En ce dimanche ensoleillé, un peu de brutal ibère pour continuer la journée. En attendant l’apéro, sacro-saint rendez-vous français des fins de semaine chômées, autant se ramoner les conduits avec de la débauche made in Madrid, avec ce premier album, aussi limpide que franc.
AVLAK est donc un quatuor madrilène comme vous l’avez deviné, en activité depuis quelques années, mais récemment auréolé d’un premier longue-durée relativement relevé. Admettant quelques influences bien énervées, allant de DETHKLOK, DYING FETUS, BEHEMOTH à HAVOK, MUNICIPAL WASTE, EXODUS, et SODOM en passant par LAMB OF GOD et DEVIL DRIVER, AVLAK situe donc les débats sur le terrain de l’agression minée, de l’attaque énervée et du bombardement à cadence relevée. Et en écoutant les premières pistes de ce premier né, on se rend compte finalement que le groupe se met plus volontiers à la colle avec le Thrash nostalgique qu’avec le Death générique.
Admettons la vérité, Portal est un solide album de Thrash légèrement rehaussé d’une touche de Death discrète, qui se manifeste souvent via des lignes de chant bien possédées. Sans atteindre les hauteurs des cadors de la nouvelle génération, il parvient à nous tirer de notre lit sans faire glisser notre pantalon. Riffs classiques mais bien saccadés, soli propres, chœurs féroces, la recette est connue, mais appliquée avec passion.
Mixé et masterisé aux El Horno Studios, Portal jouit d’un son assez honnête, dans une moyenne eighties relativement claire, et si son contenu ne va pas bouleverser l’ordre chaotique mondial, il n’en contient pas moins quelques perles de violence qui font sentir des aisselles.
Surfant sur la vague old-school la plus respectueuse, AVLAK ne prend aucun risque, et mélange à loisir ses ingrédients, pour obtenir des amuse-gueule savoureux. On s’accrochera à la vilénie d’un « Get Out », tranche Heavy/Death épaisse et sombre, et on prendra en plein torse le missile moyenne portée « Shooting Platform » qui aurait tout de même mérité un tempo plus relevé.
Efficaces à défaut d’être créatifs, les madrilènes jouent la carte de la tradition sage, et ne trompent personne quant à leur message. Si leurs influences couvrent un spectre temporel assez vaste, le résultat est terriblement passéiste, entre les razzias de SODOM (« Eye of Belial »), et les torpilles plus rapides carburant au Death le plus puissant (« Uruk-Hai » et ses blasts inattendus).
L’album, disponible en version digitale pour la somme clin d’œil de 6.66€ mérite quand même cette obole, même si l’ensemble est encore trop générique pour vraiment exister par lui-même. On attend d’AVLAK qu’il module un peu plus son propos, et qu’il puisse compter sur des lignes de chant moins monotones. Mais lorsque la voix s’éloigne justement des grognements de rigueur, elle se frise sur des mélodies pas forcément assurées, avant de repartir plonger dans les enfers de la gravité.
On a écouté plus violent, on a constaté plus alléchant, on a décoré plus méritant, mais néanmoins la patine autoproduite de Portal dégage un parfum d’encaustique assez prononcé, comme si une grande table en merisier avait été rénovée par un menuisier. On soulignera quand même l’originalité d’un final assez enthousiasmé (« Gremlins (in the Pool) », ni eau, ni poulet au risque de voir les crêtes pousser), qui saccade enfin démesuré.
Mais trop de formalisme, une politesse rythmique assez malvenue, et la moyenne est juste dépassée. Attendons encore un peu avant de condamner, mais pour le moment, les AVLAK ne parviennent pas à s’extirper de la masse grouillante de recycleurs en déchetterie d’horreur. Sympathique à défaut d’être indispensable, ce premier album nous amène tranquillement à l’heure de l’apéro, et constitue une bonne astuce pour meubler un emploi du temps.
Titres de l’album:
01. Portal
02. Krampus
03. Get Out
04. Shooting Platform
05. Eye of Belial
06. Uruk-Hai
07. Massive Destruction
08. Lord of the Pit
09. Gremlins (in the Pool)
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