Je pense sérieusement à ne plus avoir à modifier la référence « nationalité » de mes chroniques, puisque au moins deux-tiers des groupes dont je parle sont originaires de Suède. A croire que le monopole est aussi indiscutable que celui des GAFA en bourse, et que la Suède est indéboulonnable au sommet de la production Rock actuelle. Effarant, malgré l’habitude et l’absence de surprise, et encore une fois, la recherche d’une perfection sonore qui fait cruellement défaut au reste des créatifs contemporains. Aujourd’hui, heure des retrouvailles avec l’un des projets les plus attachants de sa génération, pour un deuxième album tenant lieu de confirmation, passage obligé pour tous les artistes désirant garder leur rang sans avoir à trop se dépasser.
NIGHTHAWK et son nom passe-partout revient donc sur le devant de l’actualité, deux ans seulement après son premier exploit longue-durée. Midnight Hunter nous avait tous pris de cours avec ses tendances inter-époques, et sa réconciliation d’un Rock d’obédience seventies et d’un AOR typique des eighties glorieuses. Recommandé aux fans de NIGHT FLIGHT ORCHESTRA, CAPTAIN BLACK BEARD ou BOSTON, le quintet (Robert Majd - guitare, Björn Strid - chant, Magnus Ulfstedt - batterie, John Lönnmyr - claviers et Christian Ek - basse/chœurs) toujours drivé par le guitariste volubile Robert Majd nous propose en 2023 un voyage dans le temps séduisant, deux ou trois décennies en arrière, pour explorer les recoins encore vierges de la nostalgie galopante. Et contrairement à beaucoup de faiseurs sans âme, NIGHTHAWK insuffle à sa quête une aura de mystère tant le développé de ce second long est digne d’une recette secrète qu’on ne se refile qu’entre initiés.
Tout est encore là, et bien plus. Les riffs tranchants et assassins, la voix agressive et modulée, la rythmique enlevée et les sonorités Hammond de DEEP PURPLE, pour un tri immersif dont on revient avec un sourire éclairant tout le visage. NIGHTHAWK n’a rien perdu de son talent à trousser de petits hymnes irrésistibles, quelque part entre TOTO, le vieux JOURNEY, PRETTY MAIDS, et évidemment toute la clique référentielle suédoise des années 2000. Version plus Rock et authentique de BACKYARD BABIES, Prowler est un sacré hommage à la scène mélodique du tournant 70/80, et plus simplement un album énorme, court, percutant, et qui donne envie d’y revenir une fois la dernière piste achevée.
Robert Majd s’est encore transcendé pour trouver dans sa musette les thèmes idoines à un couronnement en grandes pompes. Utilisant à dessein des éléments externes comme de la Pop ou du Soft Rock typique, le guitariste continue son travail acharné et donne à son projet une patine délicieuse, entre encaustique neuf et balai qui chasse la poussière des étagères. Ici, tout sonne classique mais moderne, rien ne paraît opportuniste, et les chansons ont ce petit plus scandinave qui les rend totalement craquantes.
Un album que j'ai composé juste pour le fun, mais aussi pour travailler avec de nouveaux musiciens et essayer quelque chose de différent, ce qui s'est avéré totalement génial!
La définition du fun selon St Robert, pour une saillie tout ce qu’il y a de plus honnête. On sent en effet que les musiciens impliqués ont pris beaucoup de plaisir à jouer sur ce disque, qui respire la bonne humeur et la santé par tous les pores. Plus à prendre comme un album de musique et non de Rock ou de Hard-Rock, Prowler est un concentré de joie et de sincérité, loin des produits manufacturés de la scène vintage.
Entre Rock endiablé et souplesse harmonique, le quintet domine son sujet, et lâche de petites bombes explosives qui redessinent les contours old-school. Essayez-donc de ne pas trépigner sur le survolté « Burn The Night », ou de ne pas reprendre en chœur le refrain irrésistible du single « Running Wild ». En jouant la carte de l’humilité, et en choisissant de stopper la course contre la montre largement sous la barre des quarante minutes, NIGHTHAWK a fait le bon choix et laisse une impression durable, bien plus que les apéritifs proposés par GHOST. Ici, pas de hype, pas de trend, mais une musique qui parle, qui secoue, qui émeut, et qui finalement, est bien plus précieuse que tous les gimmicks passéiste à la mode de Stockholm.
Car vous aurez beau fouiner et faire preuve d’une partialité malhonnête, vous ne trouverez rien à reprocher à un disque qui saute, cabriole, enjambe avec la facilité déconcertante d’un enfant jouant dans les champs, et courant plus vite que les lapins (« Action »). La voix claire et pure de Björn Strid, l’orgue omniprésent de John Lönnmyr, et évidemment, les riffs et soli du sieur Majd contribuent à faire de Prowler une œuvre référentielle, de celles qui servent de comparaison une fois les années écoulées.
« Flame Still Burns » et son ambiance TOTO/220 VOLT, « Free Your Mind » et son conseil d’ouverture d’esprit sur up-tempo guilleret, « God Of Thunder », plus proche de SHY que de KISS, et le reste, puisque les exemples sont tous probants, le tracklisting est inattaquable, et le résultat immanquable. Une fois encore, NIGHTHAWK transforme vos nuits en souvenirs de décibels cathartiques, laissant la réalité loin derrière pour ne pas gâcher le plaisir.
Plaisir, le mot est lâché, et il est le plus adapté pour décrire ce nouvel exploit des suédois. Bien plus convaincant et crédible que les derniers travaux forcés de NIGHT FLIGHT ORCHESTRA qui commence à s’engluer dans sa nostalgie trop typée, NIGHTHAWK semble pouvoir incarner la nouvelle référence suédoise absolue. Et en connaissant sur le bout des doigts la production nationale, vous conviendrez que le compliment est tout sauf anodin.
Titres de l’album:
01. Highest Score
02. Running Wild
03. Action
04. Flame Still Burns
05. Free Your Mind
06. God Of Thunder
07. Strike Like Lightning
08. Cover Me
09. Burn The Night
10. Playing The Game
11. See You Again
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