanteur s’est assuré une patine professionnelle et compétitive, mais plus qu’un travail de ravalement de façade, c’est surtout la solidité des compositions qui bluffe. Car sur les dix morceaux proposés, aucune tentative malhabile de remplissage, et comme dirait SUM 41, All killer, no filler.
Accompagné par un groupe solide (Soren Andersen - guitare, Chris Catton - claviers/chœurs, Michael Gersdorff - basse et Allan Tschicaja - batterie), Michael CATTON a donc pu s’épanouir dans une musique touchante, énergique mais hautement mélodique, en convergence d’un Hard-FM typique et d’un AOR limpide, pour le plus grand plaisir des nostalgiques eighties indécrottables.
L’homme explique d’ailleurs son ressenti en quelques mots bien choisis :
Cet album grandit en moi depuis 15 ans, depuis que je suis devenu accro au rock lorsque j'étais adolescent ; l'énergie, l'attitude, l’affront - toutes mes influences réunies dans un seul album.
Et nous n’avons aucune raison de remettre en doute cet enthousiasme, validé par une simple écoute de Point Of No Return. Ce premier album sous son propre nom catapulte CATTON au firmament des artistes AOR de grande valeur, et insiste bien sur cette passion adolescente que le chanteur met en avant. Il n’est donc pas difficile de s’y identifier lorsqu’on a grandi dans les années 80, et dès « Faith », la machine démarre sans effort, et promet un voyage tout confort dans la galaxie Hard-Rock mélodique.
Un peu comme si Bryan Adams s’était mis en tandem avec le JOURNEY de Raised on Radio, Point Of No Return célèbre les dents blanches, les sourires estivaux, les palmiers, le fun, l’insouciance d’une jeunesse dorée, mais sait aussi montrer les crocs lorsque monte l’intensité. Ainsi, « Lights Out » nous propose du VAN HALEN sous poppers, avec une rythmique à bride abattue et une énergie de tous les diables, tout en restant léger comme un premier baiser. Belle performance pour le chanteur au timbre reconnaissable entre mille, qui avoue se souvenir d’AEROSMITH, KROKUS, BON JOVI et PRETTY MAIDS. Le tout emballé dans un paquet fait maison.
Malheureusement, toute médaille a son revers. Et celui de cet album est sa brièveté. Quarante minutes de Rock enchanté, c’est peu, trop peu, tant on aurait aimé que la fête dure encore un bon quart d’heure avant d’aller se coucher. C’est dire si la qualité est au rendez-vous, et chaque morceau d’imposer un refrain magique, des chœurs angéliques, ou des breaks anthémiques. La folie dansante et exubérante de « Gas On The Fire », le boogie diabolique de « Livin’ Lovin’ » qui croise ZZ TOP et JOURNEY, la puissance distordue de l’hymne « Armageddon Again », entre un WAYSTED énervé et un ECLIPSE ravagé, tout est formidablement en place, s’imbriquant sans forcer, comme si ces chansons étaient nées naturellement sans avoir besoin d’y penser.
La collaboration entre Michael et son frère Chris donne donc des étincelles, les deux hommes se connaissant par cœur. Chris a d’ailleurs grandement contribué à l’élaboration de ce disque, en tant que co-auteur, et avoue que l’expérience lui a plu au-delà de toutes ses attentes :
La musique est ce qui nous a vraiment rapprochés en grandissant, et c'était une opportunité fantastique d'enfin travailler ensemble sur un projet.
On comprend mieux dès lors la fraîcheur qui émane d’un album qui sent bon le propre et le net, mais qui ne sombre pas dans un sentimentalisme de bas étage pour flatter les sentiments d’un public en mal de sensations passéistes. Car si Point Of No Return louche sans complexe sur la décennie la plus célébrée de ces trente dernières années, il le fait avec un naturel et une sincérité désarmants.
« Hearts In Danger », Heavy en diable et proche d’un WHITESNAKE du dimanche, « Ready For The Takin’ », presque Glam mais toujours Rock, le répertoire est impeccable, et les sensations procurées garanties 100% bio. Un plaisir qui se partage entre l’artiste et son public, mais aussi entre son public et les autres. D’une grande générosité, ce premier effort en solo en appelle beaucoup d’autres, qu’on espère aussi joyeux, mais je pense pouvoir affirmer que Michael CATTON a largement de quoi se préparer une carrière exemplaire.
Si d’aventure, la grisaille s’invitait dans votre cœur sans y avoir été convoquée, passez-vous ce petit joyau de bonne humeur qu’est Point Of No Return. Vous verrez la vie sous un autre angle, plus lumineux, et plus heureux. Une sorte d’antidépresseur sans autre effet secondaire que le bonheur.
Titres de l’album:
01. Faith
02. Livin’ Lovin’
03. Armageddon Again
04. Never Say Goodbye
05. Hearts In Danger
06. Ready For The Takin’
07. Lights Out
08. Gas On The Fire
09. Going Down
10. Brother
Ouh que c'est bon ça !!! !!! !!!Un truc qui puise à mort dans les 90s !NECROMANTIA et BARATHRUM en tête... ... ...
11/04/2025, 09:36
Je veux bien que la société polonaise soit différente, mais ses provocations à deux balles passent pour du Manson 20 ans trop tard, c'est tellement commun..
10/04/2025, 16:41
Juste une remarque, je suis pas au courant des lois françaises, si j'ai outrepassé mes droits vous pouvez virer ce commentaire pas de soucis.
10/04/2025, 15:17
Cher Emptyrior, je suis juste homophobe, voilà tout. Il y a des gens comme ça que veux-tu. Mes excuses si tu es blessé par mes propos, j'espère que tu sauras t'en remettre.
10/04/2025, 15:04
@ DPD : Certaines personnes ne comprennent en effet pas ce qu'implique une guerre, et se permettent de faire tranquillement des commentaires dans leur canapé en mettant pays agresseur et pays agressé dos à dos. L'ignorance et la bêtise n'ont aucune limite(...)
09/04/2025, 23:31
Emptyrior, va donc écouter Taylor Swift si tu veux un safe space
09/04/2025, 05:02
"Des soli qui n’en sont pas et font passer les débuts de KREATOR et SODOM pour des examens de conservatoire" ha ha !Ce groove nihiliste encore. Le pied.
08/04/2025, 22:52
Perso j'ai de quoi faire pour me régaler avec cette affiche : Dark Angel, Enforcer, Benediction, Hexecutor (miam), Belenos, Houle, Suffo (what else ?), etc, sans parler de la scène stoner assez bien représentée cette année... Alors oui déj&agra(...)
08/04/2025, 22:45
@DPD Oui, je suis d'accord, j'ai du mal avec le flicage de tout un chacun pour ses goûts artistiques. Le Metal se nourrit du soufre et de la provocation, il ne doit pas devenir bourgeois compatible. En revanche les remarques homophobes, du genre ''particulièrement(...)
08/04/2025, 20:01
Excellente chronique que je me suis empressé de partager. Je te conseille tout de même de te plonger dans les albums sortis depuis 2015 (en débutant donc par Hammer of The Witches). Tu remarqueras certainement que le groupe est véritablement sur une tr&egrav(...)
07/04/2025, 22:35
Juste regardé la dernière, il s'agit de la fameuse grotte aux cristaux géants (qui ne peut hélas être visitée..).
07/04/2025, 13:00
1 - Géorgie (le pays, pas l'état US)2 - Lozère3 - Kentucky4 - Belize5 - Belize6 - Mexique (état de Chihuahua)Voila voila. Une chasse au trésor ?
07/04/2025, 09:53