Il faut l’avouer, l’Argentine a pris une sacrée rouste contre la Nouvelle-Zélande. Les All Blacks n’ont pas fait dans le détail en laissant une bonne trentaine de points d’avance derrière eux, et il y a de quoi se sentir légèrement humilié. Revanchard, le pays lâche donc sur le monde entier sa dernière créature Thrash, pour justement laver l’affront et redorer son blason dans le sang et les tripes.
Et DESTRUCTIVA semble être l’arme la plus fatale pour prendre une revanche méritée à coups de décibels et d’accélérations rebelles. Fondé il y a trois ans à Buenos Aires, ce quatuor (Matias Lo Presti - basse/chant, Franco Pascal - batterie, Mati Castro & Nacho Alvarez - guitares) a pris son temps en distillant singles et EP, pour mieux préparer son blitzkrieg en longue-durée, ce qui est chose faite depuis cet été. Et ce Prophecies Of The New World est aussi enthousiasmant qu’une bonne mêlée ouverte qui se conclut par un essai phénoménal.
Entre solidité du pack et vélocité des avants, DESTRUCTIVA bande les muscles, bombe le torse, et se présente sur le terrain l’air menaçant et quelques coups fameux entre les bottes. Dans un registre de Thrash pas aussi classique qu’il n’en a l’air, les argentins dominent de la tête et des épaules la scène violente de Nouvelle-Zélande, et terrassent l’adversaire avec un flair imparable.
Solidité rythmique, chant aux inflexions Hardcore, agencement intelligent et alternance fulgurante entre up tempo et BPM chauds, ce premier album est épicé, mais largement digeste pour ceux qui aiment leur Thrash modéré.
Toutefois, brutes et bullies, accrochez-vous car quelques morceaux risquent de vous bousculer comme vous l’aimez. On pense parfois à une version plus rustre et virile de FORBIDDEN, mais surtout, à cette scène californienne historique qui se démarquait de sa consœur d’Amérique du Sud par un rejet de la barbarie et des manières de rustre.
Mélodies et puissance, breaks fins, nuances, acoustique, son clair, batterie qui pulse le tonnerre, tout est en place, et professionnel jusqu’au bout du médiator, malgré une intro un peu maladroite en soli approximatif. La production, sans artifices et un peu sèche donne le ton, et les guitares profitent d’une agressivité crue, pour rester collées à une éthique de persuasion de saison.
Très efficace et opportuniste, tentant de s’émanciper de la vague nostalgique avec une approche plus contemporaine, tout en admettant la tutelle de la Bay-Area, DESTRUCTIVA livre avec Prophecies Of The New World une prestation solide, de celles qui permettent de franchir les tours sans avoir à trop forcer. Assez intense lorsqu’il le faut avec des idées de placement plus foncièrement Death (mais sur une action, pas plus), rapide quand les guitares veulent partir en solitaire, le parcours est impeccable, et le rendu stable.
Certes, j’en conviens sans peine, le jeu développé est classique, entre crossover larvé et Thrash énervé, je peux aussi admettre que le chant rebutera peut-être les fans de gosier grave et éraillé, mais les amateurs de variété dans la violence se laisseront séduire par ces titres qui cherchent un peu plus loin que le bout de leur nez leur inspiration pour tout exploser.
Belle entrée en matière donc, joueurs solides, ballon fermement passé, pour des actions musclées qui si elles ne garantissent pas un aplatissement systématique, obligent quand même l’adversaire à rester plus que vigilant.
DESTRUCTIVA passe par toutes les nuances d’un Thrash en transe, nous offre des intros lourdes et moites, des fulgurances qui sentent bon l’essai, et des moments de stabilité qui dégénèrent en ruck sauvage. De quoi se faire les jambes, de quoi assister à un combat équilibré, et surtout, sonoriser un dimanche qui pourrait avoir des allures de revanche.
Sans vraiment pousser leur talent, ces quatre argentins eurent été des ajouts précieux pour une équipe qui méritait mieux. Mais gageons que la prochaine fois, l’équipe nationale se mettra au diapason d’un Thrash canon, pour fournir un jeu plus dense, plus véloce, et plus physique.
Le Thrash, stimulateur de rugbymen ? Pourquoi pas, après tout, c’est plus logique qu’une coupe du monde sponsorisée par Skyrock et TF1.
Titres de l’album:
01. The Beginning Of Everything
02. The Evil Inside
03. Wicked City
04. War Child
05. Prophecies Of The New World
06. Under The Shadows
07. Don't Trade With The Death
08. Masks Of Disgrace
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