Lorie prônait la « positive attitude » d’une gestuelle adolescente, les allemands de GODSLAVE prônent aujourd’hui « l’agression positive », ce qui n’est pas chose courante dans le Thrash. Mais on sait que l’année 2020 n’a pas été de tout repos pour le groupe, qui a failli splitter face à des problèmes qui paraissaient alors insurmontables. Une fois la crise passée, et avec dans la besace un album killer prêt à tout défourailler, les originaires de Saarbrücken se sont concentrés sur leur musique, et sur un leitmotiv simple, mais efficace : prouver que le Thrash pouvait générer une émulation positive, et ne pas parler uniquement de destruction, de zombies mutants, ou de massacre à grande échelle.
Forts de quatorze ans de carrière et de cinq longue-durée aux bonheurs divers, les GODSLAVE font désormais partie du patrimoine Thrash mondial, malgré un rayonnement assez confidentiel auprès des initiés. Ils n’ont pas encore réussi à imposer leur nom dans les cœurs de tous les fans de Thrash, ce qui est relativement dommage au vu de la qualité de leur musique…certes parfois fluctuante je dois l’admettre. J’ai eu affaire à eux il y a quelques années en traitant du cas de leur dernier album de l’époque Reborn Again, qui m’avait laissé une relative bonne impression, atténuée de quelques critiques mineures. Mais on sent à l’écoute de Positive Aggressive que les musiciens se sont recentrés, ont laissé de côté certains tics irritants, pour proposer non un Happy Thrash lénifiant de niaiserie, mais bien un Positive Thrash efficace, pugnace, acceptant certaines facilités pour faire passer son message d’espoir.
Toujours aussi allemands dans le fond et la forme, les cinq musiciens (Bernie - guitare et The Slavegrunter - chant, les deux membres fondateurs, Tobias Huwig - batterie, Mika - basse et Manni - guitare) développent donc de beaux arguments pugnaces, rappelant une nouvelle fois l’héritage de DESTRUCTION et ASSASSIN, le tout mâtiné d’un peu d’EXUMER et fluidifié d’une légère touche EXODUS, soit la quintessence de la première et seconde vague Thrash des eighties. Mais le flair des compositeurs leur permet d‘éviter toute redondance nostalgique trop prononcée, et certains morceaux, aussi efficaces qu’une décharge de gégène dans les parties permettent à ce sixième album de décoller à des hauteurs insoupçonnées, et d’incarner la relève de l’école old-school, un peu trop assise sur les bancs de ses certitudes.
Ainsi, difficile de résister à l’inventivité dans l’euphorie de l’imparable « From Driven », constellé de cassures, d’accélérations, d’arrangements et de soli jusqu’à saturation. Avec une efficience dans l’utilisation des chœurs germains, un sens de l’à-propos des riffs moins convenus que ceux de leurs collègues, et une franchise dans l’attitude, les GODSLAVE prennent le contrepied de la philosophie nostalgique, et transcendent leurs influences pour produire leur propre musique. Certes, parfois, les mélodies rappellent la fête de la bière de Munich, et l’intro de « Flap of a Wing » se love au creux du souvenir de l’UDO et du RUNNING WILD les plus typiques. Mais ce ne sont que quelques faiblesses sur le chemin de la guérison, et avec un tempo globalement élevé, et une puissance à décorner les bœufs, et nous pouvons pardonner un titre ou deux plus convenus et mélodiquement en dessous de la ceinture.
D’autant que les burners ne manquent pas à l’appel, comme en témoigne l’entame brutale de « How About No », qui bénéficie d’une aide vocale de la part de la belle Britta Görtz de CRITICAL MESS. Intro à la Scott Travis de « Painkiller », densité presque Death pour un Thrash fatal, bien dans son époque, entre un WARFECT lapidaire et un WARBRINGER en affaires, pour une reprise de contact qui rue dans les brancards. Soudés depuis six ans, les cinq instrumentistes se connaissent donc assez pour produire une musique cohérente via des titres foudroyants, constat rapidement entériné par le fulgurant « Positive Aggressive », devise d’un groupe qui cherche dans l’optimisme et la foi de quoi se raccrocher aux branches.
Evidemment, rien ne distingue vraiment cet opus des cinq chapitres précédents. La production est énorme, épaisse mais claire, avec des guitares mises en avant comme les crocs d’un loup, et une assise rythmique indéboulonnable. Le jeu de Bernie et Manni est toujours aussi efficace, dans la droite lignée des duettistes les plus célèbres du créneau, et les quelques accalmies Heavy, loin de faire retomber la pression font encore plus monter la température, au point d’évoquer une sorte de pendant maléfique et Thrash d’ACCEPT sur « Straight Fire Zone », avec un Slavegrunter toujours vocalement à mi-chemin d’Udo et de David Wayne.
Du sur mesure donc, qui cavale, s’adapte, mais propose des thèmes centrés sur la confiance en soi, le refus de l’immobilisme, et l’envie d’en découdre avec les embuches de la vie. Un moyen comme un autre de s’éloigner des clichés habituels du Thrash le plus germain, via des morceaux pertinents mais efficaces comme des rouleaux-compresseur tournant à plein régime (« Show Me Your Scars »).
Quelques effets pour soigner le tout avant de rouler sur un mid-tempo agressif (« I Am What Is », difficile de faire plus concis et efficace), un final à la DESTRUCTION (« Final Chapters First »), et un album qui laisse une impression plus agréable et durable que son prédécesseur. Je suis ravi de constater que les GODSLAVE ont affronté l’adversité pour utiliser cette colère à bon escient, et en sortir grandis, et armés d’un de leurs meilleurs albums. Un tour de garde qui laisse rassuré, et un quintet prêt à aller de l‘avant armé de chansons qui vont faire un malheur live.
Titres de l’album:
01. How About No
02. Positive Aggressive
03. Straight Fire Zone
04. From Driven
05. Flap of a Wing
06. King Kortex
07. Show Me Your Scars
08. I Am What Is
09. See Me in a Crown
10. Final Chapters First
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