Après un premier EP paru en 2016 (Embrion), les chiliens d’OPPOSITOR passent donc à la vitesse supérieure en pleine pandémie en lâchant leur premier longue-durée qui n’en est pas vraiment un. Car avec seulement sept titres dont un court interlude, Progresion a la Perversion passe plus pour un second EP que pour un premier LP, mais qu’importe la durée pourvu qu’on ait le tartare. Et niveau puissance, les originaires de Santiago du Chili n’ont pas mis la pédale douce avec ce mélange barbare de Thrash sale et de Death sanguinolent. Fondé en 2014, le quintet au line-up constamment remanié (Freddy Romero - guitare, seul membre d’origine, Nicolás Lara - basse depuis 2015, Mario Durán Alvarez - chant depuis 2016, Michel Sereño - guitare depuis 2017 et Francisco Sereño - batterie depuis 2019) a avancé patiemment, se mettant même en pause créative entre 2016 et 2020 pour mieux revenir sur le devant de la scène. Et comme tout extrême sud-américain, la musique proposée par les musiciens est lourde, sauvage, non édulcorée, et assez symptomatique de l’approche hispanique du genre. D’ailleurs, les morceaux sont chantés en langue natale pour la plupart d’entre eux, ce qui ne les empêche pas de tutoyer les références les plus avouées du patrimoine nord-américain.
Pas vraiment Gore mais sanguinolent, pas vraiment brutal mais suffisamment Thrash pour faire tournoyer les serviettes, Progresion a la Perversion est un solide sprint, et présente un répertoire brut et véhément. En choisissant un mixage et une production ne laissant personne sur le bord du trottoir, le groupe à fait le bon choix, celui de la précision dans la débauche. On apprécie fortement cette basse qui claque et qui se rapproche des graves du Thrash le plus compact, en complet décalage avec ce chant d’outre-tombe qui valide toutes les accointances Death. Mais là où nombre de leurs homologues se vautrent dans le Noise gratuit et inspiré des films d’horreur les plus complaisants, les OPPOSITOR cherchent toujours l’approche Thrash qui leur permettra de percer les défenses en toute musicalité. On pense évidemment aux débuts de CANNIBAL CORPSE, à une version allégée de SUFFOCATION, mais aussi à INCUBUS, et lorsque les riffs jouent l’accroche, les morceaux deviennent irrésistibles, à l’image de ce terrifiant et glauque « Siete Craneos ». Sept crânes alignés en guise de représailles, les histoires ne sont pas vraiment tendres, mais le ratio paroles et musique atteint un équilibre très stable.
Sans prétendre révolutionner quoi que ce soit, les chiliens mettent en avant leurs nombreuses qualités, et ne se contentent pas d’un massacre immédiat mais totalement gratuit. Leur musique est agencée, intelligemment, alterne les couplets en furie et les breaks plus posés mais totalement malsains. Il n’est pas rare de comptabiliser quatre ou cinq plans différents par titre, ce qui confère à ce premier LP une teneur Techno pas vraiment assumée, mais presque tangible. Non que les musiciens fassent étalage de leur savoir instrumental, mais les compositeurs se sont un peu creusé la tête pour proposer une musique évolutive, et pas juste violente pour le plaisir de l’être. Cela dit, rassurez-vous les psychopathes, Progresion a la Perversion est quand même sacrément velu, et entame son parcours sans s’embarrasser de présentations superflues. Dès l’intro très réussie de « Hordas Putrefactas », l’ambiance est lourde, l’air vicié, et les intentions clairement exposées. Vitesse de croisière fluctuante, double grosse caisse intelligible, blasts épars pour accentuer la compression, tous les ingrédients d’un Death formel sont là, mais l’énergie dont fait preuve le quintet permet à cet album de se distinguer de la masse. Comme un BRUJERIA plus sérieux, OPPOSITOR raconte sa vie, et elle n’est pas jojo, si l’on se fie à ces interventions toutes plus péremptoires les unes que les autres.
Pas de faux-semblant, des allusions finaudes à BRUTAL TRUTH (« Orgasmic Death » dont les syncopes malicieuses ont de quoi rendre barge), et surtout, beaucoup d‘envie dans la bestialité, au point d‘atteindre les sommets du Brutal Death analogique et intelligible (« H.L.L. »). « Historias Silenciadas », malgré son titre trompeur clôt les débats en synthétisant le propos, mais en se rapprochant du versant le plus Death de la personnalité du groupe. Abandonnant ses accroches Thrash, OPPOSITOR se lâche dans le glauque et nous laisse avec une impression de malaise, laissant entendre que son avenir pourrait être encore plus sombre que son présent. Mais en tant que premier contrat honoré au couteau de chasse, Progresion a la Perversion est un bel exemple de perversion dans le professionnalisme, et laisse entendre que le Chili pourrait avoir enfanté d’un homme de main très capable. Et légèrement sadique évidemment.
Titres de l’album:
01. Hordas Putrefactas
02. Cristianofobia
03. Siete Craneos
04. (Interludio) Asmodea
05. Orgasmic Death
06. H.L.L.
07. Historias Silenciadas
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