Nouveauté Death/Thrash du mois en provenance d’Allemagne, ce second album des berlinois de BLOODBEAT risque de faire très mal dans les rangs des amateurs de violence crue. Fondé en 2014, le quatuor a patienté pendant un an pour publier sa première démo Into Death, immédiatement suivie en 2016 par le premier longue-durée Murderous Art. Ce départ tonitruant a immédiatement été stoppé pour une raison quelconque, et c’est donc cinq ans après leur entrée en matière que nous retrouvons ces musiciens sauvages, visiblement énervés par cette longue période de silence. Signés sur le label finlandais Inverse Records, ils entament donc le second virage de leur carrière, et admettons que ce dit virage est négocié avec une vitesse et une fermeté incroyable. Dans un style qui ne tolère ni l’entre-deux ni les concessions, les allemands font preuve d’une belle persuasion et signent des titres percutants, bestiaux, animés d’une rage presque papable, et autant dire que Process of Extinction est l’une des belles surprises inattendues de ce mois de juin pourtant très chargé en sorties d’importance.
Dans un registre brutal rappelant de loin les cousins de MORGOTH, avec un soupçon de DEMOLITION HAMMER et une pincée d’INCUBUS, BLOODBEAT ne fait pas de quartier, mais ne se contente pas d’une boucherie clinique et gratuite. Formidablement bien agencés et construits, leurs morceaux font preuve d’une belle intelligence de propos, et les plans se suivent à une vitesse hallucinante, versant parfois dans les syncopes caractéristiques du Thrash, pour mieux imposer par la suite une série de blasts totalement Death.
Le line-up, mélange de membres d’origine et de pièces rapportées, combine la foi de Brian (guitare) et Jason (guitare/chant) à la fougue de Paul (basse) et Aiko (batterie), membres depuis 2017 et qui forment une rythmique imparable pour ce premier apport. Quatre ans de pratique ensemble ont visiblement été largement suffisants pour que le quatuor entre en osmose et pratique une attaque constante des sens, et outre le degré d’intensité de ce second long, c’est sa cohésion qui frappe d’entrée, comme si les berlinois avaient voulu trouver le juste point d’équilibre entre brutalité et chaos. Rois de l’accommodation, les allemands se permettent de citer les bataves de PESTILENCE et ASPHYX dans le texte, tout en restant à la frontière les séparant du Death pur. La meilleure illustration en étant le long et impitoyable « Pulse », qui ne propose que les riffs les plus purs et les plans les plus durs, opposant une vision progressive à une optique de franchise.
Un combo très à l’aise avec son répertoire, et qui en outre, a fait le choix d’une production claire et ample. Ce qui permet d’apprécier les idées les plus fines et les concepts les plus écrasants. Bestial autant qu’il n’est catchy, Process of Extinction propose donc le meilleur des deux mondes, et se permet même de défier les petits jeunes old-school sur leur propre terrain avec l’incroyablement catchy « No Control », Thrash en diable. Si le côté Death se manifeste souvent par des riffs concentriques et des accélérations fulgurantes, c’est principalement la voix caverneuse de Jason qui accentue ce côté morbide, et autant dire que le chanteur/guitariste domine le sujet de toutes ses cordes. Les mauvaises intentions sont palpables dès « Creative Murder », le titre d’ouverture qui écrase tout sur son passage, et qui reste très formel pour ne pas trop dérouter.
Raisonnables dans les proportions, les musiciens de Berlin savent qu’il vaut mieux rester concis pour frapper encore plus fort, et c’est pour cette raison que la majorité du tracklisting reste sous la barre des quatre minutes, à deux exceptions près. Mais lorsque l’horloge oublie de sonner les minutes, l’ennui n’en pointe pas pour autant le bout de son sommeil, puisque « Permanent Shadows », nous plaque au sol d’une énorme minute Heavy, avant de reprendre ce rythme si symptomatique du Death des nineties. A l’aise dans tous les secteurs de jeu, BLOODBEAT se montre incroyablement persuasif, et ose de temps à autres des choses moins évidentes, et plus Heavy, comme en témoigne le rouleau-compresseur « Intention to Kill », au riff simple et redondant. Le phrasé vocal, les prouesses efficaces de la rythmique, les guitares en constant mouvement offrent à cet album une dynamique de roue géante qui pulvérise tout sur son passage, et qui accélère même ses cycles en fin de métrage, grâce à deux morceaux encore plus fous que la moyenne.
Et tandis que l’intro de « Rigor Mortis » joue les percussions tonitruantes, la suite des évènements prend des airs de typhon qui secoue le paysage de ses blasts, tandis que la clôture « Slow Decompose » déroule un épilogue vraiment bestial et plus Thrash que le reste du catalogue.
Etonnante surprise donc que ce Process of Extinction, beaucoup moins anecdotique qu’il n’en a l’air, et qui reste un achèvement pour les allemands de BLOODBEAT. Un retour en force remarqué, et qui mérite mieux que la confidentialité de sa sortie.
Titres de l’album:
01. Creative Murder
02. Beyond the Skeletons
03. Pulse
04. No Control
05. Permanent Shadows
06. Intention to Kill
07. Rigor Mortis
08. Slow Decompose
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