Six minutes et vingt secondes. C’est exactement le temps qu’il faut à WITHERING SCORN pour developer ses arguments, et vous convertir à sa cause. Les six minutes et vingt secondes de « Prophets Of Demise », premier titre d’un premier album puissant, voué aux gémonies d’un Heavy tirant sur le Power Metal, travail classique qui pourrait être européen, et qui pourtant nous vient des Etats-Unis, l’autre terre fertile en riffs francs et massifs et mélodies acides.
Un premier album est toujours un virage assez difficile à négocier, mais tout dépend du cas de figure. Pour un véritable groupe, il concrétise souvent la vision d’origine peaufinée pendant des années en répétition et sur scène, et pour d’autres, une carte de visite rédigée à la volée, reposant sur un talent collectif en réunion d’individualités. Frontiers connaît bien les deux principes, et nous propose aujourd’hui de redécouvrir le premier, via cet album énergique, épais aux entournures, mais précis comme une partition jouée par des élèves doués.
WITHERING SCORN est à l’image des concepts transalpins en la matière. Des noms fameux pour attirer les clients, et un résultat bombastic en diable, pour bien souligner tout le sérieux de l’entreprise. Formé par quatre figures incontournables de la scène, soit le guitariste Glen Drover (ex-MEGADETH, KING DIAMOND), le batteur Shawn Drover (ACT OF DEFIANCE, ex-MEGADETH), le bassiste Joe DiBiase (ex-FATES WARNING), et le chanteur Henning Basse (METALIUM), WITHERING SCORN est donc une nouvelle créature hébergée dans les écuries de ce cher Serafino, trop heureux de sortir son pur-sang pour sa première course. Et cette course est rapide, et dominée des pattes et des naseaux par ce cheval fougueux.
Fondé en 2020 par les frangins Drover, WITHERING SCORN, n’avait qu’un seul but en tête : jouer le Heavy Metal comme il se doit d’être joué, sans artifices, mais avec des riffs solides, des soli intrépides, et une rythmique implacable. Sorte de mélange de toutes les expériences vécues par les musiciens, avec un poil de MEGADETH, une petite portion de FATES WARNING et un doigt agile de METALIUM, Prophets Of Demise se veut prophète de bonheur pour tous les fans d’un Heavy joué avec les tripes et le cœur. Et avec des musiciens pareils à la conception, il eut été ridicule d’attendre autre chose que de l’excellence en barre.
Pour résumer la chose sans tomber dans les lieux communs, affirmons que ce premier postulat permettra de réunir sous la même bannière les fans de JUDAS PRIEST, SANCTUARY et ICED EARTH. Un programme viril donc, qui refuse toute compromission moderne sans tomber dans les travers prévisibles et irritants de la génération old-school. Car ce Heavy-là est joué par des esthètes, bien dans leur époque, et qui capitalisent sur un vécu riche et dense pour parvenir à leurs fins. Le résultat est donc constatable dès ce fameux premier titre, et confirmé par le reste du tracklisting. Aucune faute de goût, aucune déviation expérimentale, mais de belles ambiances, une pénombre éclairée par la bougie de la passion, pour un voyage dans les arcanes du temps prometteur, et finalement, très juteux.
Si chacune des parties intervenantes prouve une fois de plus sa valeur individuelle, c’est la force du collectif qui étonne et épate franchement. Magnifiquement produit pour aiguiser la guitare tout en épaississant l’axe basse/batterie, Prophets Of Demise donne lieu à des massacres en règle, mais aussi à des hymnes qu’on reprendra corps et âmes lors des prestations du groupe, trop fier de voir une foule scander à pleins poumons « Ancient Desire », les poings levés vers le ciel.
Proche de ce qu’une union entre IRON SAVOUR et KING DIAMOND pourrait accoucher sous l’égide en péridurale d’un Dave Mustaine remonté comme un chien qui pisse sur les pneus de sa voiture, cette mise en demeure a la stature des premières œuvres les plus musclées, entre Thrash sous-jacent et Power Metal adjacent. Si le propos reste traditionnel, avec cette guitare qui reste à la colle avec les flirts des années 90, et ce chant ambivalent entre sorcière un soir de pleine lune et druide coincé dans une forêt maudite, le résultat est impeccable et sombre come une vieille légende ramenée à la vie.
On se prend donc de passion pour un « Dark Reflection » qui drague discrètement MERCYFUL FATE, et on accueille les bras ouverts les offrandes percutantes de « Dethroned », hit que le HELLOWEEN moderne aurait pu offrir en dot à un JUDAS PRIEST reconnaissant.
Vous ne trouverez rien ici qui dénote, mais beaucoup de choses qui détonnent. Le formalisme de l’entreprise bridera peut-être votre enthousiasme, spécialement lorsque la rythmique se stabilise (« Never Again »), mais ce dernier s’embrasera immédiatement à la découverte du final épique et critique de « Eternal Screams », progression tendue et ombragée qui nous laisse sur une note étrange, un peu amère, mais tendre dans le romantisme létal.
Belle opération donc, pour un premier album terrassant de maîtrise et de certitudes. WITHERING SCORN en sort la tête haute, et la confiance au beau fixe, certain de convertir les masses pour une campagne de promotion live à venir. Plutôt réservé aux amoureux d’un Heavy classique, mais appréciable par les accros à la modernité, Prophets Of Demise lâche son lest au-dessus de nos têtes pour les tester au pouvoir d‘un Metal lourd, emphatique, mais magique.
Titres de l'album :
01. Prophets Of Demise
02. The Vision
03. Pick Up The Pieces
04. Ancient Desire
05. Dark Reflection
06. Dethroned
07. Never Again
08. Eternal Screams
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