Deux ans après leur tonitruante entrée éponyme, Olaf Thörsen et Mark Boals remettent le couvert via SHINING BLACK pour une suite haute en Heavy et épicée en Power. Les mélodies sont toujours là, évidemment, la puissance toujours aussi rude, la souplesse encore plus huilée, et cette suite à des allures d’épiphanie Heavy Metal pour les passionnés de produits de luxe concoctés par des maîtres-queue. D’un côté, un guitariste volubile, Olaf Thörsen (LABŸRINTH, VISION DIVINE, ex-MORBID VISION, ex-SYMMETRY, ex-FRONTIERS ALL STARS, ex-VISION), de l’autre, un vocaliste de légende, Mark Boals, (BYRON NEMETH GROUP, DRAMATICA, JOSHUA PERAHIA, LYRAKA, MARK BOALS, RING OF FIRE, SEVEN THE HARDWAY, ex-HOLY FORCE, ex-THE CODEX, ex-VINDICTIV, DIO DISCIPLES, FOUNDRY, ex-DOKKEN, ex-IRON MASK, ex-LABŸRINTH, ex-ROYAL HUNT, ex-Yngwie MALMSTEEN, ex-Adrian GALYSH, ex-BILLIONAIRES BOYS CLUB, ex-GENIUS, ex-SAVOY BROWN, ex-Ted NUGENT, ex-Uli Jon ROTH), au centre, une collaboration bénie par les dieux, mais aussi par ce bon vieux Serafino.
Shining Black posait les bases dans les grandes largeurs en révélant un Hard Rock dur de grande classe, émaillé de riffs amples, de soli incroyables, de claviers veloutés, et de nappes vocales enchanteresses. En gros, ce qu’on attendait d’une telle collaboration, qui se devait de transformer l’essai de la plus probante des façons. Ainsi, le duo a décidé de nous envoyer une carte postale du bout du monde, ou de la fin du monde selon votre humeur, et autant dire que la boite dans laquelle a été postée cette carte est plantée au beau milieu d’un pays imaginaire peuplé de menaces de l’ombre, mais aussi de beauté de lumière.
Accompagnés par un line-up maison, (Oleg Smirnoff – claviers/piano, Nik Mazzucconi – basse et Matt Peruzzi – batterie), les deux musiciens s’en sont donc donné à cœur joie dans la variété, abordant tous les registres chéris par leur label, et passant sans vergogne d’un Heavy Metal épique et glorieux à un Hard Rock plus nuancé, tout en acceptant la musculature d’un Power Metal énergique et garanti sans stéroïdes. Ainsi, les nuances sont nombreuses, au sein d’un même morceau parfois, comme en témoigne l’impressionnant « Mirror Of Time », qui cite dans le texte plus de trois décennies de Metal sans bégayer son bréviaire. Vitesse, double grosse caisse, break harmonique, solo fabuleux, prestation vocale hallucinante de précision, pour une envolée bluffante.
Le duo a donc trouvé sa vitesse de croisière, et enterré les rêves mort-nés de l’époque LABYTINTH, lorsqu’ils devaient collaborer au sein du même groupe. Chose faite avec ce concept qui va sans doute encore plus loin que ce que LABYTINTH aurait pu proposer en termes de diversité. Avec une production évidemment subtilement tape à l’œil, et un réservoir de chansons homériques rempli à ras-bords, Postcards From The End Of The World ose à peu près tout, et se présente comme l’album de Heavy parfaitement ancré dans son époque, mais tenant compte de l’expérience passée de ses membres. Tout commence d’ailleurs dans le stupre d’un lyrisme exacerbé, avec une énorme basse roulante qui nous prépare à l’explosion, et une entrée en matière de princes en terrain conquis. « Postcards From The End Of The World » est évidemment le tube imparable que cette entame d’album réclamait à corps et à cris, et on prend note immédiatement de la forme olympique des deux comparses. S’il est devenu inutile de chanter les louanges du prodige Mark Boals, il est toujours bon de souligner qu’il reste l’un des chanteurs les plus doués de sa génération, ce que ses fans exigent avec raison.
De son côté, Olaf Thörsen fait feu de tout manche et de toutes cordes, et balance la sauce avec une faim de loup. Ses riffs sont tranchants, au service des morceaux, et ses soli sont immaculés, enflammés, emprunts d’AOR comme de néo-classique, et jamais le guitariste ne sombre dans le piège de l’égocentrisme déplacé. Il a bien compris que l’équilibre d’un groupe reposait sur l’abnégation de ses membres, même si son instrument cherche constamment à rivaliser avec la puissance de son chanteur.
Ce qui nous donne un duel bon enfant permanent, qui tire les morceaux vers le haut. Ainsi, « Higher Than The World » observe le monde d’un point de vue plus haut que le reste de la concurrence, avec son refrain irrésistible, alors que « We Are Death Angels » montre le côté le plus agressif de Thörsen qui n’hésite pas à imiter l’accent Thrash pour se donner une impulsion plus sauvage.
Traductions AOR justes au mot près (« Summer Solstice Under Delphi's Sky »), structures évolutives pour Hard-Rock des années 80 plus propre qu’un sou neuf (« Like Leaves In November »), vitesse de croisière digne des pionniers du Speed et du Power Metal (« A Hundred Thousand Shades Of Black », sorte de Power-AOR qui décoiffe méchamment), fausse ballade lacrymale qui se transforme en Heavy fluide et jumpy (« Faded Pictures Of Me »), tout est passé en revue et repassé, plié pour qu’aucun défaut n’apparaisse.
Toutefois, cette recherche de perfection n’entraîne pas un résultat stérile et clinique. La voix de Boals, toujours aussi pure, permet au projet de rester viscéral et honnête, mais aussi de garder un pied dans l’excellence lorsque les décibels et les BPM augmentent (« Time Heals, They Say »).
Une fois encore, l’association de ces deux légendes a fonctionné à plein régime, accouchant d’un nouveau répertoire imperfectible. On peut certes reprocher aux deux hommes un classicisme qu’ils ne cherchent aucunement à dissimuler, mais certainement pas d’avoir bâclé le travail ou d’avoir répondu à des exigences de normalisation.
Titres de l’album :
01. Postcards From The End Of The World
02. Higher Than The World
03. We Are Death Angels
04. Summer Solstice Under Delphi's Sky
05. Like Leaves In November
06. A Hundred Thousand Shades Of Black
07. Faded Pictures Of Me
08. Mirror Of Time
09. Fear And Loathing
10. Time Heals, They Say
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