Ce soir c’est le réveillon et je m’en bats le steak. Ce genre de manifestation m’ennuie au plus haut point, et j’aimerais qu’à ce moment-là, le temps se dilate et que les heures passent comme des minutes, voire des secondes. Un peu comme un album de Grind tiens. Un truc qu’on se fourre entre les feuilles, qui braille, et qui est déjà terminé à peine commencé. Et à ce petit jeu du « dix minutes condensées en quelques secondes », les américains chantants de HOBOSTEW sont les grands vainqueurs de ce 31 décembre 2020. Avec leur nom qui semble indiquer qu’ils kidnappent les pauvres SDF pour en faire du ragoût, les HOBOSTEW font montre d’une élégance dans la débauche qui laisse assez admiratif, malgré une carrière jeune et un parcours à peine émaillé d’un unique EP. Sur le référentiel The Metal Archives, on ne trouve même pas trace de ce nouveau 12’’, juste du précédent Legend of the Infected publié en 2019, mais l’omission n’est pas grave : je suis là pour remettre l’actualité à l’heure des blasts.
Pour parler de Product of Conception, nul besoin de noircir des pages comme des dates sur le calendrier. Quelques signes suffisent, pour présenter le groupe (Jim Bellman - basse, Jim Kelley - batterie, Todd Bianga - guitare et Chris Wahsburn - chant), préciser que ses membres font/ont fait partie d’autres collectifs enragés (REPTILIAN BRAIN, THE VEIN OF LUNACY, HIDEOUS CHUD, CENTENARY, A PURPLE CLOUD, INHALING THE PLAGUE, ALL CREATION WEPT, SUBSIDENCE), dire que sa production est nickel et délicatement analogique (le son de batterie est juste parfait), et qu’il atteint les cimes du D-beat/Grind/Crust/Grindgore sans faire d’efforts. Il faut dire qu’avec un timing d’un quart d’heure, le quatuor n’avait pas le droit à l’erreur, et qu’il a du coup fait mouche à tous les coups. Ici, la bestialité est traitée de façon très sèche et immédiate, et le Grind est savoureux, comme celui de THE KILL, de DEATHBOUND, de BRUTAL TRUTH et tous les défenseurs de la virilité rythmique.
Alors, ça riffe dans tous les sens, ça rappelle INSECT WARFARE, DISMEMBERED FETUS parfois, un peu CARCASS de loin, mais ça mule, l’impact est immédiat, et le souvenir bien ancré dans les esgourdes. C’est simple, en glissant ça dans le mange-disques pour le réveillon, tous les convives perdront leurs neurones, et le temps se dilatera, vous permettant de fourrer la dinde ou le saumon pour y laisser votre semence. Rien de fondamental, mais un plaisir coupable, celui de sentir votre sphincter s’élargir pour laisser passer un énorme pet qui mettra tout le monde d’accord. Avec un chant vraiment terrible et acide, une inclinaison à prôner la bêtise mise en place par ANAL CUNT sans les débordements graveleux, et un flair certain pour trousser des hymnes à l’ultraviolence (« I Hate Your Face So Much », moins de vingt secondes de méchanceté absolue donc joussive à souhait), HOBOSTEW résume 2020 et ses affres avec une acuité terrifiante, et nous propose une conclusion en explosion majeure.
De là, inutile de tourner autour du pot qui est de toute façon rond, cet album réduit à l’état de EP vendu comme un LP est un condensé de Crust et de Grind de première bourre, de ces saucisses achetées au fermier du coin qui s’est mis à la charcuterie de qualité, et qui propose un excellent boudin fait main. Tout est bon dans le cochon, même le cri, et ceux poussés par Chris Wahsburn sont fameux, comme les riffs très NAPALM/DISCHARGE de Todd Bianga, et la basse ultra-distordue de Jim Bellman.
Alors, la Saint-Sylvestre honnêtement, on s’en cogne comme des premières tournées de Marcel Amont. Le Grind sera encore là l’année prochaine, continuera de proposer le même barouf, mais tant qu’on apprécie, qu’est-ce qu’on en a à foutre non ? Et puis les cotillons et le champagne, c’est pour les cons.
Titres de l’album:
01. Night Rager
02. Swamped in Madness
03. Window Box Torture
04. Generation of Sociopaths
05. Abysmal Depths
06. Acceptable Hatred
07. Fed With The Broken
08. I Hate Your Face So Much
09. Product Of Conception
10. Neural Adaptation
11. Self Sabotage
12. Bone Scalpel
13. Black Burning Death
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