Certes, l’équipe allemande n’a pas vraiment brillé pendant cet Euro. Nous cherchions en vain les joueurs capables de coller une déculottée aux brésiliens, nous avons découvert des hommes peinant à se mettre à la hauteur d’adversaires qu’ils auraient terrassés il y a quelques glorieuses années. Alors, oublions rapidement ce rendez-vous manqué, pour nous souvenir que l’Allemagne est aussi le pays du Heavy Metal, genre dans lequel les musiciens nationaux excellent. Et de Paderborn nous en vient justement une équipe de cinq joueurs, à l’envie plus manifeste et au potentiel certain, découverte il y a trois ans à l’occasion d’un premier tour de chauffe assez convaincant.
REINFORCER renforce donc la confiance accordée au pays de la choucroute et de la saucisse, sans pour autant jouer sur les clichés les plus inhérents à l’approche en vogue outre-Rhin depuis les années 80. Fondé il y a six ans, ce jeune collectif propose aujourd’hui le fruit de ses efforts sous la forme d’un premier longue-durée aux tonalités héroïques et au propos guerrier. De fait, Prince of the Tribes est l’archétype d’œuvre que l’Allemagne et l’Italie nous proposent à longueur d’année, des œuvres à la frontière d’un Heavy traditionnel et d’un Power enflammé, le tout porté par une foi sans failles en certaines figures imposées. Et ne cherchez pas, elles y sont toutes. Ce chant conquérant et lyrique, ces riffs francs et massifs, ces soli incendiaires, cette atmosphère de bataille virile sentant bon le sang et la sueur, et cette production énorme faisant briller les lames et sécher les larmes après le combat.
Enregistré au Room 89 Media et au Kohlekeller Studio (POWERWOLF, ABORTED), mixé et masterisé par Kai Stahlenberg, et flanqué d’une superbe pochette d’Hendrick Noack reproduisant la fameuse bataille de la forêt de Teutberg, en l’an neuf après JC (opposant les romains et l’armée germanique) Prince of the Tribes ne fait pas grand mystère de ses inclinaisons belligérantes et de son admiration pour les affrontements d’antan, ceux menés à l’épée d’acier et se terminant dans un bain de sang. Aussi créatif que le dernier ACCEPT, et aussi inventif que n’importe quel cri de guerre de HAMMERFALL, ce premier album joue sur la franchise immédiate et l’énergie déployée, amplifiée par ces chœurs incroyablement fédérateurs et ces petits licks mélodiques nous rappelant le meilleur d’HELLOWEEN.
Inutile donc de vous échiner à chercher le moindre point d’entrée original pour aborder cet album, qui n’est que vintage, old-school et nostalgie active. Le quintet (guitare: Niclas Stappert, basse: Marvin Fretter, guitare: Tobias Schwarzer, chant: Logan Lexi et batterie: Lasse Schmiedel) se propose juste de revisiter le répertoire Power/Heavy des années 90/2000, multipliant les allusions à PRIMAL FEAR, STRATOVARIUS, UDO, pour séduire un public traditionaliste en mal de sensations fortes d’époque.
Et autant dire que ce public en aura pour son argent, et pourra headbanguer en toute tranquillité de crédibilité. Forts d’une expérience acquise depuis leurs débuts, ces jeunes chevaliers du Heavy corsé nous délivrent une performance digne d’une bataille légendaire, et ne s’effraient pas au moindre bruit suspect. Ils nous servent même des hymnes qu’on imagine entonnés à cent voix après la victoire (« Shieldmaiden »), et des digressions plus conséquentes jouant sur les ambiances pour nous embrumer dans un brouillard d’incertitude avant l’affrontement meurtrier (« Thou Shall Burn »). Quelques accélérations savamment placées, un chanteur au coffre puissant et aux modulations dans les graves qui nous changent des envolées castrées des imitateurs de Michael Kiske, quelques soupçons d’ancienneté du patrimoine allemand (GRAVE DIGGER), pour un résultat qui convainc sans forcer, et qui sait exactement quand accentuer la pression.
Une fois accepté le postulat de départ interdisant tout esprit frondeur ou intention culottée, on apprécie cette honnêteté de ton typique du Metal à l’allemande mais ici expurgée de certains de ses tics les moins excusables. Pas question ici de lever a chope en hommage à RUNNING WILD, même si certains titres auraient parfaitement eu leur place dans le juke-box de la taverne privée de Rock n’Rolf (« Coup de Grâce »).
Pas de ballade lacrymale, pas de repos du guerrier, une avancée permanente en terre ennemie, au son d’un Heavy plus Hard qu’il n’y paraît (« Another Night »), pour un final emphatique et enrobé dans une pluie d’effets assez convaincants. En épilogue tragique et lyrique, « Z32 » fait son petit effet, et ne ménage ni les soli émouvants, ni l’interprétation théâtrale.
REINFORCER nous offre donc un premier album très formel, très professionnel, qui ne s’écarte jamais des sentiers battus, mais qui les bat à sa façon et à son rythme. De quoi animer les soirées à thème, et enjoliver les jeux de rôles les plus ancrés dans l’histoire de l’Allemagne.
Titres de l’album:
01. Prince of the Tribes
02. Allegiance and Steel
03. Black Sails
04. Shieldmaiden
05. Coup de Grâce
06. Thou Shall Burn
07. Hand on Heart
08. Another Night
09. Z32
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