Burst Command Til........WAR!!!!!!!!!!
C’est ainsi que les japonais d’EVIL vous accueillent sur leur site officiel, et la référence n’aura échappé à aucun thrasheur nostalgique. Se plaçant d’emblée sous l’égide d’un SODOM qui dans ses primes années avait inventé une sorte de proto-Thrash bestial que les fanzines aimaient à appeler du Black Metal, ces originaires de Tokyo recyclent donc des idées en vogue dans les années 80, pour nous éclabousser de leur Thrash bestial, paillard, et gentiment occulte. Fondé en 2011, le combo a depuis laissé traîner de nombreux témoignages de sa sympathique vilénie, nous offrant d’abord la primeur de deux démos avant de partager des faces avec les collègues de LURKING FEAR, jusqu’à ce premier longue-durée, baptisé en 2017 et qui prônait des valeurs de violence bon enfant et de référence constante aux eighties. Loin d’être inintéressant, et très franc dans sa démarche, Rites of Evil prêtait allégeance au malin en échange de capacités de composition sombres, et ce premier album révélait à la face du pays du soleil levant le visage d’un combo déjà très sûr de lui et de son fait. Et après avoir disséminé quelques albums en live, le groupe attaque 2021 par la face nord en nous révélant son second effort longue-durée qui ne fait rien de plus que de poursuivre sur la lignée du premier.
Asura (chant), Bishamonten & Rasetsuten (guitares), Enmaten (basse) et Yaksa (batterie) nous présentent donc en grandes pompes (funèbres) ce Possessed by Evil, qui se présente sous une forme de fond assez simple, bien que le quintet soit largement capable de varier son propos blasphématoire. Ces douze nouveaux morceaux s’en réfèrent donc une fois de plus aux premiers jets de bile de Tom Angelripper et sa bande, mais l’intensité et la précision donc font preuve les japonais en appellent aussi au don bestial de la scène sud-américaine, la plus habituée à agrémenter ses blasphèmes de tripes sanglantes et de cœurs saignant. En gros, en écoutant cet album, vous aurez le luxe de voyager entre l’Allemagne et le Brésil au gré des pistes, et si le rythme est parfois un peu bancal, si les accélérations sont un tantinet exagérées, le tout exhale d’une énergie juvénile qui fait disparaître l’acné et jeter des sorts à vos ennemis les plus acharnés.
Impeccablement produit pour rester collé à l’éthique underground, Possessed by Evil est un petit bijou diabolique, de ceux qu’on porte au cou pour nuancer la grossièreté des clous et autres cartouchières. D’ailleurs, les photos promo prouvent que ces cinq musiciens dévalisent régulièrement leur quincailler et le surplus militaire du coin, ce qui nous trimbale aussi dans le temps, à cette époque où les groupes les plus diaboliques aimaient arborer un apparat guerrier. Mais plus qu’une assemblée d’habiles plagieurs, les EVIL sont de véritables musiciens et de redoutables compositeurs, qui savent qu’un morceau n’est jamais aussi efficace que lorsqu’il est joué de façon carrée. Il était donc plus qu’évident que Nuclear War Now! Productions allait les suivre de nouveau dans leur massacre, et le label doit remercier le grand cornu chaque matin de la créativité de ses poulains. Et pour cause, nul besoin de sacrifier des vierges ou de décapiter des boucs pour en arriver à ce niveau de qualité, et avec un batteur fou de l’hystérie de Yaksa, le groupe peut se reposer sur une assise solide et nucléaire pour élaborer ses hymnes à la débauche et à la luxure. Ici, on aime la saine provocation, les soli lâchés dans une crise de folie, et le chant d’Asura, violemment rauque et grondant enjolive encore plus ces symphonies macabres, qui passent par toutes les ambiances possibles (« Bottom of Hell »).
Le groupe n’a donc aucun mal grâce à sa culture à se montrer allusif à la première époque du Thrash mondial, et surtout, proposer des hits de l’enfer en lorgnant du côté de DESTRUCTION. Ainsi, « Reaper » évoque le meilleur de cet âge d’or de la violence, avec ses couplets fluides, ses fills incessants et ses mélodies sadiques qui s’agitent en arrière-plan. L’ombre du SEPULTURA des jeunes années flotte aussi très bas au-dessus de cet album, et une crise de rage comme « Yaksa » rappelle à quel point l’Amérique du Sud a toujours été un continent pionnier dans la domestication de la violence satanique la plus crue. Alors évidemment, tout ce barouf est classique, mais tellement sauvage qu’on se laisse happer dans ce tourbillon de brutalité ludique, et comme en plus les riffs s’agencent en une collection de doigté parfait, Possessed by Evil n’est même pas un plaisir coupable, mais un plaisir tout court.
Maintenant la pression grâce à une construction très habile, qui place au bon endroit des transitions pesantes (« The Gate of Hell »), ce second long des japonais surprend sur sa fin, lorsque les morceaux les plus étoffés rentrent en scène. Et après l’attaque sonique démente de « Enmaten », c’est la profession de foi « Possessed by Evil » qui souligne le caractère irrécupérable de l’âme de ces musiciens depuis longtemps corrompues par le malin. En plus de cinq minutes, EVIL prouve qu’il a le potentiel pour se distinguer des simples amateurs de pétards et de messe noire au rabais, se montrant allusif au Doom occulte, au Black Metal le plus séminal, pour nous brosser un tableau digne de l’enfer de Dante.
Belle performance donc offerte par le quintet, qui termine même sur un clin d‘œil au BATHORY le plus solide (« Evil Way of Live »). De quoi s’agiter les pieds fourchus au son d’une musique basique, mais moins simplette qu’il n’y paraît.
Titres de l’album:
01. 六道輪廻 The Cycle of Pain
02. 夜叉 Yaksa
03. 怨殺 Revenge
04. 雷神 Raizin
05. 般若波羅蜜多 Paramount Evil
06. 首斬り Reaper
07. 地獄の門 The Gate of Hell
08. 歪な梵鐘 Hell's Evil Bells
09. 奈落の底 Bottom of Hell
10. 閻魔天 Enmaten
11. 凶惡 Possessed by Evil
12. 惡鼻達磨 Evil Way of Live
Ils étaient venus à Tours avec Bonehunter en 2018, excellent groupe!!!!
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