DEMOLIZER fait partie de cette nouvelle génération de groupes qui rendent hommage aux grands anciens en reprenant leurs plans presque à la lettre. Aux côtés de GAMA BOMB, WARFECT, MUNICIPAL WASTE, CRIMSON SLAUGHTER, ou ENFORCED, les danois incarnent la première ligne nostalgique de la scène Thrash mondiale, allégeance prouvée par un premier album joyeux, mais encore un peu anonyme.
Bien décidés à frapper un grand coup, les danes ont donc choisi de ne pas changer d’un iota leur musique mais de la rendre plus puissante et plus méchante. C’est ainsi que la majorité des morceaux de ce Post Necrotic Human se veulent rapides, impitoyables, lapidaires et tranchants comme des scies circulaires lancées à plein régime.
Masterisation au No Masters Voice (SEPTAGE, DEAD VOID, NIGHTMÄRR), pochette signée par la référence collective All Things Rotten (HATCHET, MORTIIS, HIRAX, NOCTURNAL BREED), tous les atouts sont donc dans la manche pour séduire le public extrême de la plus honnête des façons. Seul écueil à franchir, celui de la longueur de jeu puisque ce second long affiche presque cinquante minutes de développé/couché.
Si les webzines - qui n’aiment tant rien que comparer les petits jeunes aux héros d’antan - affirment que DEMOLIZER est le digne héritier de son parrain honoraire SLAYER, la réalité des faits est assez éloignée de ce postulat. Non, le quatuor (Bjørn Hjortgaard - basse, Max Petrén Bach Hansen - batterie, Aria Mobbarez - guitare et Ben Radtleff - guitare/chant) se placerait plutôt sous l’égide d’un FORBIDDEN survolté, et nourri à la nitroglycérine WARFECT durant ses jeunes années de tétée.
Mais qu’importent les parallèles et autres comparaisons se voulant flatteuses. Car DEMOLIZER n’a pas besoin d’être comparé pour exister, et ce nouvel album le prouve de la plus tonitruante des manières. Et un seul titre de la trempe de « The Wheel » suffira à fédérer tous les thrasheurs du monde entier, prompt à se rallier à la bonne bannière de violence. Rythmique impitoyable en mode char d’assaut turbo, guitares en constante agitation, groove impayable et harangues vocales incroyables, le tout réchauffé dans la marmite de la colère la plus véhémente pour rester dans la ligne de protestation classique.
Classique, le mot est important et définit bien l’optique choisie par ces quatre petits délinquants. Si l’ensemble reste donc entre des balises traditionnelles, la folie générale, le soin apporté aux arrangements, et le flair au moment de plaquer de jolies petites mélodies avant de coller une branlée phénoménale font de ce disque une petite centrale nucléaire tournant à bon régime. Les cassures, les embardées, les couches de voix superposées, les chœurs pas contents, la symphonie se veut primesautière, et l’ambiance surchauffée. On note donc de réels progrès accomplis depuis 2020, pour se dégager d’une ombre un peu trop lourde à porter.
Post Necrotic Human est donc une réussite, c’est indéniable. Aucun filler, une rage constante, quelques adoucissements à la TESTAMENT (« Killing A Friend »), mais surtout, une foi en un Metal eighties remis au goût d’un jour 2K, loin du groove, du Core et de toute autre concession au marché. Des envies dans l’ambition, avec parfois une inspiration qui se balade pendant de longues minutes, mais surtout, de quoi détruire toute résistance à coup de scud envoyé direct dans la tronche (« Warmonger »), pour une maîtrise incroyable, entre l’Allemagne d’ASSASSIN et les Etats-Unis de VIO-LENCE.
Intense, en pleine démence, parsemé d’attaques éclair et de batailles rangées, Post Necrotic Human est donc un tampon de plus sur le carnet de santé d’une scène nordique affutée et décidée. On ne criera pas au génie puisque tout ça découle de travaux entrepris il y a trente ou quarante ans, mais on louera cette fidélité à un son d’époque, toujours d’actualité, et remonté comme une pendule (« Fascist State », très imprégné de l’ambiance sociale et politique actuelle).
Impossible de résister à ce headbanging inévitable. Le déhanché est travaillé, et le résultat dépasse les espérances. Alors que la vague old-school déferle sans discontinuer depuis une bonne décennie, ses représentants prennent garde à ce qu’elle ne charrie pas trop de déchets. Les danois de DEMOLIZER ont beau se la jouer formel, ils n’en sont pas dupes pour autant. L’originalité n’ayant jamais été l’une des qualités principales du Thrash (à part chez quelques petits malins comme DEATH ANGEL, MORDRED, WATCHTOWER ou MEKONG DELTA), autant miser sur la violence et l’urgence.
Et sous cet aspect-là des choses, DEMOLIZER s’y connaît. Faites-lui confiance, et confiez-lui vos tympans. Il vous les rendra plutôt abimés, mais heureux d’avoir été malmenés.
Titres de l’album:
01. Post Necrotic Human
02. Fascist State
03. The Butcher
04. Crossfire
05. Sarnarth
06. Killing A Friend
07. Day After Day
08. The Wheel
09. Capital Punishment
10. Warmonger
"...jouer un concert en Arabie Saoudite. Un honneur absolu et un privilège. Les loups du nord apporteront la tempête hivernale à Riyad !"Un véritable honneur absolue de jouer en Arabie Saoudite, la ou les apostas sont condamnés &agra(...)
21/11/2024, 08:46
Quand on se souvient du petit son des années 80... Mais la prod ne fait pas tout, ça reste du pilotage automatique. C'est pas avec un truc pareil que je vais me réconcilier avec eux, et ça fait 20 piges que ça dure.
19/11/2024, 21:57
J'avais pas vu cette chronique. J'étais au soir avec Ulcerate et je n'ai pas du tout regretté...Le lieu : il y a forcément un charme particulier à voir ce genre de concert dans une église, surtout que le bâtimen(...)
15/11/2024, 09:51
Le who's who des tueurs en série. Un plus gros budget pour l'artwork que pour le clip, assurément. (...)
14/11/2024, 09:20
J'imagine que c'est sans Alex Newport, donc, pour moi, zéro intérêt cette reformation.
11/11/2024, 16:15
NAILBOMB ?!?!?!?!Putain de merde !!! !!! !!!J'savais pas qu'ils étaient de nouveau de la partie !!!Du coup, je regarde s'ils font d'autres dates...Ils sont à l'ALCATRAZ où je serai également !Humungus = HEU-RE(...)
11/11/2024, 10:09