Un groupe de Heavy Metal allemand.
Combien de fois avons-nous lu cette accroche depuis la fin des années 70 ? Des centaines ? Des milliers ? Passée dans le vocabulaire courant, cette expression est révélatrice : en effet, difficile de nier que l’Allemagne a inventé le Heavy Metal classique, sous sa forme la plus pure, lourde et agressive. On a beau tourner le problème dans tous les sens, on en revient toujours à Francfort, Berlin, Brème, Essen, le cœur battant la chamade et les souvenirs cloutés plein la tête. Admettons donc la suprématie du pays sur le style, qui lui appartient légitimement, et accueillons en cette grande famille ACID BLADE, nouveau venu de la scène qui perpétue la tradition nationale, tout en louchant sur les adversaires anglais.
ACID BLADE fondé en 2019 sous le nom d’ANGEL BLADE, a donc préféré l’acide aux anges. Néanmoins, sa lame n’a rien d’acide en soi, et s’enfonce facilement dans le Rock le plus dur, entre Heavy souple et Speed détaché, pour une énième collation old-school. Oui, car une fois encore, le rétroviseur sert de point de vision principal, un rétroviseur qui donne sur les routes des années 80, ces fameuses autobahn chantées par KRAFTWERK, et roulées sans limitation de vitesse.
Quintet qui n’a pas les clichés dans sa poche au moment de se faire shooter promo, ACID BLADE accumule les poncifs en toute connaissance de cause. Fumée verdâtre, chaînes, cuir, clous, mystère gentiment gothique, et grimaces de circonstances. La méthode est éprouvée, si tant est que la musique compense en qualité ce traditionalisme facile. Et en abordant Power Dive, premier longue-durée du nom, on reste circonspect et sur ses gardes : après tout, on nous a déjà fait le coup trop souvent pour qu’on reste crédule.
Mais la musique d’ACID BLADE est décidément excellente, à mi-chemin entre la NWOBHM et la première vague de Heavy/Speed germaine et belge. Les riffs sont classiques et francs, la rythmique agile, le chant gentiment lyrique mais réellement prenant, et les arrangements sobres. Ici, pas de fioritures, juste un Heavy Metal joué méchamment mélodique, accrocheur en diable, qui témoigne d’une culture poussée et d’une passion assumée. Pour autant, ne vous attendez pas à un succédané d’ACCEPT, RUNNING WILD, KILLER ou WARHEAD. Les originaires de Dresden connaissent leur bréviaire, et savent éviter le plagiat. Et entre Speed modéré et Heavy acéré, les musiciens ne choisissent pas, et se montrent aussi fluides que gentiment violents.
Du coup, les hymnes sont légion, le tempo enlevé, et la puissance débridée. Doté d’une énorme production moderne, Power Dive pourrait presque se résumer à son title-track, titre qu’on prévoit énorme en concert, face à une foule acquise à la cause. Une cause juste et crédible, et une nostalgie sincère, qui permettent de pardonner les facilités de composition et les riffs souvent cliché. Mais en tombant sur l’imparable et sombre « Into The Light », on ne peut que craquer pour ce Heavy noble et chevaleresque, puisqu’il flatte les sens et la mémoire dans le sens des clous. Rien à espérer d’inédit, mais de l’envie, des constructions solides et une performance collective soudée. A vrai dire, il est tout à fait possible de considérer chaque piste comme l’hymne qu’elle incarne, comme si l’Allemagne repassait son histoire en super 8 sur un écran blanc de fortune. Toutefois, l’Allemagne n’est pas le pays le plus cité sur cet album. L’Angleterre est largement évoquée, ne serait-ce qu’au travers de ces tierces symptomatiques, et on pense parfois à une version actualisée du SATAN de Court in the Act.
Plus fin qu’il n’y parait, le quintet (Sci-Man - basse, Eric Nukem - batterie, Alvin Goreman & Luke Lethal - guitares, Klay Mensana - chant, vous apprécierez ces pseudos habiles) développe donc des arguments probants, mélodise à fond, se montre épique quand il le faut, et signe une entrée en matière aussi tonitruante que crédible. Entre assise et guerre de tranchée, contre vitesse de déplacement et attaque éclair, ACID BLADE s’adapte au terrain, savoure la distanciation d‘un chant blindé d’écho et de réverb, et parcourt parfois de longues distances en un temps éclair (« King Killer »), avant de se poser à couvert pour discuter du prochain plan de bataille.
« Moonless Night », nuit sans lune ne ménage pas ses effets météorologiques, regarde la pluie battante et sent les cœurs au ralenti, pour mieux imposer la narration d‘une vieille légende au clair de cette lumière céleste. Aussi à l’aise dans l’action que dans l’émotion, ACID BLADE frise la perfection dans un genre pourtant de plus en plus exigeant, et signe un final à la MAIDEN des premiers jours (« Harpy On The Wing »), histoire de boucler la boucle.
Un groupe de Heavy Metal allemand.
Oui, mais la nouvelle génération ne se contente pas de bières et de patches hâtivement cousus. Elle exige un passage en revue exhaustif et ne se limite pas à ses frontières. Une ouverture qui laisse passer l’air, et qui finalement connaît bien la chanson.
Titres de l’album :
01. Hot Bloods On The Loose
02. Ablaze At Midnight
03. Power Dive
04. Into The Light
05. King Killer
06. The Tomb Of Khentika Ikheki
07. Moonless Night
08. Harpy On The Wing
Je n'avais pas été vraiment convaincu par l'album précédent, trop gonflé aux hormones inutilement, là ça respire, ça pue le old-school à plein nez, ça sent l'achat !
29/03/2025, 07:54
On va peut-être vous ouvrir un sujet "La Géopolitique vue de ma fenêtre" dans le forum, ça pourrait vous être utile parce que je ne suis pas certain que ça passionne tout le monde tout cela....En tout cas, étant donné qu'il y(...)
28/03/2025, 17:07
28/03/2025, 09:03
"Oui, comme nous en France en 1914 quand nous voulions récupérer l'Alsace et la Lorraine. Rien de choquant pour moi."Ouais, rien de choquant. Cet idiot utile de Zelensky avait juste faite sa campagne en faveur de la paix.
27/03/2025, 20:46
"Poutine ne s'est pas levé un matin en se demandant ce qu'il pouvait faire ce jour-là, puis a décidé que d'envahir l'Ukraine, ce serait marrant"Ça c'est une certitude, pour Poutine l'Ukraine c'est la Russie. Po(...)
27/03/2025, 20:18
Et l'Ukraine n'a pas respecté les accords de Minsk, Zelensky déclarant même vouloir récupérer le Dombass par n'importe quel moyen.C'est un peu plus compliqué que les Russes ont envahi l'Ukraine (Poutine ne s'est pas lev(...)
27/03/2025, 19:36
Génocide ou pas, il y a un pays qui en a envahit un autre (du moins il essai hu hu). Point barre. C'est pas plus compliqué que ça. Si on cherche à justifier ou excuser ça, le monde va devenir un enfer total (plus qu'il ne l&apos(...)
27/03/2025, 16:49
Je ne vois pas pourquoi les fans Russes du groupe devraient pâtir de la politique de POUTINE et être privés de les voir en live. La prochaine étape c'est quoi ? obliger tous les groupes à arborer un drapeau ukrainien ?
27/03/2025, 15:53
Ce que tu fais MorbidOM, c'est une généralité pour tout un peuple. Marrant, quand on fait ça avec un pays d'Afrique ou du Moyen-Orient, on est aussitôt taxé de "fachos"...
27/03/2025, 10:22
27/03/2025, 06:02
Il me semble que lorsqu'on parle de “désukrainiser” l'Ukraine on est pas loin d'une logique génocidaire.Après mon jugement est peut-être influencé par les massacres de Boutcha ou la déportation de dizaines de milliers d&ap(...)
26/03/2025, 20:47
J'aime beaucoup Céleste mais il était en effet d'une bêtise incommensurable que de faire telle tournée. Après, il ne faut pas se plaindre des conséquences, assez cohérentes avec les vives tensions géopolitiques actuelles.Apr&egr(...)
26/03/2025, 16:53
MorbidOM qui critique ( à juste titre ) les donneurs de leçons... mais tout en endossant lui aussi le rôle de donneur de leçons !!
26/03/2025, 14:33
La Russie organise un génocide ? Il faut faire attention aux mots qu'on écrit parfois.
26/03/2025, 13:42
Merci oui c'était bien eux. J'avais beaucoup aimé leur prestation sans donner suite, c'est l'occasion de se rattraper.@Buck Dancer : sur Reign of infinite je trouve également.
26/03/2025, 13:37
Pour une fois je soutiens complètement les festivals qui ont autre chose à faire que de se farcir ce genre de polémique. Ça n'a rien à voir avec exhumer des paroles volontairement provocantes écrites il y a 20 ans. Et puis on parle quand (...)
26/03/2025, 11:24