Jenks Miller est du genre hyperactif. Niveau rendement, il est capable de renvoyer Devin Townsend dans les cordes, mais aussi Mories, bien que le niveau d’un Buckethead soit encore assez lointain niveau points ATP. Mais il produit, beaucoup, souvent pour dire des choses, parfois pour les répéter, de temps en temps pour les balbutier. Mais lorsque sa voix et son ressenti s’expriment à plein volume, généralement, personne ne lui coupe la parole. Il a déjà publié un nombre conséquent d’œuvres sous son propre nom (je vous renvoie à son Bandcamp overchargé pour des références plus précises), mais aussi sous la bannière HORSEBACK, chantre d’un Drone psychédélique et empreint de Krautrock biscornu. Rajoutez à cette mini-liste le nom de MOUNT MORIAH, et vous aurez un résumé assez intéressant des orientations du bonhomme.
De son côté, Neill Jameson n’est pas non plus un pantouflard de l’extrême. On trouve son nom au casting d’ensembles aussi variés que puissants tels KRIEG, WELTMACHT, HIDDEN, TWILIGHT, N.I.L., ou MARCH INTO THE SEA/URINE, JUDAS ISCARIOT, NACHTMYSTIUM, et nous allons nous arrêter là en termes de BM, puisque lui aussi n’est pas du genre à s’arrêter à un featuring banal. Donc, en suivant les règles de l’addition ou de la multiplication, vous aurez une petite idée de ce que sont capables de faire ensemble ces deux marsouins.
Et bonne option dans votre réflexion si vous pensez à un jet de bile BM qui puise à sa source de quoi faire du mal aux tympans, mais aussi aux velléités d’innovation et de progression.
Relapse est donc fier de vous présenter le rejeton infâme de ses deux poulains, puisque Jenks et Neill ont uni leurs forces au sein d’un même projet, POISON BLOOD, qui en effet, une fois inoculé, laisse vos veines salement nécrosées comme une vilaine dose de crack pour les oreilles qui ne rend pas forcément accro, mais qui laisse des traces…Avec cet éponyme EP, les deux vilains souhaitaient s’épancher via un médium vraiment crade et influencé par les racines les plus abjectes du styles, puisque leur inspiration majeure avouée, BEHERIT, n’a jamais fait partie des références les plus saines de l’univers noir, bien au contraire. Alors oyez, fans hardcore de The Oath Of Black Blood et Drawing Down the Moon, vous qui avez usé les démos et le LP de ce sinistre groupe faisant partie des plus géniaux malfaisants de la galaxie BM, vous avez donc trouvé de quoi laisser reposer un peu les sillons de vos galettes sombres préférées. Car Poison Blood en est le digne descendant, quoique légèrement moins malsain et bruyant.
Mais tout aussi néfaste pour la santé…
On retrouve en effet sur les huit titres de cet EP tout ce qui faisait l’essence même du mal qui émanait de l’album de 1993 des Finlandais, jusqu’à cette production très rêche qui transformait chaque riff en plaie béante, et chaque poussée vocale en râle d’agonie. Mais on trouve aussi d’autres clins d’œil, sans doute moins appuyés, au Deathrock des RUDIMENTARI PENI, à l’univers légèrement plus décalé, mais tout aussi absolu dans un sens. Le mélange des deux donne donc un résultat très iconoclaste, mais personnel, et qui fonctionne à un degré de vilénie assez effrayant, pour peu que votre seuil de tolérance au primitivisme soit élevé et endurci par des années d’endurance. Et bien que les deux hommes ne se soient visiblement pas rencontrés pour accoucher de cette œuvre horrible, leur contribution est patente, et constatable à chaque intervention. Miller s’est donc chargé de l’écriture de la musique, et Jameson du chant, et acceptons que leur opération se couronne de succès, puisque Poison Blood nous replonge sans problèmes dans les affres torturés de la seconde vague de groupes BM scandinaves, avec cette touche de Punk et de Rock un peu gothique et crade typique des anglais qu’ils ont choisi comme icones.
Punk, BM, Rock, Gothique, pour une ambiance glaciale et sale, qui souille vos conduits auditifs comme un virus pur n’ayant jamais muté. Mais encore une fois, face au caractère éminemment épidermique et exclusif du travail proposé, il devient difficile de trouver des mots pour le décrire, puisque seule une écoute saura répondre à toutes vos interrogations.
Les afficionados du travail respectif des deux auteurs ne seront pas déçus par cette nouvelle livraison, pas plus que ne le seront les fans d’un Black brut à la BEHERIT, HELLHAMMER ou même des premiers BATHORY. On retrouve même cette touche très sale d’un MOTORHEAD simplifié à outrance ou d’un IMPALED NAZARENE en état végétatif, ce qui en dit long sur les intentions du duo et du résultat. C’est noir comme du Metal sans reflet, crade comme une démo brute passée entre les mains d’un producteur un peu méticuleux et au fait des techniques basiques d’il y a vingt ans, et qui aurait reproduit à l’identique l’enrobage rouillé des albums d’époque.
Mais aussi simple, rustre et méchant soit cet EP, il fonctionne, à l’image d’un morceau aussi mélodique et nihiliste que « Myths From The Desert », qui offre des arrangements d’arrière-plan assez étonnants, ou d’une transition aussi infantile que traumatique telle « The Flower Of Serpents », jouée sur un clavier bon marché, mais qui glace suffisamment les sangs sans en rajouter.
« Circles Of Salt », le final, se rapproche plus ou moins du boulot d’ordinaire abattu en solo par Jenks Miller, un peu Blackgaze et Shoegaze sur les bords, mais ce qu’il faut d’Ambient pour être rattaché à la locomotive. C’est puissant, processionnel et mélodique, comme une mélodie Irlandaise jouée par des musiciens norvégiens affublés d’un corpsepaint fait maison.
Difficile d’en dire plus sans en dire trop, mais rajoutons quand même l’urgence maladive de « From The Lash », et concluons en affirmant que cet EP fera date, d’une façon ou d’une autre, tant il parvient à évoquer des sensations de brutalité passées avec un allant très présent.
Titres de l'album:
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