BOTCH+DILLINGER ESCAPE PLAN+CONVERGE = ?
DEAF CLUB ?
Certes, je déteste commencer une chronique par une formule à l’emporte-pièce, mais autant admettre l’évidence : qui se frotte au Mathcore se pique aux légendes, même s’il en est une petite lui-même. Depuis la sortie d’albums aussi séminaux que Calculating Infinity, We Came as Romans ou You Fail Me, impossible de proposer quelque chose de vraiment novateur sans s’éloigner du genre, et donc, la plupart des groupes restent collés aux préceptes pour évoluer en toute sécurité d’instabilité.
Ainsi, DEAF CLUB, le club qu’on n’entend pas, n’est pas si éloigné que ça d’un Fight Club pour oreilles suicidaires et esprits dérangés. Fondé par des figures de l’underground pour répondre à un besoin viscéral de violence, DEAF CLUB cache en fait les identités de Justin Pearson (THE LOCUST, DEAD CROSS, PLANET B), Brian Amalfitano (ACxDC), Scott Osment (WEAK FLESH), Jason Klein (RUN WITH THE HUNTED), et Tommy Meehan (THE MANX, CHUM OUT!), soit un quintet plutôt exercé et rompu à l’effort de brutalité, qui a soudainement eu besoin de plaisir extérieur pour assouvir sa soif de baston musicale.
Evidemment, le parallèle avec les parrains et poids lourds déjà cités est immanquable et irréfutable. Dès les premières mesures de « For a Good Time Call Someone Else », le plongeon dans le temps et la fin des nineties est évident, l’eau bouillante et le crawl difficile. Difficile aussi de ne pas se rappeler des premières exactions de maître-couleur de Ben Weinman, ou des crises de rage de Kurt Ballou, guitare en main et dissonances en tête. Le schéma est respecté à la croche près, une rythmique Hardcore poussée à son maximum, une voix de tête criarde et revendicatrice, une voix d’arrière-plan plus grave pour se la coller avec le Grind, des guitares discordantes qui tronçonnent de très courts riffs n’étant pas même des motifs, et le chaos est instauré, pour le plus grand plaisir des masochistes rétrogrades.
De fait, et avec seulement vingt-deux minutes au compteur, Productive Disruption n’est pas facile d’analyse, sauf si un paragraphe concis vous suffit. J’aurais d’ailleurs pu m’en contenter, mais en indécrottable bavard, j’ai digressé un peu, histoire de parler de cette intensité folle, de cette cavalcade sous triphasé, et de cette rage Core qui sue de tous les pores, et qui nous ronge les chairs de son acide de batterie.
DEAF CLUB est très mauvais, mais dans le sens méchant du terme. On sent que le groupe a de fortes accointances Hardcore et Grind, rien qu’en écoutant un truc aussi vilain que « Chew The Fat », que Jello aurait pu composer avec Shane Embury un soir de dinguerie californienne à Birmingham.
Des morceaux qui ne dépassent qu’une seule fois les deux minutes, Hardcore attitude jusqu’au bout, pour se permettre de caser un max d’idées en un minimum de temps. Une urgence, découpée en stries, des décharges dans les parties pour un premier jet de bile qui laisse des trous dans le sol. On appréciera à leur juste valeur ces prouesses rythmiques de fou, et ces quelques crises en roulements épileptiques qui relancent la machine quand il le faut. Les blasts aussi, les intermèdes Noisy, les aplatissements Heavy, les cris, la belette coincée dans le piège, mais aussi l’intelligence de ramener le Mathcore à l’échelle de son modèle Hardcore.
De l’humilité dans la haine, des choses vraiment effrayantes (« Catching Flies »), d’autres encore plus paralysantes (« Someday All Men Will Die »). Une sorte de Grind/Mathcore sournois, vil et fat, épais come une claque de papa alcoolique, qui sans le vouloir préfigure le chaos infernal qui nous attend en 2022. Après tout, moi aussi, j’ai envie d’emmerder les modérés jusqu’au bout. Leur interdire le Hard normal, le Heavy de feignasse.
Welcome to Hell.
Titres de l’album:
01. For a Good Time Call Someone Else
02. Chew the Fat
03. Don't Forget to Live
04. Catching Flies
05. Shoplift from Jail
06. Wide Lawn, Narrow Mind
07. Full as a Tick
08. Someday All Men Will Die
09. A Day at the Racist
10. New Voodoo
11. Stop Appealing to God
12. Public Acid
13. Power of Negative Thinking
14. Planet Bombing
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