Et si nous revenions un peu vers nos racines, parce qu’après tout, c’est bien le Hard-Rock qui nous a mené là où nous en sommes aujourd’hui, non ?
On a beau faire les malins avec la dernière sensation Techno-Death progressive qui fait le buzz sur la toile, lorsque l’écran s’éteint et qu’on se colle un morceau entre les feuilles, il n’est pas rare qu’on puise dans nos souvenirs et qu’on se délecte d’un classique…
Qu’on ait commencé l’apprentissage par le SAB’, le ZEP, MAIDEN, SAXON ou bien KORN, on a tous notre album « Patient zéro », et finalement, on a beaucoup de mal à s’en détacher…
Certes, depuis les années 70, les années 80, le Hard-Rock dit « de base » - sans aucune connotation péjorative - a bien changé, et se veut aujourd’hui plus moderne, sans pour autant hésiter à piocher dans l’héritage des icônes. Mêmes guitares en riffs barbares, même rythmique de plomb, même chant d’airain aux intonations aigues et conquérantes…Le résultat est actualisé mais la méthode est la même…
Et ce ne sont certainement pas les Américains de PRAISE THE FALLEN qui vont venir me contredire avec leur premier album.
PRAISE THE FALLEN. Avec un nom pareil nous étions en droit de suspecter la dernière sensation Metalcore à la mode, ou un nouvel ersatz Post Metal apte à faire tressaillir les adolescentes rebelles, mais il n’en est heureusement rien.
Pour être honnête, ce quatuor (Jammie Bosstel – chant, Bryan Almaguer - guitare, Steven Moore – basse, Patrick Bayless – batterie) se veut trait d’union entre un passé Metal chargé et un présent alternatif assumé, et n’hésite pas à joindre les époques avec un flair indéniable, se reposant pour cela sur des riffs solides et efficaces, et sur des lignes de chant mélodiques et agressives qui s’entremêlent avec bonheur. Leur histoire n’est pas banale, et leur courte bio nous informe qu’à la base, ce groupe fut formé par Jammie Bosstel et Jon Ster (LILLIAN AXE) en 2010, avant que le pauvre Jon ne décède, laissant Jammie seul à la barre pour réactiver le groupe lors des funérailles de son ami.
Dès lors, animé de nouvelles intentions, le chanteur réunit un line-up solide pour travailler sur un répertoire digne d’un album, album que je chronique aujourd’hui et qui ma foi, est une très agréable surprise.
Si certains ont fait preuve d’un enthousiasme un peu trop débridé en comparant ce Praise The Fallen au Nevermind de NIRVANA, je me dois de rétablir la vérité en précisant que les points communs entre les deux œuvres sont quasiment inexistants. Même si la patine Pop-Rock de ce premier LP éponyme peut parfois rappeler la production lisse de Butch Vig, les styles sont aussi opposés que pouvaient l’être ceux de LILLIAN AXE et ALICE IN CHAINS, et je serais tenté de dire que c’est tant mieux, puisque personne n’a besoin d’un nouveau NIRVANA. Non, pour être précis et honnête, les PRAISE THE FALLEN jouent ce qu’on pourrait facilement appeler du Hard-Rock moderne, avec une subtile touche alternative, qui n’a pas pour autant oublié la magie des refrains radiophoniques des 80’s, lorsque le Hard-Rock trustait les premières places du Billboard.
Ni passéiste, ni moderniste à outrance, ce LP joue la carte de l’ambivalence temporelle, et se veut pont entre le passé et le présent, tout en soignant aux petits oignons harmoniques des chansons simples mais efficaces, en profitant de chœurs typiquement Classic Rock et de riffs de guitares délicatement subversifs.
C’est de l’excellent boulot, et si d’aventure vous cherchiez une union entre la vague Hard-Rock mélodique de la fin des années 80, et le musclé d’aujourd’hui, entre les STEELHEART (sans le chant suraigu, évidemment) et des FOO FIGHTERS un peu moins systématiquement Easy Rock qu’à l’habitude, vous l’avez trouvé, alors soyez satisfaits.
Les Américains citent d’ailleurs un bon paquet d’influences pour situer leur fragrance, des FOO FIGHTERS justement, en passant par THREE DAYS GRACE, les GOO GOO DOLLS, SHINEDOWN, ou FUEL, sans négliger le Hard-Rock contemporain qu’ils adaptent à leur sauce.
Tout ceci nous donne un joli festival de pépites Rock hargneuses et mélodiques, pour treize morceaux pouvant aisément passer en radio, sans pour autant se contenter d’un minimum syndical frustrant.
Chacun fera son choix au marché du Rock musclé mais tendre, de l’ouverture tonitruante et alternative de « Crossfire », au chaloupé syncopé de « Negative », en passant par la ballade amère et tendre « Stitches In The Dark », qui rappelle autant les moments de tendresse de SLAUGHTER que les hurlements bluesy de Layne Staley.
Notons d’ailleurs la très bonne performance au micro de Bosstel qui n’en fait pas trop, mais fait passer beaucoup d’émotion, tout en soulignant le travail d'un guitariste inspiré, aussi à l’aise dans l’intimisme écorché agrémenté de petits licks futés et de soli incendiés.
Le quatuor semble aussi nager comme un poisson dans l’eau salé lorsqu’il lâche quelques burners purement Hard sur son tracé, avec une furie AC/DC-BACKYARD BABIES exubérante et déchaînée, comme en témoignent les feux de joie « Ask Me If I Care » ou « Blame », qui trépigne d’un up tempo renforcé de couplets arrachés et d’un refrain plus heurté dopé aux lignes vocales superposées.
Plutôt courtes, les interventions durent parfois plus que de raison, notamment avec ce superbe « Silent Running », qui s’il ne développe pas la même claustrophobie du film du même nom, sait nous ramener à l’époque du meilleur THE CULT/DAD, avec ses guitares en écho et sa longue progression un peu sombre dans le fond.
Et après une ultime provocation fast’n’hard (« Not So Beautiful », encore une fois symptomatique de la scène Hard-Pop-Punk scandinave), on se regarde dans le miroir pour constater les cicatrices laissées (« Scars »), qui loin de nous défigurer, nous apportent la maturité d’un Hard-Rock purement 80’s qui a laissé les années passer sans les occulter.
Un peu LILLIAN AXE, un peu GREAT WHITE, un peu AOR qui détartre, c’est une conclusion très heureuse qui achève de nous convaincre du potentiel d’un premier album vraiment vendeur et professionnel.
Belle aventure que celle des PRAISE THE FALLEN qui jouent crânement la carte de la nostalgie tout en restant les deux guitares fermement accordées dans leur époque. Treize morceaux quasiment tous indispensables, suffisamment méchants et mélodiques pour séduire tous les fans d’un Rock mordant et coulant.
Je le disais, tout est parti de là, et tout y revient. Il suffit d’y croire et de tomber sur des artistes qui ont de la mémoire.
Et du talent bien sûr.
Titres de l'album:
Haaaa le Rock est tout sauf négociable !! Merci pour cette belle critique.Chazz (2Sisters)
17/01/2025, 22:44
Non putain ça fait chier ! Je m'en fout de revoir Rob derrière le micro de mon groupe préféré d'amour !
17/01/2025, 17:03
J'ai cru comprendre que Zetro se retirait pour problème de santé.J'espère que ça ira pour lui.En tout cas avec Dukes sur scène, ça va envoyer le pâte.
16/01/2025, 18:21
Super nouvelle pour moi, le chant de Zetro m'est difficilement supportable. Celui de Dukes n'a rien d'extraordinaire mais il colle assez bien à la musique et le gars assure sur scène.
16/01/2025, 12:15
Eh beh... Étonné par ce changement de line-up. Vu comment Exo était en forme sur scène ces dernières années avec Souza ! Mais bon, Dukes (re)tiendra la barque sans soucis aussi.
16/01/2025, 10:22
Super. L'album devrait être à la hauteur. Beaucoup de superbes sorties sont à venir ce 1er semestre 2025. P.S. : le site metalnews devrait passer en mode https (internet & connexion sécurisé(e)s) car certains navigateurs le reconnaisent comme(...)
15/01/2025, 12:58
Je viens de tomber dessus, grosse baffe dans la gueule, et c'est français en plus!Un disque à réécouter plusieurs fois car très riche, j'ai hâte de pouvoir les voir en concert en espérant une tournée pour cet album assez incr(...)
14/01/2025, 09:27
Capsf1team + 1.Je dirai même plus : Mettre cela directement sur la bandeau vertical de droite qui propose toutes les chroniques. En gros faire comme pour les news quoi : Nom du groupe, titre de l'album et entre parenthèse style + nationalité.
13/01/2025, 08:36
Oui en effet dans les news on voit bien les étiquettes, mais sur la page chronique on a juste la première ligne de la chro, peut-être que ce serait intéressant de le mettre dans l'en-tête.
13/01/2025, 07:59
Capsf1team : tu voudrais que l'on indique cela où exactement ? Dans l'entête des chroniques ? En début de chronique ?Aujourd'hui le style apparait dans les étiquettes que l'on met aux articles, mais peut-être que ça ne se voit pas d&(...)
12/01/2025, 17:38
Poh poh poh poh... ... ...Tout le monde ici à l'habitude de te remercier pour la somme de taf fournie mortne2001, mais là... Là, on peut dire que tu t'es surpassé.Improbable cette énumération.Et le pire, c'est qu'a(...)
12/01/2025, 14:27
Jus de cadavre, putain mais merci pour la découverte Pneuma Hagion. C'est excellent! Du death qui t'envoie direct brûler en enfer.
11/01/2025, 12:16
Merci pour tout le travail accompli et ce top fort plaisant à lire tous les ans. Moi aussi je vieilli et impossible de suivre le raz de marée des nouvelles sorties quotidiennes... Suggestion peut-être à propos des chroniques, est-ce que l'on ne pourrait pas indique(...)
10/01/2025, 09:12
J'aurais pu citer les Brodequin et Benighted que j'avais bien remarqués en début d'année, aussi, mais il faut choisir... Quant au Falling in Reverse, cette pochette ressemble trop à une vieille photo de J-J Goldman dans les années 80, je ne peux p(...)
09/01/2025, 19:49